Une prière œcuménique pour les Arméniens | Custodia Terrae Sanctae

Une prière œcuménique pour les Arméniens

Une prière œcuménique a eu lieu au Saint Sépulcre pour commémorer le génocide arménien.

« Malheureusement, encore aujourd’hui, nous entendons le cri étouffé et négligé de beaucoup de nos frères et sœurs sans défense, qui, à cause de leur foi au Christ ou de leur appartenance ethnique, sont publiquement et atrocement tués – décapités, crucifiés, brûlés vifs –, ou bien contraints d’abandonner leur terre. »
PAPE FRANCOIS

La douleur des Arméniens de Jérusalem est encore vive 100 ans après ce 24 avril 1915, tragique événement qui a laissé en eux une plaie ouverte.

A eu lieu à cet effet dans la basilique du Saint Sépulcre, le vendredi 24 avril, une prière œcuménique en présence des chefs religieux de l'Eglise locale et du Corps diplomatique.

Une prière non seulement pour faire mémoire de ce qui est arrivé dans le passé, mais aussi pour les souffrances endurées par tant de chrétiens aujourd'hui.



P. ARTEMIO VITORES, ofm
Custodie de Terre Sainte
Il est juste que nous, en cette époque d'extinction du christianisme dans la région, nous vivions plus encore dans la solidarité avec tous nos frères chrétiens et dans l’unité chrétienne (...) C’est une question d'amour. "A ceci ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples : aimez-vous les uns les autres "; Je pense que cette parole révèle le sens profond d’une telle célébration.

S.E. Mgr GIUSEPPE LAZZAROTTO
Nonce apostolique en Israël et délégué apostolique à Jérusalem et en Palestine
Nous vivons là la communion entre les Eglises, mais pas seulement : c’est un grand geste de solidarité envers le peuple arménien et envers la souffrance du peuple arménien. Une souffrance qui, aujourd'hui, malheureusement, est aussi vécue par de nombreuses autres communautés chrétiennes.

Fr. KOLYUM BAGDASARIAN
Eglise Apostolique Arménienne de Jérusalem
Aujourd'hui, nous avons vécu cette prière œcuménique, avec la participation des Patriarches, du Custode de Terre Sainte, des chefs des Eglises et de Corps diplomatique.
La présence des Patriarches, des chefs des Eglises et du Corps diplomatique, est un témoignage de leur solidarité avec notre douleur.

Les Arméniens de Jérusalem, ont leur propre quartier, qui occupe un sixième de la vieille ville, à l'intérieur des murailles. Une communauté présente depuis les premiers siècles, qui à la suite du génocide, a doublé en nombre. Le Patriarcat arménien de la ville sainte continue à jouer un rôle important dans la préservation à travers les siècles de la culture d'une civilisation encore en diaspora.

GEORGETTE AVAKIAN
Comité arménien de reconnaissance
Il est très important aujourd’hui que toutes les Eglises, que tous les Patriarches de Jérusalem, soient là pour participer à cette prière spéciale pour les martyrs arméniens. Je suis très fier que mon grand-père soit l'un de ceux.

GEORGE ANTLIAN
Arménien
C’est un événement unique dans l'histoire de Jérusalem et du Saint Sépulcre. Et je pense qu’il trouve principalement son inspiration dans l'esprit œcuménique du pape François. Cet événement a je crois conduit jusqu’ici toutes les familles chrétiennes, en tant que témoins non seulement du fait historique du génocide arménien, mais aussi de la situation des chrétiens dans la région.

GEORGE ANTLIAN
Arménien
Ils étaient de la première génération du génocide, mon grand-père a été tué avec mon oncle.
Je crois que 100 ans ce n’est pas grand chose mais en même temps, c’est long aussi. C’est douloureux, mais nous ne cèderons pas.

« Se souvenir d’eux est nécessaire, plus encore c’est un devoir, parce que là où il n’y a plus de mémoire, cela signifie que le mal tient encore la blessure ouverte ; cacher ou nier le mal c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser ! »

PAPE FRANCOIS


Your Beatitude Nourhan Manooghian, Armenian Patriarch of Jerusalem
Your Betitude Theophilos III, Patriarch of Jerusalem,
Your Beatitude Fwad Twal, Latin Patriarch of Jerusalem,
Excellencies, Brothers and sisters.
1. I want first to congratulate H. B. the Armenian Patriarch, for this initiative that brings all the Churches of Jerusalem here at the Holy Sepulcher, the heart of Christian Jerusalem, for a common prayer in the commemoration of the Armenian Genocide, that took place in these lands 100 years ago and that brought to barbaric death millions of Armenians, but also Greeks, Syrians and many others. Then Christians, as many times in their long history, have been killed, displaced and scattered along all the Middle East, just for being Christians. Then, all Middle East was again on fire, and at the vigil of dramatic changes, with consequences that are still visible nowadays. Then everyone was thinking that the Christian presence in Middle East was going to be cancelled for ever: their persecution was the only certainty the Christians knew.
2. And after 100 years we are still here, with a similar phenomenon, especially in Syria and Iraq, but in other part of the Middle East Countries too, with persecution and killing of Christians just for being Christians. But we have to remember here also other non Christian communities that are today under the target of fanatics, and also many Muslims.
3. Like then anyway, we Christians are scared and scattered, but not annihilated. In this very Place, the place of the resurrection of Christ, the heart of the Christian hope, we cannot despair.
4. We know, after all, that the present is not the only ‘tense’. A brief look at the history will teach us that, in spite of all, Christ remains our past, our Present and our Future, he is “who is, and who was, and who is to come” (Rev 1, 8) and his presence, the Church, will endure in spite of all the persecutions. The Christian hope is to see in the seed that rots the ear of wheat; is the ability to discern the times knowing that HERE Christ has overcome the world (John 16: 33).
5. We who have the grace to live in this Blessed Land, are called, like the first women and the first disciples to run from here and announce to the scared group locked up in the Cenacle that He, the Christ, is alive. And He is alive today thanks to the testimony that thousand of simple Christians, from all the churches and communities, are giving everyday with their fidelity to Jesus, in these dramatic situations and in these lands.
6. But as important and fascinating this could be, we must not stop at the Holy Sepulcher, in a sort of homage to piety. The message of this Place is indeed an announcement of joy and enthusiasm, is always to look beyond the horizon to see the profiles of dawn.
"Go and tell his disciples and Peter that he goes before you ... "
Where? Everywhere. In Galilee and the mountain: in the Cenacle and on the road to Emmaus: in the sea and in the deserts, wherever man plant his tent, breaks his bread, builds his city, weeping and singing, sighing and cursing. "He is going before you." Here is the message of this Place. If getting up from the veneration of this Tomb, like the first Apostles, we have a soul willing to follow him anywhere, "everywhere we shall see him, as he said"
7. This what many Armenians did 100 years ago, and what many other Christiansare doing also today.
8. May the Lord give to you and all of us, on the example of the Christians of 100 years ago, the strength to be authentic witnesses of the resurrection of Jesus Christ.