Extrait du Journal de l’École Théologique des frères franciscains de Jérusalem | Custodia Terrae Sanctae

Extrait du Journal de l’École Théologique des frères franciscains de Jérusalem

Comme chaque mois, durant ce mois de décembre 2009, la fraternité a fait sa journée de retraite. Par suite du temps de l’Avent elle s’est faite de manière inhabituelle : la première partie dans le désert de Judas (au wadi el-Quelt) ; La seconde à Bethléem.

Pourquoi au désert ? Le désert a toujours été ‘le Lieu Théologique’ pour la rencontre entre Dieu et l’homme, entre Dieu et son peuple. Le peuple en voyage vers la Terre Promise a été conduit dans le désert et y a reçu la Loi. Le désert fut le lieu du prophète Élie avant d’accomplir sa mission. C’est au désert que Jean le Précurseur se prépara à annoncer la venue du Messie. Enfin Jésus après son Baptême au Jourdain fut transporté par l’Esprit Saint dans le désert avant de commencer son ministère.

Le désert est un lieu d’épreuve. On peut s’y lamenter de ce qui y manque, comme le fit le Peuple Élu ; ou bien on peut y vaincre toutes les tentations, comme l’a fait Jésus. C’est ainsi ! Le désert est un lieu de purification qui met à nu l’être de l’homme, qui permet la recherche de l’essentiel et du vrai, qui oriente vers le recueillement et vers l’intimité avec Dieu, lequel se fait trouver dans la solitude, qui remplit de son amour et fait cheminer d’étapes en étapes.

Nous aussi, forts de tout cela, étant des ‘chercheurs de Dieu’, nous nous sommes avancés, seuls, dans ce ‘Lieu’. Nous avons donné la place à la Parole de Dieu, qui comme toujours a été bouleversante. « Le désert et la terre aride se réjouissent… Le sol desséché deviendra source d’eau » (Is 35,1.7) ; « Je changerai le désert en un lac d’eau, la terre aride en une zone de sources » (Is 41,18).

N ous savons que le Seigneur a déjà réalisé ces merveilles de grâce dans le monde par son Incarnation, source de salut pour toute l’humanité. Le Seigneur les a réalisées dans notre vie d’hommes, de croyants, de religieux ; et il les parachèvera jusqu’au Jour de sa venue dernière.

Le rencontrer et se laisser rencontrer par lui dans le désert ne pouvait s’achever là. C’est à Bethléem que l’illumination de la quatrième bougie de l’Avent durant les Vêpres nous a fait mieux prendre conscience que le souvenir de la Naissance du Seigneur s’approche. Nous avons renouvelé notre disponibilité à son égard, disponibilité qui dure toute la vie, dans son attente, pour l’accueillir. C’est pourquoi nous avons chanté l’hymne que depuis toujours chante l’Église : « Marana tha » (Viens, Seigneur). Célébrer Noël ne signifie pas seulement faire mémoire de la venue du Christ sur terre, mais plutôt lui faire une place dans notre vie pour l’engendrer dans la foi et le faire engendrer par nos frères. Après les Vêpres nous avons eu aussi la possibilité de prier dans la Sainte Grotte de la Nativité de Jésus.

La journée s’est achevée par le souper fraternel puis par le retour à notre couvent de Saint Sauveur à Jérusalem.

À ceux qui liront ce journal nous souhaitons une bonne préparation à la fête de la Naissance du Seigneur. Qu’il s’incarne dans votre vie !