Ferveur et recueillement pour la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix au Saint-Sépulcre | Custodia Terrae Sanctae

Ferveur et recueillement pour la fête de l’exaltation de la Sainte-Croix au Saint-Sépulcre

« O Crux, ave, spes unica ! » (Ô Croix, salut, notre unique espoir). Ces mots ont retenti avec ferveur et gravité ce matin sous les voutes du Saint-Sépulcre. Les catholiques latins se réunissaient ce dimanche pour la fête de l’exaltation de la Sainte Croix.

Une foule nombreuse s’est rassemblée au Calvaire, lieu de la crucifixion de Notre Seigneur, pour la célébration solennelle de la Messe, animée par les frères de la Custodie de Terre Sainte.

Là, les frères apportèrent en procession une relique de la Vraie Croix jusqu’à l’autel où devait être célébrée la Messe (l’autel de la crucifixion, lieu où le Christ fut cloué au bois de la Croix).

C’est le Père Dobromir Jasztal, vicaire custodial, qui présidait la Messe, entouré de nombreux prêtres.

Il est rare que la fête de l’exaltation de la Sainte Croix soit célébrée un dimanche. Le jour, le lieu, l’objet de la fête : tout était donc réuni pour donner à la célébration un aspect particulièrement grave et solennel.

Le Père Dobromir a donné une homélie poignante, et pleine d’espoir : « Le Mystère de la Croix », a-t-il expliqué, est à la fois « mystère d’amour et de salut. » Avec justesse, il a fait remarqué que « rares étaient les chrétiens qui ne portaient pas de croix ». « Cela s’explique par le fait qu’ayant tous été marqués du signe de la Croix au moment de notre baptême, nous avons tout été sauvés par le Fils de Dieu mort sur la Croix. »

Celui qui est actuellement le bras droit du Custode de Terre Sainte a ensuite évoqué le caractère déroutant, repoussant de la Croix : « Le christianisme est rejeté précisément à cause de la Croix. Pour le monde, la Croix parle de sacrifice. Or le monde veut une vie sans restrictions, sans limites, sans interdictions. Le monde veut la richesse, la plénitude ». Le Père Dobromir, pour bien illustrer cette opposition irréconciliable entre le monde et le Christ, a proposé la comparaison entre la Croix, arbre de vie, symbole de la vie qui se donne, et l’arbre de l’Eden, cause du péché des origines, facilement atteignable, sans sacrifice.

« La croix, a-t-il conclu, est chemin de Paix, où l’homme se donne librement ». Dans cette région troublée, l’appel du célébrant a été ressenti avec une importance particulière. « Dieu n’a pas créé l’homme pour la guerre, mais pour la paix et la fraternité » a rappelé le Père Dobromir, avant de préciser que « la paix que le Christ donne n’est pas celle du monde. Rarement nous pensons à accueillir la paix du Christ au plus profond de nous, pour en vivre réellement. Or le Christ, de la Croix, nous a fait gouter sa paix, et nous adonné les moyens pour en vivre. »

Après la Messe, les fidèles se sont rendus en procession avec le clergé à l’autel de Ste Marie Madeleine (lieu où le Christ l’a rencontré au matin de la Résurrection) au chant du Vexilla Regis (« les étendards du Roi s’avancent, et la lumière de la Croix resplendit de son mystère »). Cet hymne magnifique, composé aux alentours du VIIe siècle, décrit avec une poésie touchante, la grandeur de la Croix.

L’ensemble des pèlerins a ensuite vénéré la relique de la Vraie Croix.
Tous sont repartis avec en tête ces mots de l’homélie : « le bois de la Croix ne sauve pas sans l’amour qui y a été crucifié, et qui continue à se donner à tous ceux qui veulent vivre dans l’amour ».

n.k.