Fête nationale espagnole 2008 : questionnement sur les valeurs religieuses | Custodia Terrae Sanctae

Fête nationale espagnole 2008 : questionnement sur les valeurs religieuses

Peu de gens en dehors de l’Espagne savent que la tradition reconnaît à Saragosse le privilège d’être le plus ancien lieu de culte d’Europe dédié à la Vierge Marie. Il existe de nombreux sanctuaires mariaux qui ont vu le jour à la suite d’apparition de la Mère de Dieu. Mais aucun n’a l’antiquité, ni la particularité de celui de Saragosse. Cette date commémore aussi la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492. C’est sous le régime franquiste qu’elle fut choisie pour être celle de la fête nationale, date confirmée en 1981 après la restauration de la monarchie (en 1975) comme « fête nationale et jour de l’hispanité ».

A Jérusalem, c’est une tradition de célébrer ce jour en prière lors d’une messe solennelle, en présence du Consul général d’Espagne.

C’est le Vicaire custodial, frère Artemio Vitores, son compatriote qui a présidé la messe du jour en présence de quelques représentants de la communauté espagnole. Dans son homélie, il a aussi rappelé que ce jour commémorait, l’incendie qui ravagea, il y a 200 ans le Saint-Sépulcre. « Cet incendie marque le début de l’éloignement des Nations catholiques de la cause des lieux saints, car la politique anticléricale occidentale, issue de la Révolution française, lui inocula le virus de la laïcité. »

« En théorie, il ne devrait y avoir aucune opposition entre la religion et de l’État, parce que la laïcité de l’Etat est un principe légitime, si elle est conçue comme une distinction entre la communauté politique et la communauté religieuse et les chrétiens sont les disciples de Celui qui prononça cette phrase lapidaire: «Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » poursuivit frère Artémio avant de poursuivre et appeler de ses vœux, comme le saint Père, une laïcité ouverte.

C’est donc dans un recueillement religieux et apaisé que pouvait retentir dans l’église de Saint-Sauveur l’hymne national espagnol la « Marcha Real » (la Marche royale).

«C’est toujours une fête très émouvante, déclara le Consul Général, Monsieur Ramon Ansoain. Cette fête nous rappelle l’histoire de notre pays, comme l’a souligné le vicaire custodial, et son rôle dans l’évangélisation de l’Amérique et l’expansion de la culture hispanique ». Suivant le Consul Général : « la communauté espagnole sous la juridiction du Consulat général de Jérusalem (Jérusalem et les Territoires palestiniens), rassemble de 4 à 5000 membres. La plupart sont en lien avec des communautés religieuses. Mais il y a aussi, à Jérusalem, et en Israël une communauté juive espagnole. En Espagne, judaïsme, christianisme et islam ont laissé une forte emprunte à la culture».

« Aujourd’hui, jour de la fête nationale, ce n’est pas le moment de nous diviser mais celui de nous unir. Il n’y a pas place pour des murs mais pour des ponts » conclut frère Artémio.

Mab