Le lieu de naissance de Jésus, le Sauveur, est identifié comme étant à Bethléem, là où se trouve aujourd'hui la basilique de la Nativité. Pour participer au recensement romain, Joseph et Marie ont dû quitté la ville de Nazareth en Galilée, pour se rendre à la petite ville de Bethléem en Judée, car Joseph appartenait à la famille de David. Le moment où Marie devait accoucher arriva et elle donna le jour à Jésus dans ce que l'on appelle aujourd'hui la "grotte de la Nativité".
Dans l'histoire antique, Bethléem apparaît déjà indiqué sur une tablette cunéiforme trouvée en Egypte, appartenant à l'archive du pharaon Akhenaton: elle nous parle de la cité de Bit Lahum, cité du territoire de Jérusalem . Il est très probable que le nom originale de la cité dérivait du terme Lahmo, dieu chaldéen de la nature et de la fertilité, ce nom même qui fut adopté et changé par les peuples cananéens en « Lahama ».
Si l'on donne du crédit à cette hypothèse, la traduction du nom Beit el-Laham pourrait être: "maison de Lahami"; une possibilité, vu la particulière caractéristique de cette terre très féconde et riche en eau. Entre autre dans l'Ancien Testament, la ville est nommée par le nom Beth Lechem, "Maison du Pain", et aussi Ephrata, nom de la tribu qui vivait en ces lieux, et qui, littéralement, signifie "la fructueuse".
De même, les noms plus modernes renvoient à l'idée d'un lieu de fertilité et d'abondance ; en arabe Beit Lahm a pour signification la "Maison de la viande", pour la grande quantité des troupeaux de brebis et de chèvres, une des activités les plus importantes de la zone . Alors qu'en Hébreu, Beit-Lehem signifie "la maison du pain", un thème qui nous introduit à l'image de Jésus comme pain venu du ciel .
Dans l'Ancien Testament, la ville est mentionné comme la capitale et l'implantation de la tribu du roi David, qui se stabilisa sur cette terre à partir 1200 av J.C. La ville est aussi citée par la Sainte Ecriture comme le lieu de la sépulture de Rachel, la femme du patriarche Jacob. Et c'est au travers de ces évènements bibliques que s'insert une histoire de siècles de guerres et de partages de territoires, qui caractérisent ce lieu.
En 586, l'exercice chaldéen de Nabuchodonosor, après avoir occupé la Judée, déporta le peuple hébreu en Babylone, où il vécut cinquante ans d'exil . A la fin de cette période, le roi perse Cyrus II, permit aux hébreux de retourner dans la ville de Bethléem, qui fut alors repeuplée à partir de ce moment . La Palestine, et par conséquence la ville de Bethléem, nouvellement occupée par Alexandre le Grand en 333 av J.C est successivement soumise au règne des Ptoléméens de 301 à 198 et par la suite au gouvernement des Séleucides d'Antioche.
Entre 167 et 164 av J.C , après les persécutions des juifs et l'éclatement de l'insurrection anti-syrienne de la part des Maccabées, débute la dynastie des Asmonéens qui régna sur tous les territoires, la ville de Bethléem comprise, durant à peu près 30 ans, jusqu'à l'arrivée des troupes romaines.
Les territoires de la Palestine, conquis définitivement par Pompée en 63 av J.C, restent, à l'époque des évènement de Jésus Christ, sous domination romaine. Tous les territoires conquis par les romains étaient divisés en diverses tétrarchies. Parmi celles-ci, la ville de Bethléem était soumise au pouvoir du roi Hérode Ier le Grand, qui vers l'année 30, fit construire aux alentours de la ville un palais-forteresse appelée l'Hérodium.
L'époque de laquelle nous parlons, est clairement marquée par l'évènement de la Naissance de Jésus-Christ, qui marque l'avènement de l'ère chrétienne et qui coïncide aussi avec une grande révolte du peuple Juif contre la domination romaine. En l'an 6 après Jésus Christ avec la destitution de l'ethnarque Archélaüs, la Judée vient intégrer la province impériale de la Syrie. Celle-ci est gouvernée par les procureurs qui résident à Césarée Maritime. Et avec la destruction de Jérusalem en 70 après J.C de la part de Tite, Bethléem fut heureusement épargnée .
Le lieu saint était déjà un lieu de culte pour les premiers chrétiens qui y vénéraient la grotte dans laquelle était né le Messie. Mais c'est en cette période que se multiplieront les révoltes juives, qui deviendront toujours plus fortes et seront réprimées sous la domination d'Hadrien, qui décida de construire à Bethléem un temple païen dédié au dieu Adonis sur la grotte de la Nativité, détruite et enterrée avec tous ses symboles chrétiens, comme cela s'était déjà passé pour le Saint Sépulcre de Jérusalem.
Le lieu, dans le passé, devait surement être à l'état naturel, selon le témoignage que St Jérôme nous donnera par la suite . Le souvenir de la naissance de Jésus en ce lieu-ci resta toujours très clair, comme nous en donnera également témoignage, Origène dans ses écrits. Cependant, à cause de fortes répressions, beaucoup de judéo-chrétiens abandonneront la ville aux mains des païens qui y perpétueront leur culte.
Après l'édit de Constantin (en 313 après J.C), est proclamée la liberté de culte et débute une nouvelle période de renaissance pour tous les lieux de culte chrétien. Avec le concile de Nicée, par forte volonté de la reine Hélène, et après d'intéressantes fouilles, commença la construction de la basilique de la Nativité, redonnant ainsi toute sa dignité au lieu saint protégé à cet endroit. La fin du chantier a lieu en 333, comme le mentionne le pèlerin de Bordeaux dans ses écrits (Itinerarium 598).
Bethléem devient alors un grand centre religieux, et avec l'arrivée de Saint Jérôme en 384, débute une nouvelle phase, puisqu'elle devient pôle d'une nouvelle expérience monastique. Jérôme, par sa traduction de la Bible Vulgate, à la demande du Pape Damase, apporta ainsi sa contribution à l'histoire de l'Eglise. Une autre figure d'importance pour le développement du monachisme autant masculin que féminin dans la ville de Bethléem, fut la patrizia romaine Paola, qui avec sa fille Eustache, rejoins Bethléem en 386 et consacra beaucoup de son patrimoine à l'édification de deux monastères aux environs des lieux de la Naissance de Jésus.
En 420, après la mort de Saint Jérôme, la vie monastique à Bethléem est très peu suivie, entre autre la ville est conquise par les Samaritains de Naplouse, qui, après les révoltes contre l'empereur de Byzance de 521-528, saccageront les églises et les monastères, attaquant durement les chrétiens (529). Après ces saccages et après la destructions de la Basilique de la Nativité, en 531 Justinien, sur la demande de Saint Saba, restaura le sanctuaire et reconstruit la ville qui était en ruine.
A cette occasion, est réalisé une mosaïque sur le tympan majeur, décoré par la représentation des Mages en vêtements perses . Ce détail particulier prend un caractère important lors de l'invasion dirigée par Chosroês II en 614 ,puisque la basilique est préservée de la destruction, et la vision de la mosaïque effraye les armées perses. En 629 l'empereur Héraclius reconquit les territoires palestiniens occupés par les Perses.
Avec l'occupation arabo-musulmane de la part du Calife Omar en 638, Bethléem fut soumise à ce nouveau pouvoir. Le climat de tolérance et de cohabitation entre musulmans et chrétiens , fut garanti par le geste symbolique du Calife, qui, après l'occupation de la ville, entra pour prier devant l'abside sud de la Basilique. Depuis ce moment, la basilique devient un lieu de prière autant pour les chrétiens que pour les musulmans.
Dans un premier temps, la cohabitation et la tolérance entre les deux religions furent observées. Mais avec la succession des diverses califats, la situation des chrétiens de Bethléem empirera considérablement, jusqu'aux persécutions en 1009 de la part du Calife fatimide al-Hakim qui ordonna la destruction des sanctuaires de Terre Sainte.
La Nativité de Bethléem fut préservée miraculeusement, très probablement à cause de l'importance que le lieu avait aussi pour la religion islamique : il s'agit en effet du lieu de la naissance de celui qui est défini par les musulmans comme le prophète Issa. Mais aussi par le fait que la basilique accueillait une petite mosquée.
Commence ainsi une nouvelle période dans la phase de l'histoire de la Terre Sainte. A cause des difficiles conditions vécue dans les territoires de Bethléem, les chrétiens demandèrent de l'aide à Godefroy de Bouillon en poste à Emmaüs. L'arrivée des croisés exacerbèrent les rapports entre les musulmans et les chrétiens : ceux-ci espéraient la libération de la ville par les croisés.
De fait, une centaine de cavaliers guidés par Tancrède conquirent la ville, qui depuis cette période connut un siècle d'or. Depuis ce moment s'intensifièrent les rapports avec l'Europe au travers d'échanges commerciaux et de pèlerinages. Les croisés donneront aussi un nouvel aspect à la ville, érigeant un monastère pour les canoniques Augustiniens. Celui-ci correspond aujourd'hui, au couvent des franciscains, auquel fut confiés le service liturgique dans la Basilique et l'accueil des pèlerins, alors qu'aux rites orientaux sera donné la possibilité de célébrer leur propre liturgie.
Le 24 décembre 1100, Baudouin Ier fut couronné premier roi de Jérusalem. Dès lors la ville sera directement dépendante du Patriarcat de Jérusalem et deviendra ainsi siège épiscopale et centre diocésain . Entre 1165-1169, par volonté de l'évêque Rodolfo, débute la restauration de la basilique, avec la contribution économique du roi croisé Andronic Ier et de l'empereur de Constantinople, Manuel Comnène Porphyrogénète, comme en témoigne du pèlerin Phocas. Cette collaboration est un signe clair de l'unité entre Eglise d'Orient et d'Occident. A la suite de la défaite des croisés en 1187 à Hattin en Galilée contre Saladin Salah al-Din ibn Ayyoub, Bethléem est de nouveau occupée.
La communauté latine de la ville de Bethléem abandonne alors celle-ci, et n'y retournera qu'en 1192 quand les musulmans concèderont aux latins de reprendre le culte moyennant le paiement d'un lourd tribut. Sûrement l'histoire de Bethléem, comme celle de tous les lieux saints, prit de l'importance lors du voyage de François d'Assise qui, entre 1219-1220, se rendit en orient avec 12 autres de ses frères. Il est probable que François d'Assise se rendit à Bethléem en raison de son attachement à l’image de la crèche comme nous le rappelle la tradition ; mais ceci ne nous est cependant confirmé d'aucune source. Cependant, il est certain que le frère qui arriva par le port d'Acre avec les Croisés, se rendit en Egypte à la cour du sultan Malek al-Karmil ; celui-ci, touché de la personnalité du saint, lui accorda un laissez-passer pour le voyage en Palestine . Quelques-uns de ses compagnons déjà arrivés en Palestine dans les années précédentes, se sont arrêtés sur cette Terre au service de l'Eglise.
A la suite des deux trêves, une entre l'empereur Frédérique II et le Sultan d'Egypte, et l'autre entre le roi de Navarre et du Sultan de Damas, Bethléem passa sous le Règne Latin de Jérusalem entre 1229-1244. Le Règne dura un peu plus d'une décennie parce que en 1244 l'invasion des Carismini en Palestine déstabilisa de nouveau les territoires.
En 1263, avec l'invasion de Jérusalem de la part des Mamelouks d'Egypte, le calife Baybars chassa les chrétiens de Bethléem et abattit les murs fortifiés de la ville. Durant cette période les pèlerins pourront rejoindre la ville seulement en payant des taxes.
A la suite de la chute d'Acre en 1291 et la fin du Règne latin de Jérusalem, la Palestine resta sous les mamelouks jusqu'à la conquête de l'Empire Ottoman .
Les frères mineurs, arrivés déjà en Terre Sainte au début du XIII siècle, se stabiliseront définitivement à Bethléem en 1347 dans un couvent de chanoines augustiniens, exilés des mamelouks, comme en témoigne Frère Niccolò de Poggibonsi, qui arriva en Terre Sainte justement cette année-là. Le sultan donna aux frères de la corde (ainsi nommés dans les chroniques et les documents antiques), la propriété de la basilique et de la Grotte de la Nativité.
Les autres rites chrétiens obtiendront le permis de célébrer leur liturgie. A partir de cette époque et par la suite, les franciscains représenteront les religieux de rite latin a Bethléem, comme en d'autres lieux saints. En 1479 débutèrent les travaux pour la réfection du toit de la Basilique grâce à l'assiduité du gardien Giovanni Tomacelli. Le bois fut offert par Philippe le Bon de Bourgogne et transporté d'Europe avec des bateaux vénitiens, alors que le plomb fut donné par le roi Edouard IV d'Angleterre, comme en témoigne Frère François Suriano.
En 1517, la Palestine fut annexée aux confins de l'Empire Turc et le sultan Selim Ier abattit les restes des murs de Bethléem. La ville tomba ainsi dans une lente ruine et les chrétiens oppressés et persécutés délaisseront petit à petit le pays. Les droits sur la basilique furent divisés entre franciscains et orthodoxes et ceci fut un motif de continuels affrontements, à cause du gouvernement de la Sublime Porte qui appuyait alternativement l'une ou l'autre confession avec divers privilèges.
En 1690, les frères franciscains réussiront à reprendre leurs droits, mais ce n'est qu' en 1757, que l'on arrive à un nouveau et définitif changement de propriété. Entre 1831-1841, le vice-roi d'Egypte Muhammad Ali et son fils Ibrahim Pacha libèreront pour une courte période la Palestine, de la domination des Turcs. A cette occasion les chrétiens revendiqueront le droit sur la ville de Bethléem et après des années de soumission et de persécution, ils chasseront les musulmans et en 1834, détruiront leur quartier. A partir de ce moment, la majorité de la population de la ville sera toujours chrétienne.
L’un des évènements les plus mémorables et significatifs qui caractérisent cette période et l'histoire de la grotte de la Nativité ainsi que les disputes entre les diverses confessions, est la disparition de l'étoile mise par les latins sur le lieu de la naissance de Jésus. Le fait fut provoqué par les grecs orthodoxes le 12 octobre 1847, exacerbant les contrastes entre les deux confessions. En raison de ces frictions, le gouvernement turc émit un firmament en 1852 qui sanctionna les droits de propriétés existant sur les sanctuaires chrétiens (Statu quo), pour essayer de mettre la paix après des siècle d'affrontements.
La Sublime Porte, pour rendre grâce aux pays européens qui contribuèrent à la victoire dans la guerre de Crimée contre la Russie, concéda aux latins une liberté majeure. Durant cette période, commencèrent à s'installer en Palestine beaucoup de congrégations religieuses qui s'occuperont des écoles, des hôpitaux et des hospices. Et l'arrivée de beaucoup d'occidentaux a laissé encore aujourd'hui un signe visible dans la ville. En 1859 les franciscains achèteront "Siyar alGhanam", le Champ des bergers où, à la suite de fouilles, furent retrouvés les restes de constructions d'époque byzantine qui dans la tradition, marquent l'existence d'un lieu de culte. Après la chute de l'Empire Ottoman en 1917, suite à la défaite de la Première Guerre Mondiale, la Palestine est soumise au protectorat de la Grande-Bretagne en juillet 1922, sur la base d'accords internationaux.
C'est désormais dans la pensée commune des historiens et des savants, que l'année de naissance de Jésus Christ n’est pas été correctement calculée. Il s'agirait d'une erreur faite de la part du moine Dionigi le petit, qui entre le V-VI siècle fut chargé par Rome de continuer la compilation de la table chronologique de la date de la Pâques préparée au temps de l'Evêque Cyrille. Le monarque prit comme point de départ la date de l'incarnation du Seigneur. L'erreur de Dionigi fut dans le fait que le monarque calcula la naissance de Jésus après la mort d'Hérode, soit 4 ou 6 ans après la date à laquelle elle serait vraiment advenue, et qui correspondrait à 748 après la fondation de Rome. Mais Flavius Joseph nous donne le témoignage que la mort d'Hérode Ier le Grand, advient après 37 années de son règne. En considérant qu'il monta sur le trône en 40 avant J.C, l'année de sa mort serait donc en 4 avant J.C.
Un autre évènement astronomique avant la mort du monarque nous le confirme, à savoir celui de l'éclipse lunaire qui serait advenue entre le 11 et le 12 avril de l'an 4 avant J.C. C'est pourquoi si la date de la mort d'Hérode est advenue en 4 avant J.C, Jésus ne peut être né après cette année-là. En ce qui concerne le mois et le jour de la naissance en revanche, nous disposons de beaucoup d'éléments véridiques qui en confirme la date. Pour faire cette analyse, nous devons tenir compte de deux sources: l'Evangile de Luc et le calendrier solaire découvert à Qumran. Luc nous dit que l'Ange Gabriel annonça à Zacharie qu'Elisabeth était enceinte alors qu'il "remplissait devant Dieu les fonctions sacerdotales au tour de sa classe." (Luc 1,8). A partir de ces éléments il fut possible de calculer les 24 classes parmi lesquelles étaient répartis les familles sacerdotales et remonter à la huitième classe d'Abia à laquelle appartenait le prêtre Zacharie qui exerçait le service du 8ème au 14ème jour du troisième mois, et du 24ème au 30ème jours du huitième mois. Cette dernière date correspond à la fin du mois de septembre, soit 9 mois avant le 24 juin, date de la naissance de Jean Baptiste. Et de même, l'annonce à la Vierge Marie "au sixième mois" (Luc 1, 28) de la conception d'Elisabeth, correspondrai au 25 mars. Par conséquent il est possible de considérer comme historique également, la date de naissance de Jésus le 25 décembre.
Malgré cela, est commune la pensée selon laquelle la tradition de l'Eglise a stabilisé cette date de la fête de la naissance de Jésus, en correspondance aux fêtes païennes du Dies natalis solis invicti, qui avaient lieu le 21 décembre, jour du solstice d'hiver. Et ceci très probablement pour remplacer le culte païen, et diffuser rapidement le culte chrétien. Mais il est aussi évident qu'une fête aussi centrale ne puisse avoir été mise en place seulement pour des questions de suprématie, et très certainement la tradition avait des racines historiques et réelles. Il est vrai que le passage de la fête païenne à celle chrétienne fut très facile, notamment grâce à la tradition biblique qui voit le Messie comme la lumière et le soleil, comme nous le rappel le passage de évangélique : " grâce aux sentiments de miséricorde de notre Dieu, dans lesquels nous a visités l'Astre d'en haut" (Luc 1, 78).
Né à Stridon en Dalmatie en 347, St Jérôme ne fut pas seulement docteur de l'Eglise, mais fut l'un des majeurs représentants du monachisme ascétique. Sa formation reçue en premier lieu dans sa famille de foi chrétienne, le porta à continuer ses études d'abord à Milan puis à Rome, à l'école des célèbres recteurs Donat e Rufin d'Aquilée. Le charme de la ville éternelle l'attire tant pour la vie étudiante que pour la vie mondaine. Mais en recherche d'une profonde conversion et d'une vie ascétique dédiée à la contemplation, après son baptême reçu à l'âge de 19 ans, il commença sa vie retirée. Ses études terminées, alors qu'il se rend à Trèves pour commencer sa carrière, il découvre la beauté de l'expérience monastique. C'est ainsi que contre la volonté de sa famille il se retire en Dalmatie à Aquilée, avec son ami Rufin.
C'est à partir de là qu'il décide de se rendre en Orient, au berceau du monachisme à la recherche d'une expérience encore plus ascétique et s'arrête à Antioche auprès de l'évêque Evagrios, duquel il apprendra la langue grecque. Durant cette période il fait une expérience ascétique et spirituelle très forte, autant pour son assiduité à la lecture de la Parole de Dieu qu'au travers l'expérience de la maladie. Jérôme décide de se rendre dans le désert de Calcide aux confins de la Syrie et commence une dure vie d'anachorète. Celui-ci y apprendra l'hébreu pour lire l'Ancien Testament en langue originale. A la suite de l'expérience du désert, il fut chargé de traduire la Sainte Ecriture.
Le résultat de son travail dans lequel se concentre tout son talent, fut un don précieux pour l'Eglise d'Occident. Sa Bible appelé Vulgate, reste jusqu'à aujourd'hui le texte officiel garantie de l'autorité de l'Eglise. Après une brève expérience à Rome sur l'Aventin, il se retire à Bethléem où il vécut les dernières années de sa vie, et put poursuivre son travail de traduction de la Bible. A Bethléem celui-ci fut rejoint par Paule et sa fille Eustache, deux grandes dames romaines, qui grâce au don d'une riche somme d'argent permettront la construction de deux monastères, un masculin et l'autre féminin, un hospice pour pèlerins et une école monastique. Ceci fut la première expérience d'implantations monastiques près de la grotte de Bethléem .Même si la position des complexes monastiques n'est pas très claire, il est sûr que Jérôme se rendit dans les grottes proches de la Sainte Grotte, pour la prière et la méditation. Sa réflexion sur la mangeoire de la Grotte de la Nativité est emblématique de sa spiritualité, qui déjà à l'époque, était remplacée par un bassin d'argent, pour donner au lieu toute sa dignité : "Vous pouvez encore voir cette mangeoire où fut déposé le Seigneur. Maintenant, comme pour honorer le Christ, nous avons enlevé celle de boue et mise celle d'argent ; mais, pour moi, celle qui fut enlevée était beaucoup plus précieuse. Or et argent convient au paganisme, mais pour la foi chrétienne, il convient que cette mangeoire soit de boue! Celui qui est né là dans cette mangeoire, méprise l'or et l'argent. Je ne compte pas condamner qui a fait ceci en pensant rendre honneur au Christ (je ne condamne pas non plus ceux qui ont fait les ornements d'or pour le temple) mais j'admire plus encore le Seigneur, qui en dépit d'être le créateur du monde, ne naît pas au milieu de l'or et l'argent mais dans la boue." (St Jérôme, Homélie pour la Nativité du Seigneur [fin IV sec. après J.C.]) [" O si mini licere illud presepe videro, in quo Dominus iacuit! Nunc nos Xpisti quasi pro honore tulimus luteum, et posuimus argenteum: sed mini pretiosius gentilitas: Xpistiana fides meretur luteum illud presepe. Qui in sito presepe natus est, aurum condempnat et argentum. Non condempno eos qui honoris causa fecerunt (eque enim illos condempno qui in templi fecerunt vasa aurea): sed admiror Dominum, qui creator mundi non inter aurum et argentum, sed in luto nascitur."]
Ce passage met en lumière le désir de reconnaitre l'humilité et la simplicité de l'Incarnation du Christ, qui fut déposé dans une mangeoire toute simple non faite de matériaux précieux, afin de mettre en évidence la grandeur de l'évènement de l'incarnation. Après la mort de Paule et d'Eustache, et après l'arrivée de la nouvelle de la prise de Rome par Alaric, St Jérôme subit un effondrement moral et l'aggravation de sa santé. Resté désormais seul dans son monastère menacé de saccages continuels, il se dédia à l'accueil de ceux qui rejoignaient le lieu et avaient besoin de refuge et d'hospitalité. Le 30 septembre de l'année 419-420, celui-ci meurt après une période de fortes souffrances physiques, lâchant à l'Eglise le trésor inestimable de ses écrits.
Le sanctuaire, qui ne fut pas mentionné par Clément VI dans les deux bulles de 1342, est accordé aux franciscains du Sultant al Muzzaffar Hajji entre 1346 et 1347, comme nous l'a transmis le frère franciscain Nicolo da Poggibonsi. Il n'existe pas de décret qui officialise cette concession, mais la citation du décret de Bersabai de 1427, nous le confirme. Il est très probable que ce fut Pierre IV, roi d'Aragon qui demanda au Sultan d'Égypte le sanctuaire par l'intermédiaire de deux de ses lettres; l'une adressée au sultan et l'autre au Pape Innocent VI.
En 1558 les chefs musulmans et chrétiens de Bethléem attesteront que les lieux de sépultures de la cité, appartenaient aux franciscains et, avec le Hogget de mai 1566, le tribunal de Jérusalem établit que tous les sanctuaires de la crèche seraient en possession des religieux francs, lesquels pourraient gérer l'ouverture et la fermeture de la Basilique. La Grotte de la Nativité injustement cédée aux grecs, est restituée aux latins en 1690. C'est en 1717 que ceux-ci proposent la pose d'une nouvelle étoile d'argent sur le lieu de la Nativité.
Et avec la mise en place du Statu Quo, la question sur la propriété de Bethléem est ainsi établie définitivement. Cependant à cause de continuels affrontements entre les diverses confessions, la Sublime Porte, mit en place la garde de l'autel de la Nativité, par des forces de l'ordre. Et le décret est maintenu jusqu'à aujourd'hui par les autorités du gouvernement.
Le père Bagatti nait à Lari (Pise) le 11 novembre 1905 et meurt au couvent de St Sauveur à Jérusalem le 7 octobre 1990. Il prit l'habit religieux à 17 ans dans la Province de Saint François sur le Mont de la Verne en Toscane et fut ordonné prêtre à 23 ans. Reconnu pour ses dons scolaires, il fut envoyé en 1931 à l'Institut Pontifical d'Archéologie Chrétienne à Rome, où il reçoit brillamment le titre de docteur en 1936. Entre temps il commença sa carrière de professeur au Studium Biblicum de Jérusalem enseignant la topographie et l'archéologie chrétienne. C'est avec le père Sylvester Saller qu'il lança la série « SBF Collectio Maior » (1941) et avec Donato Baldi qu'il créa la revue « SBF Liber Annuus »(1951). Prenant la direction du Studium celui-ci augmenta les programmes ainsi que le nombre de professeurs. En outre, il fut enseignant d'Études de Théologie à Jérusalem.
Il reçut un grand nombre de titres académiques, et participa également à des congrès internationaux d'Archéologie, d'Écriture Sainte, du culte de la Vierge Marie, de Saint Joseph, et de littérature apocryphe. Parmi les fouilles entreprises par celui-ci nous pouvons énoncer: le cimetière de Commodilla à Rome(1933-1934), le Sanctuaire des Béatitudes (1936), La Visitation d'Ein-Kareim (1938); Emmaus-Qubeibeh (1940-1944); Betlemme (1948); Dominus Flevit sur le Mont des Oliviers (1953-1955); Nazareth (1954-1971); Le Mont Carmel (1960-1961); Le Mont Nebo (1935); Khirbet el-Mukhayyat. Sa vocation d'enseignant le pousse à prendre des initiatives de formation innovante pour la croissance de ses frères, comme par exemple: « le Cours d'ajournement biblico-théologique » qui depuis 1969, existe toujours. Sa contribution scientifique a permis aux lieux saints de ne pas être considérés seulement comme de pieuses traditions franciscaines, mais qu'ils soient reconnus par la communauté internationale comme des sites archéologiques conservant la mémoire antique, ainsi que celle des premières communautés judéo-chrétienne.
En particulier, l'intervention du père Bagatti sur les fouilles du site de Bethléem permit l'étude de la zone du couvent et celle proche de la Grotte de la Nativité. En outre, son apport scientifique favorisa la reformulation et l'approfondissement de la nature de l'octogone de l'époque Constantinienne découverte à la suite des fouilles anglaises des années 30.
C’est en 2008 que l’Autorité palestinienne (AP) a donné l’impulsion pour le projet de restauration de l’église de la Nativité, grâce au décret de son président, Mahmoud Abbas. Une Commission pour la restauration a été créée à cette occasion. Celle-ci fut présidée par Ziad al-Bandak, conseiller du président pour les affaires chrétiennes, qui initia un appel aux dons. C’est grâce à cet élan qu’un accord a été signé en septembre 2010 entre les trois institutions responsables de la Basilique: le Patriarcat Grec orthodoxe de Jérusalem, la Custodie de Terre Sainte et le Patriarcat Arménien orthodoxe de Jérusalem. Compte-tenu du succès rencontré par la collecte de fonds, les travaux de restauration du toit (qui n’avait pas été touché depuis 1832 et qui n’était plus étanche), ainsi que des 42 fenêtres purent commencer immédiatement.
Le 22 janvier 2013, le chantier a été confié aux mains habiles des experts de l’entreprise italienne Piacenti spa (Prato, Toscane), spécialisée dans la restauration et la préservation des monuments classés, de leurs bâtiments et des biens d’intérêt historique et artistique. Les travaux ont commencé le 15 septembre 2013 et cette première phase s’est terminée au cours du mois de mars 2015. En un an et demi, 1 625 m² de toiture neuve ont été refait et 8% de la charpente en bois, fragilisée par la moisissure et l’humidité, a pu être remplacée par un type de bois ancien et équivalent à celui d’époque, importé d’Italie. Les grandes fenêtres et leur encadrement en bois ont également été complètement refaits: de nouvelles, provenant d’Italie et avec un double vitrage, ont été installées.
Depuis cette étape, les fonds ont commencé à affluer de divers donateurs, ce qui a encouragé la Commission à organiser d’autres travaux de restauration atteignant un budget de 11 millions d’euros. Parmi ceux-ci, la restauration du narthex et de ses portes en bois et métal. D’autres interventions portèrent sur la façade extérieure en pierre (3 076 m²), sur les murs en plâtre à l’intérieur de la basilique (3 600 m²), sur les mosaïques murales (125 m²) et au sol, ainsi que sur les 50 colonnes (dont 28 sont décorées de fresques, avec des peintures du XIIe siècle représentant des saints moines égyptiens et palestiniens). En décembre 2017, un nouveau système d’éclairage avait déjà été mis en place ainsi qu’un système de détecteur de fumée. La restauration du narthex permit également d’enlever une poutre d’étayage en bois, installée au siècle dernier vers 1930, sous le mandat britannique.
La restauration des mosaïques murales a pris fin en juin 2016, avec la restitution de leurs couleurs étincelantes et avec une découverte inattendue: la mise à jour d’un septième ange sur le mur nord de la Basilique. Celui-ci était considéré comme perdu et fut retrouvé grâce à l’utilisation d’une caméra thermique, permettant de déceler les variations de température derrière la couche de plâtre recouvrant la Basilique (ceci afin de favoriser la recherche d’œuvres cachées par négligence ou perdues avec le temps).
Œuvrant de haut en bas, les restaurateurs se sont ensuite attaqués aux colonnes et aux mosaïques dans le pavement de la Basilique.
L’idée est de pouvoir finir le chantier d’ici fin 2019. Il reste encore néanmoins un peu plus de 2 millions d’euros à collecter, pour financer cette dernière phase de travaux de restauration qui, en une dizaine d’années à peu près, aura permis de redonner à la Basilique de la Nativité de Bethléem, toute sa splendeur originelle.
Comme le firent jadis les mages d’Orient, les pèlerins, à leur tour, parcourent la route indiquée par l’Etoile, vers le Lieu saint de la naissance de Jésus. Et c’est de loin, avant même d’arriver sur le parvis de l’actuelle basilique, que l’on peut déjà percevoir tout l’enchantement d’un Lieu, qui depuis des siècles, attire à lui des millions de visiteurs venus du monde entier, « pour l’adorer ». Parvenu à l’esplanade pavée faisant face à la basilique, s’offre la vision du sanctuaire de la Nativité.
Il n’est pas aisé, à première vue, de comprendre la structure architectonique du complexe basilical, qui a subi des siècles d’Histoire et de transformations. L’édifice, qui remonte au VIe siècle, est l’œuvre des architectes de l’Empereur byzantin Justinien, lequel voulut reconstruire la basilique du IVe siècle, détruite après la révolte des Samaritains. En observant la façade, il est possible de distinguer quelques unes des parties qui constituent le complexe de la basilique et les structures annexes.
La basilique semble construite comme une forteresse : une conséquence de l’exigence, manifestée au cours des siècles, de rendre le sanctuaire plus sûr, ainsi que les habitations des moines qui en étaient les gardiens. A droite de la façade, des murs entourent les monastères arménien et grec, tandis qu’à gauche, se trouvent les constructions modernes de la Casa Nova, et du couvent franciscain d’époque croisée.
A l’époque constantinienne, le parvis actuel faisait partie de l’atrium de la basilique, et se présentait comme un large espace ouvert. Les fouilles, qui ont révélé le périmètre de la basilique du IVe siècle, l’ont confirmé. On a retrouvé, devant l’entrée, des réservoirs dont on peut reconnaître, dans le dallage, les bouches d’ouverture. L’eau pluviale y pénétrait, et était ensuite recueillie pour un usage rituel et pour la vie quotidienne des monastères.
Aujourd’hui, le parvis est entouré d’un mur d’enceinte. Il suit tout le côté sud jusqu’à l’ouest. A l’ouest, en direction du village, se trouvait pendant quelque temps un large portail qui faisait office d’entrée, et délimitait la zone des édifices sacrés, distincte du village. La présence de la porte, désormais détruite, est attestée par les restes des fondations et les peintures de Bernadino d’Amico (XVIe) et de Mayr (XVIIIe).
On doit la construction composite de la façade, -qui appartient à la structure d’époque justinienne-, aux continuels changements opérés au cours des siècles. Une observation attentive permet d’apercevoir trois portes d’entrée, qui, au fil du temps, ont été murées. La façade byzantine était présentée comme majestueuse et imposante, avec trois portails d’accès pour les allées respectives. Contrairement à l’édifice constantinien, la façade byzantine, précédée du narthex, fut allongée de l’espace d’un inter-colonne.
La petite porte d’entrée est, quant à elle, le résultat des modifications qui furent apportées au fil du temps : la grande porte centrale, d’époque byzantine, est facilement reconnaissable, avec architraves horizontales et pierres disposées en diagonale. Avec la venue des Croisés, la porte a été redimensionnée dans le style propre aux chevaliers occidentaux, pour des raisons de défense du Lieu saint. En témoigne le reste de l’arc ogival, qu’on peut reconnaître dans la maçonnerie. A l’époque ottomane, les dimensions du portail furent à nouveau réduites, aboutissant à l’actuelle porte d’entrée ; elle fut ainsi conçue, de manière à empêcher l’accès à ceux qui voulaient profaner le lieu de culte.
Ceci est un exemple qui rend compte, en quelque sorte, des différentes phases de la chrétienté à Bethléem : il est des périodes au cours desquelles la liberté de culte garantissait la reconnaissance de la foi chrétienne, et d’autres, dans lesquelles les persécutions et les intolérances rendaient difficile la vie des communautés locales. Les deux autres portes byzantines, désormais couvertes par les murs périmétraux de la basilique et des contreforts d’époque croisée, permettent d’entrevoir la majesté et la beauté de la basilique byzantine, et l’effet qu’elle pouvait produire sur ceux qui y venaient en pèlerinage.
En entrant par la petite porte, on peut accéder à l’espace appelé narthex, réalisé à l’époque byzantine. Le narthex, dans l’antique tradition chrétienne, servait d’entrée aux espaces sacrés, destiné aux catéchumènes, qui à certains moments des célébrations, ne pouvaient pas entrer dans la basilique. A l’époque constantinienne, au lieu du narthex, qui n’existait pas, se trouvait un atrium, dévolu au même rôle, conçu comme un espace large et ouvert. L’espace du narthex justinien est divisé en 4 zones.
A l’époque croisée, les deux extrémités étaient les bases des campaniles qui s’élevaient sur quatre niveaux. Un quatrième espace à gauche de la porte d’entrée, était utilisé par les militaires chargés de surveiller la basilique à la fin de l’époque ottomane. Le portail, aujourd’hui couvert d’échafaudages, est un cadeau du roi arménien Hetum, fait en 1227, en témoigne la double inscription en arménien et en arabe.
Les deux campaniles, mentionnés pour la première fois dans l’itinéraire de G. de Mandaville, qu’il écrit entre 1322 et 1357, furent certainement construits à l’époque croisée. Placés aux extrémités du narthex, ils correspondent aujourd’hui à l’entrée du couvent arménien et à la chapelle du couvent franciscain de Sainte Hélène. Ils avaient autant la fonction de clocher que de tours de garde, pour le contrôle du territoire. L’époque de construction des deux structures est confirmée par les espaces restés intacts aux niveaux inférieurs, caractérisés par des éléments architecturaux croisés, comme les arcs brisés.
Le pèlerin Bernardino de Nali (XVe siècle) les décrit dans ses mémoires comme des structures très élégantes. Il est impossible de penser que des cloches y furent accrochées, comme le souligne le père Félix Faber (1480-83), puisque les Sarrasins ne permettaient pas aux chrétiens d’avoir de cloches. Les campaniles que l’on voit aujourd’hui, sont des constructions ultérieures faisant partie des monastères grecs-orthodoxes et arménien-orthodoxe.
Le portail d’entrée en bois a plus de 700 d’histoire, et fut donné par le roi arménien Hetum, fils de Constantin de Barbaron, en 1227, comme l’on peut lire sur l’inscription sculptée en arabe et en arménien : « Cette porte, avec l’aide de la mère de Dieu, fut exécutée en l’année 676 (de l’ère arménienne) par les mains du père Abraham et du père Arakel, au temps du roi Hatuma, fils de Constantin. Que Dieu aie pitié de leurs auteurs ». L’inscription en arabe offre quant à elle d’autres éléments chronologiques intéressants : « cette porte a été accomplie avec l’aide de Dieu, qu’Il soit exalté, le jour de notre seigneur al-Malik al-Mu’ addham, au mois Moharram de l’année 624 (de l’Hégire) ».
Ce cadeau témoigne bien des bonnes relations qu’entretenaient l’Eglise arménienne et les Croisés. Le portail, exécuté avec finesse, et pourtant mal conservé à cause de l’usure du temps et du peu de soin, présente une décoration florale typique du style arménien. Elle n’est désormais plus tellement visible, puisque couverte par les échafaudages, installés par l’Autorité palestinienne, pour soutenir les poutres du toit, sérieusement endommagées.
Le narthex que l’on peut voir actuellement a été modifié par rapport à l’original, et il en est beaucoup plus réduit. Le pavement est celui du IVe siècle, mais les murs, recouverts de plâtre, ne restituent pas leur beauté originelle, puisque la basilique entière devait être revêtue de plaques de marbre blanc veiné. L’on suppose, sur la base des études d’architecture byzantine, que le narthex était décoré, non seulement avec du marbre, mais aussi enrichi de mosaïques.
Après les restaurations, qui seront effectuées d’ici peu, et avec l’enlèvement des plâtres, les mosaïques murales pourront enfin être rendues à la lumière. L’espace du narthex justinien est divisé en 4 zones. A l’époque croisée, les deux extrémités étaient les bases des campaniles qui s’élevaient sur quatre niveaux. Ces deux espaces, caractérisés par des arches typiquement croisée, sont désormais devenus, pour l’un, la porterie du monastère arménien, l’autre ayant pris le nom de chapelle de Ste Hélène, propriété des frères franciscains. Dans l’entrée du monastère arménien, les murs ont été nettoyés, et rendus à leur état originel : l’on peut y voir les trous utilisés pour fixer le marbre de revêtement. Le plâtre sur les murs du narthex n’aide pas à envisager la dimension des portes latérales, visibles uniquement de l’intérieur de la basilique, où le mur de plâtre se décollait.
La zone décrite est un passage obligatoire pour tous les pèlerins qui veulent accéder à la basilique depuis le parvis, et représente un espace commun aux trois communautés. C’est pour cela que d’importants travaux d’entretien seraient nécessaires pour la consolidation de la structure.
La Basilique a conservé, en son intérieur, tous les éléments architecturaux du VIe siècle. L’Empereur byzantin de l’époque de l’élaboration du projet, n’approuva pas les choix de l’architecte, l’accusa d’avoir dilapidé les fonds, et le condamna à la décapitation. En dépit de l’insatisfaction de l’Empereur, la structure prouva sa solidité, demeurant intacte jusqu’à aujourd’hui.
Le sol, à l’époque constantinienne, était entièrement revêtu de mosaïques finement travaillées, comme l’ont montré les fouilles du gouvernement anglais en 1932. Ces mosaïques présentent des décorations géométriques et florales. Parmi elles, on peut distinguer la mosaïque conservée à gauche du presbyterium, où, en soulevant la trappe en bois, on peut observer le monogramme IXΘYΣ, « poisson » en grec, que les anciens utilisaient pour désigner le Christ. Aujourd’hui, le sol est recouvert seulement d’une dalle en pierre tandis qu’à l’époque byzantine, il était fait de dalles de marbre blanc, avec des veines particulièrement marquées, dont il ne reste qu’un exemple dans la zone du transept nord. Le pavement constantinien était légèrement plus surélevé que l’actuel, qui se trouve à un mètre de hauteur au-dessus du niveau original. L’espace intérieur, divisé par les colonnes en cinq nefs, est sombre, et peu illuminé. Au VIe siècle, la basilique devait être entièrement recouverte de marbre : on a retrouvé les traces des trous dans les murs, une fois le plâtre nettoyé, qui servaient à fixer le marbre sur les parois.
La colonnade, qui se termine aujourd’hui à hauteur de la zone absidale, devait continuer en une sorte de déambulatoire à l’intérieur de la Grotte de la Nativité. Ce type de structure architecturale est visible dans plusieurs Lieux Saints, spécialement pour les Martyria, puisque selon la Tradition, le pèlerin devait faire plusieurs fois le tour du lieu, pour obtenir des grâces. Les colonnes et les chapiteaux, faits en pierre rouge de Bethléem, sont d’époque byzantine, œuvres d’artisans locaux. Les chapiteaux, de facture raffinée, étaient peints de couleur azure. On peut voir, sur les colonnes, des représentations des saints d’Orient et d’Occident, religieux et laïcs. Les architraves sont également de cette époque, mais les décorations remontent à la période croisée, et montrent des similitudes avec la basilique du Saint Sépulcre. Les autres parois de la nef centrale présentent des mosaïques de grande valeur, que l’on peut dater du XIIe siècle, œuvres de maîtres orientaux. Elles sont divisées en trois registres, et représentent, partant du bas : la généalogie de Jésus, les conciles et synodes locaux, et enfin, en haut, une procession d’anges. Un témoignage grec du IXe siècle nous dit qu’il existait auparavant d’autres mosaïques d’époque byzantine. Parmi elles, évoquons de manière toute particulière la représentation des Mages qui arrivent à Bethléem pour adorer Jésus, qui décorait la façade.
L’Histoire veut que les soldats perses, qui envahirent la ville en 614 après JC, furent intimidés à la vue de cette mosaïque, et se dissuadèrent de piller la basilique, qui resta intacte. Les transepts, qui gardent encore le pavement d’origine, en marbre d’époque byzantine, sont aujourd’hui décorés d’icônes et d’ornements sacrés de tradition grecque-orthodoxe (transept droit) et arménienne (transept gauche). Cette partie de la basilique conserve également des mosaïques de scènes évangéliques, habilement exécutées.
Le sol de la basilique de la première basilique de la Nativité était intégralement recouvert d’un tapis de mosaïques. Ce sont les fouilles, entreprises entre 1932 et 1934 par le gouvernement anglais, qui l’ont montré. Le sol du IVe siècle montait en direction de la zone absidale, avec un dénivelé variant entre 75 cm et 31 cm. A l’époque byzantine, suite au changement de dimensions du plan de la basilique, le sol fut recouvert d’un revêtement de marbre blanc veiné. Au travers des trappes faites dans le sol, il est possible encore aujourd’hui de contempler les mosaïques antiques.
La facture est vraiment minutieuse et raffinée, surtout dans la nef centrale. L’on a calculé 200 tesselles sur 10 cm2 de surface, tandis que sur des mosaïques normales, la densité des tesselles est de 100 pour 10 cm2. Tout cela montre à quel point ces décorations sont précieuses, puisque la grande densité de tesselles permettait d’élaborer des images raffinées, et de reproduire plus de nuances de couleur. Le résultat est une mosaïque plus détaillée, et représentative de l’importance du Lieu Saint. Ces mosaïques, qui recouvraient la nef centrale et l’abside, représentent des éléments géométriques et décoratifs (svastikas, cercles, cadres, bandes entrelacées). Plus rares sont les éléments végétaux, comme les feuilles d’acanthe et de vigne. La représentation d’un coq, dans le transept nord, est assez exceptionnelle.
L’absence de figures animales est conforme à la tradition moyen-orientale, dans laquelle on ne trouve jamais de figures animales et humaines. Un élément très intéressant de la mosaïque est conservé à l’angle gauche de la nef centrale ; en ouvrant la trappe en bois, on peut voir un monogramme avec les lettres IXΘYΣ. Le signe utilisé dans l’Antiquité pour indiquer le nom du Christ (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur), littéralement, « poisson » : c’est l’unique élément qui confirme que ce Lieu saint était chrétien. Un usage similaire du monogramme était fait à l’époque classique, à l’entrée des maisons patriciennes romaines, avec la représentation des bustes des propriétaires. L’on peut donc imaginer que le monogramme signalait le point d’accès à la zone sacré, et à la « maison de Jésus ».
Les études des fouilles anglaises ont suggéré que l’accès à la zone presbytérale de la basilique constantinienne était possible grâce à un escalier, qui devait partir précisément de l’endroit où se trouve la mosaïque. Selon le père Bagatti, le petit escalier utilisé pour accéder à la zone presbytérale fut détruit afin de permettre une entrée directe à la grotte.
La décoration des colonnes, restée inaperçue jusqu’à 1891, quand le père Germer-Durant l’étudia, représente un des éléments plus intéressants de la décoration interne. Il est difficile de reconnaître une continuité et une organicité du projet iconographique. La technique utilisée est celle de a peinture à l’encaustique, peinture qui imprime les pigments mélangés à la cire, sous l’effet de la chaleur.
Les périodes de production diffèrent, autant que le travail de l’artiste : l’on peut donc penser que les travaux furent demandés par des clients individuels à divers peintres. Il est sûr que toutes les images remontent à l’époque croisée, époque de transition et de divisions entre l’Eglise d’Orient et l’Eglise d’Occident. Un fait confirmé par la présence de saints, autant de la tradition occidentale qu’orientale (cf. galerie photos). Les carrés, tous placés sur les colonnes de la nef centrale et celles de la première rangée au sud, sont entourés d’une bande de couleurs rouge et blanche, tandis que les figures des saints se distinguent sur fond bleu. Chaque saint a son nom écrit sur un parchemin au-dessus de lui, ou placé entre ses mains.
La fonction de ces dessins est décrite par le pèlerin Arculfe, qui témoigna de l’usage de célébrer des messes à proximité des colonnes, le jour de la fête du saint. Pour les ecclésiastiques de l’époque, les colonnes peintes servaient à rappeler de manière métaphorique la présence des saints en ce lieu. Il est coutume de penser, aujourd’hui comme hier, que les saints représentent ceux qui supportent le poids de l’Eglise : ces images des saints sur les colonnes traduisent donc avec force et simplicité ce concept à tous les fidèles qui visitent la basilique. Nous pouvons définir ces dessins comme des « fresques » à finalité votive, puisqu’il est très probable qu’ils attestaient qu’un pèlerinage avait été effectué. Les clients, avaient en outre conscience que les peintures contribueraient à l’embellissement de l’église.
La nef centrale est particulièrement obscure, en raison d’un manque d’entretien qui, au fil des années, a aggravé l’état du sanctuaire. Mais l’effet produit par les mosaïques sur fond or et argent incrustées de nacre, qui recouvraient autrefois tous les murs de la basilique, reste malgré tout fascinant. Les décorations murales, sûrement d’époque croisée, disposées sur différents segments, sont en partie recouvertes de plâtre.
Le dernier rapport des inspections relatives à la restauration de la basilique ont montré que les tesselles des mosaïques ont été disposées inclinées vers le bas, pour faire ressortir la beauté de la mosaïque, observée de plusieurs mètres en contrebas. Ainsi, le pèlerin qui entrait dans la basilique, était frappé par cette vision, en dépit du mauvais état de conservation des mosaïques. Le témoignage plus direct et précis sur les décorations est celui du père Quaresmi, qui, dans les Elucidatio Terrae Sanctae (1626), décrit minutieusement les mosaïques murales.
Au premier niveau, sur le côté droit, sont représentés St Joseph et les ancêtres du Christ selon l’Evangile de St Matthieu. Symétriquement, toujours d’après Quaresmi, sur le côté gauche, devait être représentée la généalogie selon l’Evangile de Luc. Au second niveau, entrecoupés de bandes de feuilles d’acanthe, sont représentés les sept conciles œcuméniques (Nicée, 325 ; Constantinople, 381 ; Ephèse, 431 ; Chalcédoine, 451 ; Constantinople II, 553 ; Constantinople III, 680 ; Nicée II, 787), les quatre conciles provinciaux (Antioche, 268 ; Ancyre, 314 ; Sardique, 342 ; Ganges, IVe siècle), et les deux synodes locaux (Laodicée, IVe siècle, Carthage, 254). Chaque concile est représenté par un édifice sacré, et expliqué à l’aide d’un cartouche, dans lequel sont explicitées les décisions prises à l’occasion. Au niveau supérieur, nous trouvons la représentation d’anges en procession vers la Grotte de la Nativité ; ils ont les traits féminins, et sont vêtus de tuniques blanches.
Aux pieds d’un de ces anges, l’on a découvert la signature du mosaïste, « Basile », probablement d’origine syrienne. Dans la traversée de la basilique, aujourd’hui encore, on peut observer des scènes tirées des évangiles canoniques : l’incrédulité de St Thomas, qui semble mieux conservée, l’Ascension, et la Transfiguration au nord ; l’entrée de Jésus à Jérusalem au sud. Dans l’abside principale, selon le témoignage de Quaresmi, devait être représentée la figure de la Vierge à l’enfant, et dans l’arc absidal, l’Annonciation à Marie, entre les prophètes Abraham et David. Sur les murs, se succédaient des scènes de la vie de la Vierge Marie, tirées des évangiles apocryphes. Dans la contre-façade, au-dessus du portail d’entrée, l’arbre de Jessé, avec Jésus et les prophètes, était représenté.
La mosaïque est maintenant recouverte de plâtre blanc. Le pèlerin Focas, en 1168, dit avoir vu dans l’église l’image de son empereur byzantin, Constantin Porphyrogénète : preuve de l’étroitesse des relations entre les Eglises d’Orient et d’Occident, même après le schisme de 1154, à l’époque où la basilique était sous le contrôle des Croisés. Une inscription, faite sur l’abside principale, mentionne les noms de Manuel Comnène et Almaric de Jérusalem ; les mosaïques ont du être réalisées avant 1169, dans les dernières décennies de la présence croisée en Palestine, qui prit fin en 1187. Les commanditaires de l’œuvre sont autant le roi croisé de Jérusalem, que l’Empereur byzantin : un exemple de collaboration, -pratiquement le seul dans l’Histoire-, et qui souligne l’importance du Sanctuaire en son temps. Les dernières études réalisées pour la restauration, ont soulevé une nouvelle question relative à l’origine de la main-d’œuvre utilisée pour les mosaïques. L’hypothèse met l’accent sur la possibilité que des artistes locaux aient participé au projet décoratif, comme il était normalement d’usage, pour des raisons pratiques. Les signatures des mosaïstes, Efrem et Basile, noms d’origine syrienne, sont de bons indicateurs pour l’attribution de la main-d’œuvre. On peut également supposer que des maîtres et artistes grecs soient intervenus dans ces projets, mais il est également clair que ceux qui ont élaboré ces décorations, connaissaient parfaitement les grands monuments de Terre Sainte, exécutés par des artistes d’Occident.
Par exemple, dans la bande décorative de la nef, celle qui sépare les conciles des anges du haut, où sont les fenêtres, se trouve une étroite bande décorative, dans laquelle apparaît un masque animal, typique de l’art romain européen. Dans les mosaïques de Bethléem, se vérifie le rapport étroit entre art byzantin et art occidental, dans une commune harmonie. Les dernières recherches affirment que, du point de vue décoratif, la basilique contient la plus grande expression, à l’époque croisée, de la rencontre entre art byzantin et art croisé. Les mosaïques présentent ainsi le « visage » œcuménique que la basilique de la Nativité représente aujourd’hui encore pour ses visiteurs : le trait d’union entre Eglises d’Orient et Eglises d’occident.
L’iconostase grecque placée actuellement sur le presbyterium remonte à 1764. Dans l’ancienne basilique, cette zone au-dessus de la Grotte était certainement octogonale, comme l’ont prouvé les fouilles de 1932-1934. D’après ces fouilles et les reconstructions de la zone, au IVe siècle, on pouvait accéder au presbyterium depuis un petit escalier suivant le périmètre octogonal. Dans cette zone de la basilique, à l’intérieur du périmètre octogonal, des mosaïques semblables à celles de la nef centrale ont été retrouvées, mais beaucoup plus riches, avec des représentations animales et végétales, et des éléments géométriques.
La zone sacrée décrite est celle qui subit le plus de changements à l’époque justinienne. Tout l’espace du presbyterium fut élargi dans 3 directions, avec l’ajout de 3 absides spacieuses en forme de croix. Le baldaquin fut remplacé par un véritable presbyterium, de forme lunaire, placé au centre de la zone, afin que les pèlerins puissent librement circuler autour du lieu. A cette occasion, l’entrée de la grotte fut transformée, et deux entrées furent créées.
Les grottes souterraines contiguës à la Grotte de la Nativité sont variées. Cette zone, destinée déjà dans l’Antiquité à un usage funéraire, a maintenu, au cours du temps, cette vocation. La plus grande grotte, voisine de celle de la Nativité, dite de St Joseph, est divisée en deux espaces et communique avec le couvent des franciscains.
Il est possible, de cette même grotte, d’accéder à la Sainte Grotte, au travers d’un passage réservé aux Latins, utilisé lors de la Procession quotidienne au Lieu de la Nativité. A côte de l’autel de St Joseph, sur la droite, se trouvent deux petites grottes, la seconde est dédiée aux Saints Innocents. En face, est conservé un arc pré-constantinien, appartenant à une chambre funéraire, détruite à l’époque de Constantin, pour construire les fondations de l’édifice.
On pense que cet endroit de la grotte est l’entrée originelle da la caverne, d’où on pouvait entrevoir, au fond, la scène de la crèche. Sur la droite, se trouve le passage pour la grotte de Saint Jérôme, de Ste Paule et St Eustache : là, furent découvertes les tombes des saints, avec 72 autres tombes, de différentes époques, maintenant conservées à l’intérieur d’un seul sépulcre.
L’entrée est aujourd’hui placée sur le côté du lieu de la naissance de Jésus, mais on pense qu’au IVe siècle, elle se trouvait devant la zone presbytérale. Les petites façades des deux entrées latérales remontent à l’époque croisée. En descendant l’escalier sur la droite de l’iconostase, on accède à la Grotte de la Nativité. L’espace y est étroit et serré, et les murs, originellement irréguliers, forment un périmètre quasi rectangulaire. Les parois naturelles de la Grotte, décoré à l'époque de Constantin, furent recouvertes de marbre à l’époque byzantine.
L’on commença à vénérer l’autel de la Nativité, seulement à partir du moment où, à l’époque byzantine, l’on créa cet espace en mémoire du lieu précis de la naissance de Jésus. L’actuelle structure est désormais totalement différente de celle décrite par les pèlerins Focas et l'Abbé Daniel, au XIIe siècle. Deux colonnes en pierre rouge portant l’inscription « Gloria in excelsis Deo et in terra pax hominibus », surmontent l’autel, au-dessus duquel est représenté la Vierge et l’enfant dans les langes, la scène du lavement, et celle de la venue des bergers. Sous l’autel se trouve l’étoile avec l’inscription en latin, « Hic de vergine Maria Iesus Christus natus est », en mémoire du lieu précis de la Nativité. A droite de l’autel, se trouve le lieu où Marie posa Jésus dans la mangeoire, qu’on appelle aussi la crèche. A ce niveau de la grotte, le sol est plus bas, et la pièce est constituée de colonnes semblables à celles byzantines de la nef centrale de la basilique, et des restes de deux colonnes croisées. En face de la crèche, il y a un petit autel dédié aux Mages, où la sainte messe est célébrée selon le rite latin. La structure de la crèche n’est pas originale, mais elle est le fruit de diverses retouches, dues à l’usure du temps et au passage des pèlerins.
Après l’incendie de 1869, les parois de la Grotte furent recouvertes d’amiante, don du Maréchal MacMahon, président de la République française, afin d’éviter tout risque d’incendie. Au-dessous du revêtement, les marbres croisés originels sont encore visibles, tandis qu’au-dessus, on peut voir des peintures sur bois, de médiocre qualité.
Suivant le parcours de la procession quotidienne, sortant de la Grotte de la Nativité à travers la galerie aménagée par les franciscains pour garantir un passage direct au Lieu saint, on accède à la Grotte de Saint Joseph. Revisitée dans un style moderne par l’architecte Farina, elle devait être la plus proche du Lieu de la Nativité. En sortant de la galerie, on peut voir sur la droite l’autel de St Joseph. Face à lui, sont conservés les fondations d’un mur constantinien ainsi qu’un arc pré-constantinien, lesquels attestent que déjà au IIe-IIIe siècles, le lieu était utilisé comme sépulcre « ad santos ».
En effet, il était coutume d’ensevelir les morts à proximité des Lieux saints, également en Occident, à Rome par exemple. En sortant de la zone souterraine pour entrer dans l’église de Ste Catherine, il est possible de traverser les murs de soutènement des trois différentes constructions de la zone absidale, une d’époque constantinienne, les deux autres d’époque byzantine, l’une d’elle résultant d’un projet non abouti.
Tournant le dos à l’autel de St Joseph, nous trouvons à notre droite la Grotte des Innocents, à l’intérieur de laquelle l’on peut voir trois arcosolia, sous lesquels étaient conservés deux à cinq tombes.
On rappelle ici la mémoire du massacre des Innocents, exécuté sur ordre Hérode le Grand, peu de temps après la naissance de Jésus. Dans les premiers siècles, la mémoire des Innocents était rappelée dans la grotte voisine, probablement une fosse commune, dans laquelle de nombreux ossements ont été trouvés.
Dans la grotte de passage entre la grotte de St Joseph et celle de St Jérôme, nous voyons deux autels : un dédié à Ste Paule et St Eustache, l’autre aux saints Jérôme et Eusèbe. Dans le mur à droite du premier autel, se trouvent trois tombes, disposées dans le style des tombes romaines qu’on a pu trouver dans les campagnes du Latium.
Cette trouvaille pourrait accréditer la présence de fidèles de la communauté latine, qui avaient l’habitude d’ensevelir leurs morts selon l’usage romain des catacombes, où les corps étaient déposés dans les niches des parois. Depuis la dernière grotte dédiée à St Jérôme, il est possible d’accéder directement au cloître supérieur, grâce à un escalier interne.
Le complexe monumental des édifices sacrés, au coeur duquel se trouve la Basilique de la Nativité, couvre une superficie de près de 12 000m2. En plus de la Basilique, il comprend les monastères latin (nord), grec (sud-est), arménien (sud-ouest) et l'église catholique de Sainte-Catherine-d'Alexandrie, avec le cloître de Saint-Jérome.
L’église de Ste Catherine est accessible par trois chemins : à travers le transept nord ; à travers les grottes souterraines ; et en passant par le cloître de St Jérôme. L’église, qui appartient au complexe du couvent croisé, a subi de notables changements au cours des années, la dernière en date étant celle faite à l’occasion du Jubilé de l’an 2000.
Le lieu, dédié à Ste Catherine d’Alexandrie déjà depuis 1347, était initialement une petite chapelle à l’intérieur du couvent franciscain, et qui correspond aujourd’hui à l’espace autour de l’autel consacré à Ste Catherine. L’ancienne structure, décrite dans les plans de Bernardino Amico, est désormais définitivement modifiée, et l’espace s’est agrandi avec le temps. L’édifice sacré que nous voyons aujourd’hui est très spacieux et lumineux ; il se constitue de trois nefs avec abside surélevée, qui sert de chœur aux frères. Cette abside contient une représentation moderne, sur vitrail, de la scène de la Nativité, effectuée en l’an 2000.
Au fond de la nef, à droite, nous voyons l’autel de Ste Catherine, tandis qu’en face, se trouve l’autel consacré à la Vierge Marie avec la statue de l’Enfant Jésus, datant du XVIIIe siècle, et utilisée durant les célébrations de Noël, à Bethléem. Mentionnons tout particulièrement les arcs croisés conservés à l’entrée de l’église, désormais englobés dans la structure, qui faisaient partie du cloître dit de St Jérôme. C’est aussi là qu’est conservé le bas-relief offert par le Pape, à l’occasion du Jubilé de l’an 2000.
Le cloître de St Jérôme, appelé ainsi à cause de son accès direct à la grotte du saint, fut restauré par l’architecte Antonio Barluzzi en 1947. A cette occasion, l’architecte aida le père Bagatti pour les fouilles archéologiques des grottes du bas. Pour la restauration du cloître, l’on dut procéder à l’insertion de colonnes alternatives pour soutenir la structure.
Cette insertion fut faite dans le respect de conservation de la structure : on le voit clairement avec les chapiteaux modernes, simples et linéaires, qui alternent avec ceux, croisés, plus richement décorés. En entrant dans le cloître, on arrive à la chapelle de Ste Hélène, qui est le reste de la base du campanile croisé, avec des fresques du XIIe siècle, mal conservées, mais d’un style très intéressant.
Du côté opposé, se trouve l’entrée du couvent franciscain, agrandi par rapport au couvent croisé, dont il reste le vestibule avec des arcs en ogive, les murs périmétraux avec accès au côté nord du couvent, le dépôt et les citernes, certaines d’époque récente. A travers les souterrains du couvent, il est possible d’accéder au lieu que la Tradition désigne comme étant celui du « lavement de Jésus ».
En entrant dans le cloître de St Jérôme, et en se dirigeant vers la basilique, on peut accéder, à travers une petite porte, à la chapelle dite de St.e Hélène.
A l’époque croisée, le narthex justinien fut subdivisé et un de ces espaces fut transformé en chapelle. Elle présente des éléments architecturaux croisés, et les fresques d’époque croisée, d’une valeur inestimable, remontent au XIIIe siècle, aujourd’hui, en très mauvais état, comme le déclara P. Vincent.
Dans l’abside, on voit représenté le Christ sur son trône, entre la Vierge et Jean l’évangéliste. Dans l’arcade, on voit également un médaillon, dans lequel se trouve un hétimasie, thème iconographique byzantin qui représente un trône vide, prêt pour l’arrivée du Christ, lors du jugement universel.
Plusieurs représentations de saints figurent sur les autres murs.
Le couvent fut construit au-dessus des grottes des premiers moines, venus s’installer près de la Grotte de la Nativité, et du premier couvent croisé des chanoines augustiniens. L’essentiel de la structure reste croisée, même si agrandie et modifiée. Des éléments de l’architecture croisée subsistent très clairement dans le large salon d’entrée du couvent, et aussi dans les espaces souterrains.
Il est encore possible aujourd’hui d’accéder à l’ancien espace de dépôt croisé, et d’identifier, à travers l’endroit où se trouvent les ascenseurs, l’ancienne citerne croisée. La façade et l’accès au couvent croisé étaient situés du côté nord de l’édifice, c’est-à-dire le long de l’actuel parking et de l’entrée de la Casa Nova.
Le lieu dit du « lavement de Jésus » est accessible seulement depuis le couvent. Le site, intéressant au niveau historique et archéologique, n’a pas encore été étudié de manière adéquate. Il est pourtant certain que la roche, à cet endroit, ait maintenue les mêmes caractéristiques qu’au temps où la Sainte Famille foula ce sol. Nous voici maintenant dans une grotte circulaire, au centre de laquelle est creusée une sorte de baignoire ronde, laquelle, selon la Tradition, serait le lieu du premier bain de Jésus.
La scène du lavement se retrouve dans toutes les icônes orientales et antiques représentations de la Nativité. L’endroit fut redécouvert, à la fin du XIXe siècle, par un sacristain pour le moins entreprenant. Le caractère sacré du lieu est attesté par des témoignages anciens, comme celui d’Arculfe, (Des Lieux Saints, 2, 1, 3 ; 630 après JC), qui raconte s’y être lavé le visage. Le site doit encore être étudié, mais on peut penser qu’il était utilisé avant même la naissance de Jésus.
La structure du couvent est encore celle d'époque croisée. Ceci est démontré par la présence d'espaces souterrains comme le salon des Croisés, maintenant utilisés comme une chapelle pour les pèlerins, une fois utilisé comme un entrepôt. Parallèlement à ce sont encore conservés anciennes citernes.
Contrairement à de nombreuses églises orientales, le toit n’était pas à voûte, mais à fermes, comme décrit par Ludovic de Rochechouart, avant les restaurations de 1461 : « dans le toit, il y a une structure en bois, construite depuis l’Antiquité. Elle se détériore de jour en jour, surtout dans le chœur. Les Sarrasins n’autorisent ni les constructions ni les restaurations, et c’est un miracle de l’Enfant né à cet endroit que l’édifice subsiste encore ».
Le toit de la Basilique de la Nativité subit une réfection en 1479, sur décision du gardien d’alors, le père Giovanni Tomacelli. Le bois, payé par Philippe le Bon de Bourgogne, fut transporté par des bateaux vénitiens, tandis que le plomb pour le revêtement fut offert par le roi Edouard IV d’Angleterre.
Une autre réfection, faite par des Grecs, fut effectuée en 1671. A cette occasion, le bois de cèdre fut remplacé par du bois de pin, comme en témoigne le père Nau.
L’énorme effort fourni en matériel et en ressources économiques donna l’heureux résultat d’un toit encore présent aujourd’hui, mais fortement endommagé, provoquant la dégradation des mosaïques murales. La structure en plomb, qui, en été, atteint de très hautes températures, se modifie avec la chaleur, entrainant par là des déplacements de la structure, et favorisant ainsi l’infiltration d’eau.
Nous proposons aux visiteurs une intéressante vue aérienne de la basilique, du toit de l’église Ste Catherine, qui permet de profiter de la construction triabsidale du sanctuaire, et qui nous aide à comprendre les changements survenus au fil des siècles dans la basilique.
Le trésor de Bethléem est aujourd’hui conservé au Musée archéologique du Studium Biblicum Franciscanum. Il est composé d’une série d’objets en bronze et argent, provenant de la basilique de la Nativité, à l’époque médiévale. Ils furent retrouvés par hasard à deux moments différents, d’abord en 1863, durant les travaux de restauration de la cuisine du couvent franciscain, et en 1906, lors des travaux d’excavation du nouvel hospice des pèlerins. Le trésor fut caché avec soin pendant un certain temps, et pour des raisons qui nous sont encore inconnues, mais probablement pour les protéger d’éventuels pillages. Il est possible que cela ait eu lieu après 1452, et la décision de Mehmet II d’interdire aux chrétiens l’usage des cloches. Le trésor se compose de :
D’autres objets d’art, provenant de la Basilique de la Nativité, sont également conservés au musée de la Flagellation.
La représentation de la Basilique de la Nativité dans l'histoire
Déjà dans l'antiquité chrétienne, Bethléem est représentée par de nombreuses mosaïques et miniatures, autant par des artistes qui ont visité le lieu que par ceux qui ne connaissaient pas réellement le sanctuaire. Parmi ceux-ci nous pouvons faire une brève liste de quelques unes de ces représentations qui nous donnent une image proche de la réelle évolution du sanctuaire:
Pour finir nous pouvons rappeler tous les dessins de P. Bernardino Amico (XVI siècle), et de P.Ladislao Mayer (XVIII); ce dernier, qui nous donna des détails intéressants, parmi lesquels ceux du cloître.
La statue de l’Enfant Jésus, portée en procession jusqu’à la crèche la nuit de Noël, et ramenée dans l’église Ste Catherine après l’Epiphanie, fut commandée par le frère Gabino Montoro, ofm, en 1920, à la maison Viuda Reixach de Barcelone, et fut réalisée par l’artiste Francisco Roges. Celui-ci a également réalisé la petite statue de l’Enfant sur le trône, portée en procession par le Custode le jour de l’Epiphanie.
Les deux statues sont en bois de cèdre. Plusieurs modèles furent exécutés, et l’on choisit celui aux mains jointes. La tradition de la statue de l’enfant Jésus de Bethléem est une des plus anciennes traditions, comme le démontre la chronique de Gobulovitch, dans la bibliothèque biobibliographique de la Terre sainte, qui raconte un épisode de la disparition de la statue : Comment le Pacha de Jérusalem déroba une statue en bois de l’Enfant Jésus, pour en gagner de l’argent. « Le 3 juin, presque toutes les nations schismatiques se rassemblèrent à Bethléem pour je ne sais quelle fête, et étant entrés dans notre couvent pour visiter les sanctuaires et les églises, ils restèrent dans notre sacristie, admirant une magnifique sculpture d’un petit enfant, que nos frères avaient l’habitude de mettre dans la crèche pendant la Nuit de Noël, et ils demandèrent ce que c’était.
Un traducteur grec répondit qu’il s’agissait du Dieu des Francs idolâtres, et que si les ministres trucs nous l’enlevaient, nous resterions sans Dieu. Il ne s’était pas passée une heure, que dans notre église de Ste Catherine, entra le Pacha, qui se trouvait là par hasard avec toute sa cour, et il demanda à voir l’Enfant. Après l’avoir tenu en mains, non sans un plaisir évident, il la remit au traducteur sans mot dire. Le soir, le Pacha était dans notre église (où l’on avait coutume d’héberger les grands personnages), et parlant de tout cela, quelqu’un lui dit qu’il avait mal fait en restituant l’Enfant, parce que s’il l’avait retenu, les Francs l’auraient sûrement racheté au prix de milliers de piastres, puisqu’ils l’adoraient comme Fils de Dieu. Le Pacha pensa pouvoir gagner de l’argent en profitant de cette honnête opportunité, et envoya immédiatement son traducteur enlever l’Enfant, avec ordre de ne pas le faire souffrir ni de l’abîmer, et avec ce vain espoir, la porta chez lui à Jérusalem. Le père gardien vit tout cela, garda son calme, et ne lui dit rien. Trois mois plus tard, en voyant que les frères ne disaient rien, il appela le traducteur et lui dit à quel point il était étonné de ce que les Francs estimaient si peu leur Dieu. Le traducteur répondit que les Francs adoraient un Dieu un et trine, que ce Dieu était au Ciel, que le petit Enfant représentait seulement le Fils de Dieu incarné, et que les frères le mettaient dans la sainte crèche pour représenter le mystère de la Sainte Nativité. Le Pacha sourit : il savait bien que la statue était leur vrai Dieu, et que les frères continuaient à tergiverser pour ne pas payer. Mais vu qu’il ne voulait plus la garder avec lui, il était prêt à la rapporter gentiment à Bethléem, et à la leur rendre en mains propres, moyennant au moins 100 piastres. Après de nombreuses répliques, il se contenta finalement de deux vêtements de soie, et deux pièces de draps. A la louange du Christ. Amen ! » (T.S. 1969, p.378) Saint François d’Assise et ses frères contribuèrent à divulguer et accroître cette ancienne Tradition du petit Enfant Jésus, ainsi que la dévotion qui y est attachée. Des documents font état de l’expédition de statuettes depuis la Terre Sainte jusqu’en Italie en 1414, usage toujours en vigueur encore aujourd’hui. Les pèlerins aiment également à rapporter chez eux les statuettes du petit Jésus, comme souvenirs de Lieu saint de la Nativité.
Parmi les activités économiques les plus importantes de la ville de Bethléem, nous pouvons bien sûr énoncer celles des produits de l'artisanat local en bois d'olivier, nacre et corail. L'histoire de cet artisanat est directement lié à l'histoire de la fraternité franciscaine de Bethléem, qui à partir de 1500, met en place des centres spéciaux pour l'apprentissage de l'art de la sculpture et du travail du nacre, favorisant ainsi l'ouverture de boutique artisanale dédiée à ces techniques, pour réaliser des mobiliers liturgiques, des crèches et autres fabrications.
Encore aujourd'hui l'économie de beaucoup de familles de Bethléem dépend de celui-ci, surtout après la construction du mur qui a isolé en partie les populations des territoires. Le premier témoignage qui nous parle de l'usage de ces techniques remonte à 1586 quand le pèlerin belge Giovanni di Zuallardo, décrivant son pèlerinage sur les lieux saints parlera ainsi de Bethléem :"Ils font des couronnes et des petites croix en bois d'olivier, cèdre et autres matériaux similaires" (Le très dévot voyage de Jérusalem, Rome 1595, p. 206). L'enseignement de la technique doit certainement remonter à la création de l'école en 1347, dans laquelle au delà des matières théoriques, était proposé l'enseignement de discipline pratique et de l'artisanat. Outre la production de matériel simple, débuta également la fabrication d'objets de grand art et de grande valeur, parmi lesquels les modèles miniatures des lieux saints et les crèches en nacre et bois d'olivier.
Tout ceci eut lieu lorsque sur les études de Bernardino Amico, qui fut à Jérusalem et à Bethléem entre 1593-1597, vinrent réalisés des chefs-d'œuvre de modélisme, tout spécialement en nacre. Sous l'Empire Ottoman, l'artisanat local vit l'arrêt de la production à cause de la diminution des pèlerins. C'est surement au début du XX siècle que l'industrie reprit avec une vigueur majeure. Et c'est également grâce à la contribution de p. Pacifico Riga, qui en tant que directeur et professeur de dessin de l'école de Bethléem durant à peu près 24 ans, redécouvrit et valorisa l'enseignement de cet art. Parmi les fabrications les plus connus de l'artisanat local de Bethléem, nous pouvons rappeler les crèches, les sépulcres, les cadres en nacre, les reliquaires et candélabres, sans compter les monumentales modèles miniatures qui reproduisent les lieux saints.
La ville de Bethléem est citée pas moins de 44 fois dans l’Ancien Testament, et porte le nom de « Bethléem de Juda », de sa tribu d’appartenance, pour la distinguer de la localité homonyme, située sur le territoire de Zabulon, en Galilée. Bethléem est mentionnée pour la première fois dans la Bible, à propos de Rachel, épouse de Jacob, qui mourut aux environs de la ville, en donnant naissance à Benjamin, « le fils de la vieillesse ». Elle fut enterrée sur la route de Jérusalem à Bethléem (Genèse 35, 19).
Rappelons également l’histoire d’Elimelek et de sa femme Noémie, laquelle après avoir séjourné en terre de Moab, retourna à Bethléem avec sa belle-fille, Ruth. Celle-ci épousa Booz ; de cette union naquit Jessé, qui engendra à son tour David. Une des plus grandes gloires de Bethléem est d’avoir vu naître David, qui fut consacré roi d’Israël à la place de Saül, par le prophète Samuel, sur ordre de Dieu (1 Sam 16, 1-14). David, le benjamin de sa fratrie, fut choisi sur indication du Seigneur. Son charme indéniable et sa grande bravoure firent sa renommée dans le royaume, et il devint bientôt roi des Hébreux. C’est pour cette raison que Bethléem est aussi appelée « Cité de David ». Mais sa vraie grandeur est d’être la ville où naquit Jésus, Messie et Fils de Dieu.
Le prophète Michée l’avait prophétisé en ces termes : « Et toi Bethléem, Ephrata, petite parmi les clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent aux temps jadis, aux jours antiques » (5,1). Pour le prophète Michée, le Messie, outre sa naissance à Bethléem, devait également être un descendant de David selon la chair. Et bien, c’est justement aux alentours de Bethléem, que commença l’idylle de Ruth la Moabite et Booz (Ruth 2, 8-22). De leur mariage naquit Obed, père de Jessé, qui fut père de David. Joseph, l’époux de Marie, et père adoptif de Jésus, est issu, quant à lui, de cette lignée davidique.
La foi en l’accomplissement de la prophétie sur la naissance d’un descendant de David à Bethléem était bien ancrée dans la tradition juive. En effet, lorsque Hérode s’enquiert, auprès des chefs des prêtres, du lieu de naissance du Messie, ceux-ci lui répondent immédiatement : « à Bethléem de Juda, ainsi qu’il est écrit par le prophète » (Mt 2, 5). Hormis l’Evangile de Jean, Matthieu, aussi bien que Luc, rapportent que Jésus est né « à Bethléem de Juda, au temps d’Hérode » (Mt 2, 1a), c’est-à-dire « dans la cité de David appelée Bethléem » (Lc 2, 4).
Luc raconte que Joseph, de la maison de David, et son épouse Marie, qui était enceinte, se rendirent de Nazareth vers Bethléem, à cause du recensement romain qui imposait à chaque Juif de se faire recenser dans sa ville d’origine. Le récit de Matthieu semble, au contraire, suggérer que Marie et Joseph résidaient à Bethléem même, et qu’ils s’en allèrent vivre à Nazareth par la suite. D’autres épisodes liés à la naissance du Christ se déroulent à Bethléem. Luc relate la venue des bergers (Lc 2, 8-20) ; tandis que Matthieu évoque la visite des mages d’Orient, leur passage à Bethléem (Mt 2, 1-12), le massacre des Innocents, et la fuite de la Sainte Famille en Egypte (2, 13-23).
L’Évangile selon saint Matthieu (Mt 1, 1-25)
Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham : Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères, Juda engendra Pharès et Zara, de Thamar, Pharès engendra Esrom, Esrom engendra Aram, Aram engendra Aminadab, Aminadab engendra Naasson, Naasson engendra Salmon, Salmon engendra Booz, de Rahab, Booz engendra Jobed, de Ruth, Jobed engendra Jessé, Jessé engendra le roi David. David engendra Salomon, de la femme d'Urie, Salomon engendra Roboam, Roboam engendra Abia, Abia engendra Asa, Asa engendra Josaphat, Josaphat engendra Joram, Joram engendra Ozias, Ozias engendra Joatham, Joatham engendra Achaz, Achaz engendra Ézéchias, Ézéchias engendra Manassé, Manassé engendra Amon, Amon engendra Josias, Josias engendra Jéchonias et ses frères ; ce fut alors la déportation à Babylone.
Après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel, Salathiel engendra Zorobabel. Zorobabel engendra Abioud, Abioud engendra Éliakim, Éliakim engendra Azor, Azor engendra Sadok, Sadok engendra Akhim, Akhim engendra Élioud, Élioud engendra Éléazar, Éléazar engendra Matthan, Matthan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle naquit Jésus, que l'on appelle Christ.
Le total des générations est donc : d'Abraham à David, quatorze générations ; de la déportation de Babylone au Christ, quatorze générations.
Or telle fut la genèse de Jésus Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit Saint.
Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit.
Alors qu'il avait formé ce dessein, voici que l'Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : " Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus : car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. "
Or tout ceci advint pour que s'accomplît cet oracle prophétique du Seigneur : Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit : " Dieu avec nous ".
Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ; et il ne la connut pas jusqu'au jour où elle enfanta un fils, et il l'appela du nom de Jésus.
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Nous connaissons tous l’histoire de la Sainte Famille, qui nous apparaît avec toute la tendresse d’une humble famille de Nazareth, dont la vie cachée a illuminé l’Histoire de l’humanité. Leur histoire est celle de l’obéissance à la Vie et à la Volonté de Dieu, lequel se manifesta aux deux époux, requérant de leur part une immense foi et un grand courage. Marie, avant de mettre Jésus au monde, vivait avec Joseph à Nazareth. A l’annonce de l’ange, la vierge Marie répond « oui », sans hésiter, avec uniquement le désir, empreint de crainte, de faire la volonté de Dieu.
A son tour, Joseph le Juste fera preuve de la même obéissance en accueillant Marie, bien que celle-ci porte en son sein un enfant qui n’est pas le sien. C’est dans cette histoire de Foi, par laquelle Dieu choisit de se manifester dans l’Histoire, que César Octave Auguste ordonne le recensement de tous les habitants de l’Empire romain. C’est pour cela que Joseph, avec sa femme, qui était déjà à un stade avancé de sa grossesse, dut partir de Nazareth pour se rendre à Bethléem, pays de ses ancêtres, pour se faire recenser. Ce fut donc pour une raison tout à fait fortuite, en apparence, que Marie alla à Bethléem. N’ayant pu trouver un meilleur endroit, ils s’installèrent dans une grotte, comme durent le faire beaucoup d’autres aux alentours du village. Cette attente et cette image quotidienne de la Sainte Famille nous font méditer sur la figure de Marie, la meilleure des mères, -comme le disait le pape Jean-, et la paternité de Joseph, le meilleur des pères terrestres. Il est en effet important pour nous Chrétiens, de regarder la Sainte Famille comme modèle et exemple pour les familles humaines de tout temps.
La Révélation : Noël et la lumière divine Le récit de la naissance de Jésus dans les Evangiles se révèle très concis, dépourvu de fioriture poétique ou de phénomène merveilleux. L’évangéliste Luc, usant du registre informatif, nous rapporte que, pendant le séjour à Bethléem, s’accomplirent les jours où Marie dut enfanter (Lc 2, 6-7). Dans ce récit, une mangeoire est évoquée, nous donnant une image très quotidienne de Marie. Comme toutes les mères, après neuf mois d’attente, et après l’accouchement, elle enveloppe son nouveau-né de langes, et le dépose en un lieu sûr. Rien d’extraordinaire dans ce récit, et pourtant, cette naissance bouleverse radicalement le cours de l’Histoire. Jésus, fils de Dieu, né d’une femme, comme tous les êtres humains, est soumis à la totalité de l’expérience humaine. A travers l’Enfant-Jésus, Dieu vient à la rencontre de l’homme, se fait proche de lui. St Jean dira : « Dieu a envoyé son propre fils » (1 Jean 4, 9). Il met en lumière la nature divine de Jésus, qui choisit de s’incarner pour vivre la condition humaine, et montre ainsi à l’homme la voie pour arriver au Père. L’Evangile de Marc est également très concis.
En premier lieu, l’évangéliste tient à préciser que Marie enfanta Jésus, sans « connaître » Joseph, indiquant par là que Jésus naît par l’opération du St Esprit, et affirme du coup, la virginité de Marie. Mais ce qui transparait de manière très claire dans ces récits, c’est la nouveauté qui se fait jour aux yeux de l’homme : celle d’un Dieu fait homme, qui choisit une enveloppe charnelle, qui choisit le chemin de l’humiliation, se dépouillant de sa gloire et de sa divinité, pour rejoindre l’homme, se rendre proche de lui, et participer à son parcours terrestre. Le choix de la pauvreté que Dieu fait, en s’incarnant dans le petit enfant de Bethléem, est un choix qui peut laisser perplexe, qui scandalise l’homme, lui qui se fait une tout autre image du Messie. La révélation de Dieu dans la chair représente une nouveauté. En cela se révèle l’Amour du Père. Dieu fait don de la Lumière aux hommes et la révélation de son Fils. C’est cela la Lumière de Noël : l’enfant de Bethléem qui vient libérer l’homme de l’ombre de la mort et du péché, « le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Mt 4, 16). Le symbole de la lumière qui brille dans la nuit obscure signifie la vie et le bonheur ; elle chasse les ténèbres de la mort. C’est la splendeur du monde céleste, une expression symbolique de la sainteté et de la gloire de Dieu, qui met en évidence l’importance du moment, celui de la rencontre de Dieu avec les hommes. Cette lumière et le caractère extraordinaire de l’événement nous aident à comprendre la joie du moment, la joie de la libération advenue par le biais de l’incarnation.
Evangile de Luc 2.1-7
A cette époque-là parut un édit de l'empereur Auguste qui ordonnait le recensement de tout l'Empire. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville d'origine. Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée dans la ville de David, appelée Bethléhem, parce qu'il était de la famille et de la lignée de David.
Il y alla pour se faire inscrire avec sa femme Marie qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient là, le moment où Marie devait accoucher arriva, et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle des hôtes.
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Le récit de la naissance de Jésus dans les Evangiles se révèle très concis, dépourvu de fioriture poétique ou de phénomène merveilleux. L’évangéliste Luc, usant du registre informatif, nous rapporte que, pendant le séjour à Bethléem, s’accomplirent les jours où Marie dut enfanter (Lc 2, 6-7). Dans ce récit, une mangeoire est évoquée, nous donnant une image très quotidienne de Marie. Comme toutes les mères, après neuf mois d’attente, et après l’accouchement, elle enveloppe son nouveau-né de langes, et le dépose en un lieu sûr. Rien d’extraordinaire dans ce récit, et pourtant, cette naissance bouleverse radicalement le cours de l’Histoire. Jésus, fils de Dieu, né d’une femme, comme tous les êtres humains, est soumis à la totalité de l’expérience humaine. A travers l’Enfant-Jésus, Dieu vient à la rencontre de l’homme, se fait proche de lui. St Jean dira : « Dieu a envoyé son propre fils » (1 Jean 4, 9). Il met en lumière la nature divine de Jésus, qui choisit de s’incarner pour vivre la condition humaine, et montre ainsi à l’homme la voie pour arriver au Père.
L’Evangile de Marc est également très concis. En premier lieu, l’évangéliste tient à préciser que Marie enfanta Jésus, sans « connaître » Joseph, indiquant par là que Jésus naît par l’opération du St Esprit, et affirme du coup, la virginité de Marie. Mais ce qui transparait de manière très claire dans ces récits, c’est la nouveauté qui se fait jour aux yeux de l’homme : celle d’un Dieu fait homme, qui choisit une enveloppe charnelle, qui choisit le chemin de l’humiliation, se dépouillant de sa gloire et de sa divinité, pour rejoindre l’homme, se rendre proche de lui, et participer à son parcours terrestre. Le choix de la pauvreté que Dieu fait, en s’incarnant dans le petit enfant de Bethléem, est un choix qui peut laisser perplexe, qui scandalise l’homme, lui qui se fait une tout autre image du Messie.
La révélation de Dieu dans la chair représente une nouveauté. En cela se révèle l’Amour du Père. Dieu fait don de la Lumière aux hommes et la révélation de son Fils. C’est cela la Lumière de Noël : l’enfant de Bethléem qui vient libérer l’homme de l’ombre de la mort et du péché, « le peuple qui demeurait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » (Mt 4, 16). Le symbole de la lumière qui brille dans la nuit obscure signifie la vie et le bonheur ; elle chasse les ténèbres de la mort. C’est la splendeur du monde céleste, une expression symbolique de la sainteté et de la gloire de Dieu, qui met en évidence l’importance du moment, celui de la rencontre de Dieu avec les hommes.
Cette lumière et le caractère extraordinaire de l’événement nous aident à comprendre la joie du moment, la joie de la libération advenue par le biais de l’incarnation.
La nuit de Noël est le moment qui rappelle l’un des événements les plus tendres et touchants de la vie de Jésus. La Nuit représente, depuis l’Antiquité, un temps particulier, propice aux révélations divines. Et c’est durant la nuit que se réalise l’incarnation du Fils de Dieu. L’univers entier semble s’être figé devant le miracle de l’Incarnation, comme pour montrer l’implication de toute la création devant l’événement central de l’Histoire de l’humanité : la venue du Messie.
Les Saintes Ecritures nous présente souvent le thème du silence et de la paix en relation avec les épisodes où Dieu se manifeste et agit dans l’Histoire. Le silence représente une condition indispensable pour pouvoir écouter et accueillir dignement le Verbe éternel du Père, ce Verbe qui, à Bethléem, s’est manifesté dans le silence de la grotte, et qui peut renaître chaque jour dans les cœurs disposés à le recevoir.
La Liturgie dans tous les Lieux Saints, comme à Bethléem, est la mémoire quotidienne des événements de la vie de Jésus Christ, qui sont rappelés et vécus dans les Lieux mêmes que la Tradition indique comme étant ceux touchés par la vie terrestre du Fils de Dieu. La liturgie des Lieux Saints n’est pas qu’une simple pratique solennelle, mais représente une manière continuelle de faire mémoire de ce hic et nunc, qui est, dans le cas de Bethléem, l’incarnation du Sauveur et sa venue parmi les hommes. Ce rituel est attesté depuis l’Antiquité. Parmi les documents les plus significatifs, citons l’Itinéraire d’Egérie, et le lectionnaire arménien de Jérusalem, qui décrivent les usages liturgiques des Lieux Saints aux IVe et Ve siècles.
Ces documents nous donnent des indications sur les célébrations de Noël et de l’Epiphanie, et des pèlerinages qui se faisaient dans les lieux de culte liés aux événements de la naissance du Sauveur. Il est clair que l’enchainement des célébrations de Noël a une importance fondamentale dans la vie des églises locales et des pèlerins qui arrivent du monde entier à la basilique de la Nativité. Les célébrations du Premier dimanche de l’Avent ouvrent l’année liturgique ; le Custode de Terre sainte fait son entrée solennelle dans la Basilique. Suivent les premières Vêpres. Le temps de l’Avent est entièrement tourné vers la préparation des célébrations de Noël : la Veillée de la nuit, la messe de l’Aurore, et celle du matin, présidée par le Patriarche de Jérusalem depuis le XIXe siècle. Jusque là, elle était présidée par le Custode. Ces célébrations se concluent avec l’Epiphanie, fête de la manifestation de Jésus aux Mages.
Outre les solennités de Noël, d’autres fêtes secondaires, toujours liés à l’histoire néotestamentaire, sont également célébrées : les saints Innocents (28 décembre), qui rappelle la massacre des enfants de Bethléem sur ordre du roi Hérode, et Teotokos, la fête de Marie mère de Dieu (1er janvier), qui exalte la figure de la Vierge Marie, à qui est consacrée la Basilique de la Nativité. A ces diverses célébrations, s’ajoutent d’autres solennités et mémoires, liées, pour la majeure partie d’entre elles, aux communautés locales. Parmi les plus importantes, signalons la fête de Ste Catherine (24 novembre), sainte patronne de l’église conventuelle, et qui fut, pendant des siècles la solennité de départ des festivités, et la fête de St Jérôme (30 septembre), docteur de l’Eglise, qui a vécu dans les Lieux Saints de la Nativité. Notons également la mémoire de St Joseph, célébrée dans la chapelle homonyme, et la solennité de Corpus Domini, qui met en évidence l’importance de Bethléem, berceau du Pain de Vie. N’oublions pas enfin les pèlerinages au sanctuaire du champ des bergers (25 décembre), et à la grotte du lait, en mémoire des événements qu’ils rappellent.
La veille de Noël Le 24 décembre, le pèré curé, les autorités civiles et les personnalités de Bethéelm se rendent près du tombeau de Rachel pour souhater la bienvenue au patriarche de Jérusalem. Un cortège se forme, qu’escortent des gardes à cheval. A 13h, les franciscains, les séminaristes du patriarcat latin et le clergé, en vêtements liturgiques, accueillent le patriarche à l’entrée du parvis, tandis que le père gardien du convent attend à la petite porte de la basilique. A la droite du patriarche marchent les auctorités civiles; à sa gauche, les ecclésiastiques placès selon le rang.
A l’entrée de la basilique, le patriarche reçoit, selon le rituel prescrit, le salut du père gardien, prend congé des autorités civiles et entre dans la basilique en compagnie du clergé. Par la petite parte de gauche, il se dirige immédiatement vers le cloître de Saint-Jérôme et l’église Sainte-Catherine où il revêt les ornements religieux et entonne les premières vêpres solennelles de Noël. A 15.30 a lieu la récitation des complies. La père gardien du convent préside ensuire solennellement la procession quotidienne. La nuit de Noël A 23h, dans l’église Sainte-Catherine, commencent les matines solennelles présidées par le patriarche. Elles sont suivies, vers minuit, de la messe pontificale célébrée par le patriarche, en présence du gouverneur, du maire, du commandant de la garnisom et des consuls qui ont le droit de participer à la cérémoine.
La messe terminée, une procession fait le tour du cloître, entre dans la basilique par l’abside nord et se dirige vers la grotte. Pendant la procession, le patriarche, précédé du clergé et suivi des autorités civiles et des consuls, porte dans les bras la statue bien connue de l’Enfant Jésus. Arrivé dans la grotte, le patriarche dépose la statue sur l’étoile d’argent; puis, le diacre chante l’évangile de la Nativité. Après le patriarche va alors encenser l’Enfant Jésus et entonne ensuite le Te Deum.
La procession retourne à l’église Sainte-Catherine où s’achève la liturgie de la nuit ne Noël. Le jour de Noël A minuit précis, les latins commencent dans la grotte la célébration des messes, qui se succèdent jusqu’à 5h. De 5h à 6h30 a lieu la liturgie des grecs orthodoxes. Les messes reprennent ensuite jusqu’à 17h. En outre, une messe pontificale est célébrée à 9h dans l’église Sainte-Catherine par l’évêque auxiliaire. A 14h, la communauté franciscine effectue un pèlerinage au champ latin des Bergers en faisant d’abord une station au chamo grec des Berges.
Solennité de noël
La célébration du saint Noël à Bethléem commence par l'entrée solennelle du patriarche qui part de Jérusalem le matin et, après un arrêt à la tombe de Mar Elias et Rachel, se rend à la basilique de la Nativité. Chaque année, par tradition, toute la paroisse de Bethléem et les chrétiens locaux de Terre Sainte, ainsi que les frères, accueillent le patriarche ainsi que le gardien du couvent des franciscains.
Immédiatement après l'entrée, les vêpres solennelles sont célébrées et suivies par la procession à la Grotta Santa. Selon la tradition, le dîner est partagé avant la messe avec le président de l'Autorité palestinienne, le Custode de Terre Sainte et le patriarche.
La messe présidée par le patriarche est célébrée à minuit, à laquelle participent les autorités palestiniennes, ainsi que des chrétiens et des pèlerins locaux. La messe se termine par la procession à la grotte de la Nativité. Toute la nuit jusqu'au 25 au soir, une série de messes est célébrée par de nombreux prêtres dans le lieu saint.
Noël à Bethléem
13h30 - Entrée et 1 Vêpres
16h00 - Procession
23h30 - Office des heures
00.00 - Messe de Noël
1.45 - Procession à la grotte de la Nativité
La veille de l’Epiphanie, le père custode de Terre Sainte fait son entrée à 10h30, comme le patriarche la veille de Noël, mais avec quelques particularités. Sur le parvis, il est reçu par les religieux et le clergé, qui ne sont pas en habits liturgiques. Salué dans le cloître de Saint-Jérôme par le père gardien du convent, il entonne le Te Deum et suivi, de l’assistance, il pénètre dans l’église, où se termine la cérémonie.
A 13h40, le père custode présiede les vêspres pontificales, au cours desquelles, au chant du Magnificat commence la procession quotidienne à la grotte. A 15h30, le père gardien du counvent préside les matines solennelles. Au chant du Te Deum, on se rend ensuite en procession à la grotte pour enceser les deux autels, comme aux vêpres. De minuit jusqu’à 9h de la matinée du 6 janvier, les latins ont le droit de célébrer les messes dans la grotte, hormis la coutre interruption de la messe des grecs et de celle des arméniens orthodoxes.
A 9h, le père custode chante à Saint-Catherine une messe pontificale, à laquelle assistent, comme la nuit de Noël, les auctorités civiles et les consuls. A 15h30, récitation des vêpres, des complies et des matines. Vers 16h, le père custode va porter dans la grotte, en procession solennelle, une statue de l’Enfant Jésus assis sur un trône. Après la procession, le père custode bénit les fidèles avec cette statue. Ainsi se terminent les fêtes latines de Noël à Bethléem.
Autre fête
28 décembre: Saints Innocents
1 janvier: Marie Mère de Dieu (à la Grotte du Lait)
30 septembre: Saint-Jérôme
24 novembre: St. Catherine
La vie quotidienne des frères franciscains, gardiens de ces lieux, est rythmée par l’animation liturgique et l’accueil des pèlerins. Tandis que la communauté célèbre tous les jours l’Eucharistie selon le calendrier de l’Eglise universelle, les pèlerins, eux, célèbrent en ce lieu, la mémoire de Noël. Le moment « paraliturgique » de la journée est la procession à la grotte de la Nativité.
Comme toutes les autres processions faites dans les Lieux Saints, elle a pour but d’accueillir les pèlerins et de les mener au Lieu saint, à travers un parcours bien précis. Cette procession est célébrée tous les jours, à 12h, par la communauté des frères qui vit sur place. La forme rituelle de cette procession quotidienne s’est vue modifiée à de nombreuses reprises, les espaces de culte à l’intérieur de la basilique et les structures adjacentes ayant subi certains changements, au cours des siècles.
Les témoignages des premiers frères rappellent qu’au XIVe siècle, alors que la basilique était encore leur propriété exclusive, la procession partait de l’autel consacré à la Vierge Marie se trouvant au milieu de la nef gauche. En 1470, pour éviter aux pèlerins de payer un tribut aux Sarrasins, les Frères Mineurs ouvrirent un passage entre la Grotte de la Nativité, la grotte de St Joseph, et ce qui était alors la chapelle de Ste Catherine. Ce ne sont là que quelques exemples des modifications que la Basilique, et donc la procession quotidienne, ont pu subir, au fil du temps. D’autres changements sont liés à diverses périodes, mais aussi aux différends entre Latins et Grecs, lesquels, à plusieurs reprises, ont limité l’accès à la Grotte.
Aujourd’hui, la procession suit l’itinéraire suivant, conservant quelques éléments des processions développées par le père Boniface de Ragusa (XVIe siècle), et élaborées par la suite par le père Thomas Obicini (XVIIe siècle) :
III. L’autel des Mages
VII. La tombe de St Eusèbe
VIII. L’autel majeur de Ste Catherine.
Le parcours aide, chaque jour, à revivre les moments et les lieux de la naissance de la Manifestation du Seigneur Jésus, et des autels dédiés à ceux qui ont été témoins, au cours de l’Histoire, de ces événements.
La mémoire de la naissance de Jésus s’accompagne aujourd’hui de la tradition des crèches. C’est à St François qu’on attribue la conception de la première crèche vivante de l’Histoire. La tradition hagiographique rappelle, mais sans véritable certitude historique, que François, s’étant rendu en Terre Sainte, visita Bethléem, s’en retourna avec le souvenir de la ville où le Seigneur était né, et aurait reproduit l’image de la Nativité en cette fameuse Nuit de Noël à Greccio (1 Celano 84-86).
C’est en tous cas, ce que rapportent les biographes du Saint, Thomas de Celano, ou Bonaventure de Bagnoregio : François, soucieux de rendre cette expérience du Fils de Dieu, humilié et incarné, plus concrète pour les fidèles, mit en place cette représentation. On dit qu’à cette occasion il prépara une mangeoire avec du foin, fit amener un bœuf et un âne, et c’est là qu’il fit célébrer la Sainte Messe, en présence d’une foule de personnes venues de toute la région. Son amour pour la solennité de Noël et sa dévotion pour ce que l’image de la Nativité représente, trouva sa plus grande inspiration dans le mystère de l’Incarnation, où le Saint reconnut l’humilité et la pauvreté dans la naissance du Messie.
Ce mystère se renouvelle dans le sacrement de l’Eucharistie, où Jésus se rend présent chaque jour, au travers des mains du prêtre. Le récit dépeint une scène d’une grande simplicité et tendresse, lorsque François, en cette nuit de Noël du 25 décembre 1223, préparant l’Eucharistie, demanda à son ami Giovanni Velita de rassembler les choses nécessaires pour reproduire le cadre de la naissance de l’Enfant-Jésus à Bethléem, et, comme il le dit lui-même : « voir, avec les yeux du corps, les difficultés où il s’est trouvé par le manque des choses nécessaires à un nouveau-né » (1 Celano).
Arriva la Sainte Nuit, et François, accompagné de ses frères et de quelques fidèles, se rendit dans le lieu prêt avec la mangeoire, le foin, l’âne et le bœuf. Après avoir prêché avec des « mots très doux », voici que l’on voit apparaître l’Enfant dans la crèche. Cette vision prodigieuse bouleverse l’âme et le cœur des personnes présentes, profondément touchées par l’expérience vécue. François voulut rendre plus facile aux fidèles la compréhension du mystère de l’Incarnation. La dévotion, typique de la spiritualité franciscaine, a certainement contribué à développer la représentation de la crèche, pratique encore largement répandue aujourd’hui. En guise de préparation aux solennités, le soir de la veillée de Noël, à l’intérieur de la Grotte de la Nativité, les frères franciscains évoquent l’épisode de la Crèche de Greccio, soit l’épisode de St François d’Assise en contemplation du mystère de l’Incarnation.
En Terre sainte, la basilique de la Nativité représente un des lieux les plus significatifs de la rencontre entre les diverses religions et confessions chrétiennes. Les images, l’histoire et les anecdotes qui la caractérisent peuvent nous inciter à parler de cette basilique comme lieu-phare de l’Œcuménisme. Déjà à l’époque croisée, la basilique était le lieu d’union des deux Eglises, d’Orient et d’Occident, divisée après le schisme de 1054.
En effet, bien que la basilique fût sous l’autorité des chevaliers croisés, représentants du Pape dans les Lieux Saints, les mosaïques murales furent commandées par l’Empereur byzantin, et réalisée par des artistes orientaux. Aujourd’hui encore, trois confessions chrétiennes, -catholique, grec-orthodoxe et arménienne-orthodoxe-, vivent dans la basilique, et malgré les difficultés, partagent l’expérience de l’œcuménisme au quotidien. Au-delà de l’œcuménisme, la basilique de la Nativité peut se définir comme un vrai lieu de dialogue.
Nommé gardiens des Lieux Saints par l’Eglise latine, les franciscains, fils de St François, prennent soin de la basilique depuis 1347, année de leur installation définitive à Bethléem. Aujourd’hui encore, ils assurent le service liturgique ainsi que l’accueil des pèlerins. Leur couvent, d’époque croisée, jouxte la basilique et comprend l’église Ste Catherine, qui fait office de paroisse, et où l’on célèbre tous les jours la liturgie.
Les franciscains célèbrent, en outre, l’eucharistie quotidienne à l’autel des Mages et dans la Mangeoire. Enfin, les Franciscains animent chaque jour la procession qui part de l’autel de l’église Ste Catherine, afin de retracer les étapes de la Théophanie.
L’Eglise arménienne-orthodoxe appartient aux Eglises dites antiques orientales (de tradition syriaque, arménienne et alexandrine) ; elle est liée de manière particulière à l’histoire de son peuple, et le patriarche suprême, dit Katholikos, est considéré comme « le père de la Patrie ». Le patriarcat arménien-orthodoxe de Jérusalem fut institué autour du Ve siècle.
La communauté arménienne-orthodoxe se développa considérablement par la suite, surtout à Jérusalem, grâce à l’arrivée de nombreux immigrants de nationalité arménienne. A Bethléem, une communauté de moines arméniens vit dans le couvent adjacent à la basilique de la Nativité. Ils y prient quotidiennement les offices, et célèbrent l’eucharistie à l’autel de la naissance de Jésus, à l’intérieur de la Grotte.
L’Eglise orthodoxe appartient au groupe d’Eglises qui ont accepté le Concile œcuménique de Chalcédoine en 451 : soit les Eglises de rite byzantin, géographiquement situées en Europe orientale. Cette Eglise de distingue bien des autres (assyrienne d’Orient, antiques orientales, catholique et protestante) ; et considère sa foi comme authentique et originelle. La prédominance de l’élément hellénophone en Terre sainte a contribué, au cours des siècles, à l’identification de l’Eglise orthodoxe à l’Eglise grec-orthodoxe ; notons par ailleurs que pendant longtemps, les charges d’autorité furent assumées par des patriarches et évêques grecs.
A Bethléem, les grecs-orthodoxes administrent la basilique de la Nativité et la Grotte avec les autres confessions, latine et arménienne-orthodoxe. Leur monastère, situé au sud du complexe basilical, est repérable au campanile. A l’intérieur de la basilique, les zones sous la responsabilité des Grecs sont : le transept sud, le presbyterium, et à l’intérieur de la Grotte de la Nativité, l’autel homonyme, qu’elle partage avec la communauté arménienne-orthodoxe. La fête la plus importante pour la communauté grec-orthodoxe de Bethléem est Noël, fêtée le 7 janvier, avec l’entrée du Patriarche.
A 2 km environ à l'est du centre habité de Bethléem se trouve le village de Beit Sâhour (la maison des gardiens, la maison de ceux qui veillent). On peut y arriver aussi à pied, en continuant la rue de la grotte du Lait. A l’époque de Ste Hélène, une église était déjà dédiée en cet endroit aux anges qui avaient annoncé aux bergers la naissance du Sauveur.
Après maintes vicissitudes, les latins construisirent, le siècle dernier, une cure et un école, dans l’attente d’une église. Le culte, d’abord célébré dans une grotte appelée Mihawara, se déroulait entre-temps dans les locaux provisoires de a maison paroissale. L’église actuelle fut construite en 1950 per l’architecte A. Barluzzi. Les habitants du village eurent à coeur d’apporter leur collaboration. L’élégant portique de l’église offre trois arcades de tracé brisé. La façade est couronnée par un motif élancé de petits arcs, qui se prolonge sur les murs latéraux. L’intérieur est divisé en trois nefs par deux séries de quatre colonnes, dont les fûts de pierre rose locale apparaissent à première vue un peu trapus; mais, par un expédient optique, l’architecte a pu obtenir un effet de contracture, en donnant aux tambours des colonnes une hauteur décroissante de la base au chapiteau.
L’étroitesse des arcs brisés crée l’illusion que l’intériur de l’édificie est plus long qu’il n’est en réalité. Massifs sans êntre lourds, les chapiteaux ne manquent pas d’originalité. La maître-autel est un véritable joyau de la sculpture palestinienne; malgré ses dimensions, en effet, il ressemble plus à une miniature en ivoire qu’à une sculpture en pierre. Sur le devant et les côtés de la partie inférieure, ainsi que le long du gradin, se juxtaposent quize scènes, depuis l’Annonciantion jusqu’à l’arrivée de la Sainte Famille en Egypte.
Au centre du gradin, près du tabernacle, sont représentés les quatre évangélistes et au-dessus, le douze apôtres autour du Christ. Cee sculptures sont l’oeuvre d’Issa Zmeir, de Bethléem, et d’Abdullah Haron, de Beit Sâhour. Le village de Beit Sâhour s’étend ai milieu des traditionnels “champs de Booz”; dans un de ces champs se trouvaient les bergers la nuit glorieuse de la Nativité. “Mais l’ange leur dit: “Rassurez-vous, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujord’hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le Christ Seigneur” (Luc 2, 10-11).
Bien que l’Evangile ne localise pas exactement l’endroit de l’apparition de l’ange, la tradition ancienne l’acependant fixé au lieu dit Siyâr el-Ghanam (le champ des Bergers), voisin de Beit Sâhour. Les fouilles que le p. Virgilio Corbo, o.f.m., a effectuées en 1951-1952 ont exploré les ruines plus à fond que celles, bien antérieures, de C. Guarmani (1859) et ont permis à l’archélogue de leur donner une datation précise. Les traces de vie découvertes dans les grottes et attribuées aux époques hérodienne et romaine, les restes de pressoirs très anciens, dégagés sous les fondations de deux monastères, montrent sans l’ombre d’un doute que l’endroit était habité à l’èpoque de la naissance de Jésus.
Le P. Corbo disposait d’assez de matèriaux pour parler d’un peite communité agricole. A Siyâr el-Ghanam existent en outre les restes d’une tour de garde, aujourd’hui dans l’hospice franciscain. Après la mort de Rachel, Jacob “partit et planta sa tente au delà de Migdal-Edèr” (Gn 35, 21), c’est-à-dire la “tour du troupeau”. Les Targumin localisèrent cette tour à l’est de Bethléem, en précisant que le Messie serait annoncé en cet endroit, C’etait la même région qu’indiquait la tradition talmudique. Après la naissance de Notre-Seigneur, la tradition chrétienne accepta et garda la localisation. S. Jérôme voit la tour à “mille pas [romains] environ de Bethléem” et ajote qu’en cet endroit les anges ont annoncé aux bergers la naissance du Sauver. Ce qui reste de l’installation agricole et de la tour de grande explique très bien une expression du texte original grec de Luc. Selon les exégétes les plus qualifiés (parmi lesquels le p. Lagrage), le mot utilisé par Luc ne signifie pas que les bergers “passaient la nuit en plain air”, mais qu’ils “vivaient aux champs”.
Les fouilles ont retrouvé l’existence de deux monastères, l’un du IVe-Ve siècle, l’autre du Vie. Il reste du premier les fondations de l’abside de l’église et celles de divers murs. Au Vie siècle, l’église fu démolie et rebâtie au même endroit, mais les constructeurs déplacèrent légèrement l’abside vers l’est. Du second monastère subsistent égalment des parties de l’abside et les murs de nombreuses salles. Le p. Corbo croit bien que beaucoup de pierres du Ive siècle, rèutilisées dans l’abside du Vie siècle, proviennent de la basilique costantinienne de la Nativité.
La déclivité du terrain où s’élevaient les monastères n’en faisait pas l’endroit le plus heureux de la zone. L’érection de la seconde église sur l’emplacement de la première témoigne que cet endroit était lié à un souvenir particulier. Vers le VIIIe siécle, le second monastère a été detruit par les musulmans, qui ont même essayé d’effacer les signes chrétiens en entaillant et en reclant les pierres. Plusieurs locaux du second monastère ont été identifiés: la porterie, la boulangerie avec une grande muele de basalte, le réfectoire, des pressoirs, une grotteà usage de cave, une étable. Les foullies ont aussi mis au jour le système de canalisation et des citernes. La plan de l’église actuelle a été confié à l’architecte A. Barluzzi (1953-1954). La pose de la première pierre et l’inauguration onte u lieu chaque fois le jour de Noël.
Le sanctuaire s’éléve sur la masse rocheuse qui domine les ruines. Il représente un campement de bergers: un polygone à dix côtés, dont cinq sont droits et cinq, sailants et inclinès vers le centre en forme de tente. Par la couple en béton translucide, la lumière envahit l’intérieur et évoque celle qui éblouit les bergers. Le haut-relief en bronze, apposé sur la façade, est une oeuvre du sculpteur D. Cambellotti, qui est aussi l’auteur de la porte, des quatre statues de bronze qui soutiennent le maître-autel placé au milieu de la chapelle, ainsi que des chandeliers e des croix. Les fresques des trois absides sont de l’architecte U. Noni; les dix anges en stuc de la couple ont été sculptés par A. Minghetti.
D’après une légende du Vie siècle, la Vierge se cacha dans cette grotte pendant le massacre des Innocents: en s’èloignant de la mangeoire, où elle avait mis son enfant à l’abri, elle espérait détourner les soupçons des bourreaux. Cette légende disparut rapidement et fut remplacée par une autre. Averti par un ange du danger qui menaçait Jésus et de la nécessité de se réfugier en Egypte, S. Joseph se mit immédiatament à faire les préparatifs du voyage et pressa de partir la Vierge occupée à allaiter son enfant. Dans la précipitation, quelqes gouttes de lait tombèrent sur le sol et, de rouge, la roche devint blanche.
En 2007 a été achevée la restauration de la grotte, qui a nettoyé les murs et est retourné à la lumière originelle. La nouvelle église, construite au-dessus de la grotte antique, a été conçu par les architectes Louis Lions et Chiara Rovati, le travail réalisé avec le soutien des Slovaques fidèles et les Italiens. La Grotte du Lait est flanqué de monastère confié à la sœur des Adoratrices Perpétuelles du Très Saint Sacrement. Un couloir relie l'intérieur de la Grotte, avec la chapelle du Saint-Sacrement et de l'église supérieure: l'adoration eucharistique se poursuit tout au long de la journée et il est possible pour tous les pèlerins de s'arrêter là dans la prière silencieuse.
Au récit évangélique, la fantaisie populaire avaint ajouté un détail très humain. Depuis le Vie siècle, les chrétiens d’Europe et d’Orient connaissient des reliques qui provenaint de cette grotte: des fragments de roche pilvérisée et comprimée en petites formes. Ce type de confection est resté en usage jusqu’au début de ce siècle. Les deux premiers exemplaires connus sont celui d’Oviedo, où il a été apporté au VIIe siècle, et celui reçu par Charlemagne au début du IXe siècle e déposé dans une église de Picardie. En 1123, pendant le siège d’Ascalon, l’évêque Ascétin de Bethléem se rendit au camp de Baudouin II avec une relique de cette grotte. La roche avait pris des propriétés curatives; elle avait en particulier le pouvoir de donner du lait aux mères qui en étaient privées. Cette croyance populaire est signalée la première fois par Perdicas d’Ephèse (1250):à partir de ce moment, les reliques connurent une prodigieuse diffusion.
A la suite de ce morcellement de la roche, la grotte perdit peu à peu son aspect primitif et les deux latérales se trouvèrent agrandies. Abstraction faite de quelques témoignages très anciens, dont le premier remonte au Vie siècle, nous devons considérer comme certain que grotte était déja vénérée avant l’arrivée des croisés (Daniel 1106). Après les croisades, une communauté religieuse eut à coeur de maintenir ce culte marial spécial jusqu’en 1349-1353, époque où les musulmans endommagèrent gravement le monastère e lìéglise. Les franciscains remirent en honneur le sanctuaire e le culte qui y était attaché. Leur projet de construire, au-dessus et autour de la grotte, une église, un counvent, un campanile et un cimetière demeura longtemps sans exécution. Ce ne fut qu’en 1494 qu’ils purent effectuer des restaurations et renouveler l’autel. Un tremblement cipaux des édifices, qui étaient en assenz bonnes condictions, et la grotte resta presque ensevelie sous les ruines. L’hostilité des grecs orthodoxes et l’incroyable bureaucratie ottomane mirent obstacle à toutes les initiatives. Trouvant “trop anciens”les titres des latins, les Ottomans refusaient par exemple de reconnaître leurs droits. Les frères mineurs ne purent construire l’hospice et l’oratoire actuels qu’en 1871.
Le sanctuaire continue d’être l’objet d’une grande vénération et la croyance populaire ne s’est jamais éteinte: depuis seize siécle, les famme indigénes, tant chrétiennes que musulmanes, y vont toujours supplier la Vierge Marie de leur donner du lait abondant pour leurs enfants.
Le sanctuaire continue d’être l’objet d’une grande vénération et la croyance populaire ne s’est jamais éteinte: depuis seize siécle, les famme indigénes, tant chrétiennes que musulmanes, y vont toujours supplier la Vierge Marie de leur donner du lait abondant pour leurs enfants.
Au-delà de la grotte du Lait, le rue longe, de chaque côté, des cimetières chrétiens des différents rites. A une petite distance il y a sur la droite une chappelle: c’est la “maison de S. Joseph”. Après la naissance de Jésus, la Sainte Famille resta quelque temps à Bethléem, où eut lieu la circoncision. Le jour fixé par la loi de Moïse, la Vierge et S. Joseph monèrent à Jérusalem avec l’Enfant Jésus pour les rites de la purification (Luc 2, 22).
Les mages adorèrent Jésus dans une maison (Matthieu 2, 11). Que la Sainte Famille ait vécu à Bethléem après la naissance de Jésus, est un fait attesté par l’Evangile; qu’elle ait trouvé un logement dans ces parages même ne semble pas invraisemblable. Le passage de la grotte à la maison n’est pas une contradiction: originaire de Bethléem, S. Joseph pouvait y avoir des parents et des amis qui, en apprenant se pauvreté, lui portèrent généreusement secours. Déjà au moyen âge, les fidèles ont essayé de localiser à Bethléem un souvenir spécial de S. Joseph. Les recherches se sont toujours faites dans la partie orientale, entre la grotte du Lait et le champ des Bergers, probablement à la suite d’une ancienne tradition locale. D’après les témoignages des pèlerins florentins Gucci et Frescobaldi, la localisation du souvenir était chose faite dans la seconde moitié du XIVe siècle. Depuis lors, elle n’a pas changé.
La chapelle moderne (1890) repose sur la roche, mais aussi sur des murs de constructions antérieures, dont parlent nombre de pèlerins. On voit encore aujourd’hui, au pied de l’abside, un morceau de roche et, derrière l’autel, un bloc, qui appartenait peut-être à l’autel primitif. La “maison de S. Joseph” est perpétuée par cette chapelle grâce au legs d’Ernestine Audebert. Pour ne pas avoir d’ennuis avec les autorités civiles, les constructeurs ont voulu donner à la chappelle un aspect modeste, comme s’il s’agissait d’une “maison pour la surveillance du terrain”. La chapelle a été solennellement bénie par le T.R.P. Giacomo Ghezzi, custode de Terre Sainte, le 20 mars 1893.
Un peu plus au sud de Bethléem, près de la Vasche di Salomone, se trouve le village d'Artas (ou Urtas), l'un des villages les plus célèbres de la Cisjordanie. Le nom Artas dérive de l'hortus, le «jardin» latin, car on pense qu'il était le site du fameux «hortus conclusus», le cantique érotique de Salomon ou le cantique des chansons: «Le jardin est fermé, ma sœur, l'épouse, le jardin Fontaine fermée et scellée.
Vos champs le paradis des délices ". En raison de sa proximité avec Jérusalem et de ses scénarios et de son importance historique, les Européens du 19ème siècle se sont rendus à Artas pendant l’été. Ce sont les Européens eux-mêmes qui ont réintroduit l'horticulture dans la vallée. En 1894, l'Ordre italien des Soeurs de Marie du Jardin construisit le couvent "Hortus Conclusus".
Citerne de David
Au-delà de la grotte du Lait, le rue longe, de chaque côté, des cimetières chrétiens des différents rites. A une petite distance il y a sur la droite une chappelle: c’est la “maison de S. Joseph”. Après la naissance de Jésus, la Sainte Famille resta quelque temps à Bethléem, où eut lieu la circoncision. Le jour fixé par la loi de Moïse, la Vierge et S. Joseph monèrent à Jérusalem avec l’Enfant Jésus pour les rites de la purification (Luc 2, 22). Les mages adorèrent Jésus dans une maison (Matthieu 2, 11). Que la Sainte Famille ait vécu à Bethléem après la naissance de Jésus, est un fait attesté par l’Evangile; qu’elle ait trouvé un logement dans ces parages même ne semble pas invraisemblable. Le passage de la grotte à la maison n’est pas une contradiction: originaire de Bethléem, S. Joseph pouvait y avoir des parents et des amis qui, en apprenant se pauvreté, lui portèrent généreusement secours.
Déjà au moyen âge, les fidèles ont essayé de localiser à Bethléem un souvenir spécial de S. Joseph. Les recherches se sont toujours faites dans la partie orientale, entre la grotte du Lait et le champ des Bergers, probablement à la suite d’une ancienne tradition locale. D’après les témoignages des pèlerins florentins Gucci et Frescobaldi, la localisation du souvenir était chose faite dans la seconde moitié du XIVe siècle. Depuis lors, elle n’a pas changé. La chapelle moderne (1890) repose sur la roche, mais aussi sur des murs de constructions antérieures, dont parlent nombre de pèlerins. On voit encore aujourd’hui, au pied de l’abside, un morceau de roche et, derrière l’autel, un bloc, qui appartenait peut-être à l’autel primitif.
La “maison de S. Joseph” est perpétuée par cette chapelle grâce au legs d’Ernestine Audebert. Pour ne pas avoir d’ennuis avec les autorités civiles, les constructeurs ont voulu donner à la chappelle un aspect modeste, comme s’il s’agissait d’une “maison pour la surveillance du terrain”. La chapelle a été solennellement bénie par le T.R.P. Giacomo Ghezzi, custode de Terre Sainte, le 20 mars 1893.
Piscine de Salomon
La forteresse de qala’at al-burak à Bethléem est connue pour être d’origine turque, mais sa structure est vraisemblablement beaucoup plus ancienne. Le château devait être un poste de garde des piscines de Salomon à Bethléem, sur la route qui mène à Artas. Les 3 piscines ont constitué l’une des principales ressources hydriques pour Jérusalem, par le biais un aqueduc qui arrivait jusqu’au Temple. Elles existaient certainement à l’époque d’Hérode, mais elles sont peut-être de 2 siècles plus anciennes. Les piscines sont à peu près rectangulaires et placées à la suite par rapport au fort, en direction Ouest-Est ; sur le côté Nord-Est, un couloir mène à l’embrasure de laquelle jaillit la source, tandis que tout autour, on observe de nombreuses traces des canalisations qui recueillent les eaux de superficie des collines voisines.
Une tuyauterie d’époque incertaine mène à l’aqueduc supérieur ; le canal disparaît en même temps qu’apparaît un tunnel signalé à terre par une série de 9 puits. A la sortie du tunnel, le tuyau poursuit son chemin vers le ‘wadi bijar’ (la vallée des puits), disparaissant ensuite dans un nouveau tunnel indiqué en superficie par une trentaines de puits encore utilisés par les paysans. Il s’agit d’un système hydraulique sophistiqué, destiné à recueillir de l’eau supplémentaire des nappes phréatiques, en reproduisant un système à qanat. Des ruines de l’aqueduc inférieur subsistent aux alentours des restes d’un édifice byzantin défini comme ‘deir al-banat’ (le couvent des jeunes filles). En 1998, la situation semblait avoir empiré par rapport à celle que nous avions trouvé 5 ans auparavant, à cause de l’abandon auquel les piscines avaient été laissées.
Le tombeau de Rachel, Qoubbet Rahîl, est érigé immédiatement au nord de la bifurcation pour Hébron. “Rachel mourut et fut enterrée sur le chemin d’Ephrata-c’est Bethléem. Jacob dressa une stèle sur son tombeau; c’est le stèle du tombeau de Rachel, qui existe encore aujour’hui” (Genèse, 35, 19-20). Les premiers témoignages font mention d’un monument formè d’une simple pyramide, qui rappelait le nefes des tombeaux juifs.
Douze pierres furent ensuite ajoutées en souvenir des douze fils de Jacob (1165), mais des documents ne parlent que de onze pierres: dans le nombre aurait manqué la pierre de Benjamin. A l’époque byzantine, et probablement aussi après, le tombeau de Rachel a dû être trasformé en lieu de culte chrétien, comme semble l’indiquer le Lectionaire de Jérusalem des Ve-VIIIe sec. Au XIVe siècle, le tombeau fut embelli et un haut sarcophage à toit convexe fut ajoté aux pierres. Un dessin du p. Amico montre bien le cénotaphe au centre d’une chapelle. Dans les quatre murs extérieurs s’ouvraient quatre arcades.
Celles-ci furent fermées en 1560 par le pacha Mohammed de Jérualem, qui replaça aussi la pyramide par une couple. Au XIXe siecle Moses Montefiore fit ajouter deux salles à l’entrée primitive carrée et donna ainsi au tombeau l’aspect qu’il a conservé jusqu’a présent. En fait, il s’agit mois d’un tombeau que d’un ouéli, monument funéraire musulman éerige en souvenir d’un santon ou d’un personnage de marque. Aujourd'hui, le tombeau est situé à proximité de la paroi de séparation de territoire israélien depuis la Palestine et peuvent être visités par l'autorisation. Aujourd'hui, le tombeau est situé près de la paroi de la division du territoire israélien depuis la Palestine et peut être visité que par la permission.
Horaires d’ouverture des Sanctuaires :
Basilique de la Nativité
6.30 -19.30 (e)
5.30-18.00(i)
Le dimanche matin, la grotte est fermée.
Sainte Catherine
6.00-19.00 (e)
5.30-18.00 (i)
Le Champs des Bergers
8h00 - 17h00 - Dimanche: 8h00 - 11h45 / 14h00 - 17h00 (été)
8h00 - 17h00 - Dimanche: 8h00 - 11h45 / 14h00 - 17h00 (hiver)
La Grotte du Lait
8h00 - 17h45 - dimanche 8h00 - 11h45 / 14h00 - 17h45 (été)
8h00 - 16h45 - dimanche 8h00 - 11h45 / 14h00 - 16h45 (hiver)
La Sainte Messe :
La messe peut être célébrée dans la grotte de la Nativité, sur réservation préalable auprès de l'office des pèlerins franciscains - FPO.
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St. Catherine Parish Church
Dimanche:
6.30 am (I)
7.30 am (A)
9 .00 am (A)
11.00 am (A)
En semaine:
6.30 am (I)
7.00 am (A)
4.30 pm (A) Saturday (W)
6.30 pm (A) Saturday (S)
(St. Francis Chapel)
4.30 pm (A) Wednesday (W)
5.30 pm (A) Wednesday (S)
Grotte de la Nativité-Autel des Mages :
Dimanche:
5.00 am (I) Winter
6.00 am (I) Summer
8.30 am (I) Winter
9.30 am (I) Summer
En semaine:
5.00 am (I) Winter
6.00 am (I) Summer
7.30 am (I) Winter
8.30 am (I) Summer
Fêtes et Célébrations durant l’année :
Avent
Nöel de notre Seigneur
Saints Innocents
Marie Mère de Dieu-Teotokos
Epiphanie
Sainte Catherine
Saint Jérôme
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Réservation des messes pour les prêtres et les groupes Catholiques en pèlerinage en Terre Sainte :
CIC - Christian Information Centre
(dans la Porte de Jaffa, face à la Citadelle)
tel: +972 2 6272697
tel: +972 2 6272692
fax: +972 2 6286417
e-mail: cicinfo@cicts.org
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Bethléem – Couvent franciscain
Couvent Sainte Catherine “ad Nativitem”.
P.O.B. 45
Bethlehem
PALESTINIAN AUTHORITY
Tel:
+970. 02 / 274.24.25
+970. 02 / 274.30.84
+970. 02 / 277.61.72 (soeurs)
Fax:
+970. 02 / 277.61.71 (couvent)
+970. 02 / 276.56.97 (sacristie)
+970. 02 / 277.61.27 (soeurs)
Bethléem – Paroisse
Manger Square - P.O.B. 45
Bethlehem
PALESTINIAN AUTHORITY
Tel: +970. 02 / 274.33.72
Fax: +970. 02 / 274.01.03
e-mail: pscbet@palnet.com
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Logement:
L’accueil des pèlerins est assuré par les frères franciscains eux-mêmes qui gèrent, pour les pèlerins, Casa Nova et l’Orient Palace Hôtel. Ces structures ont une longue tradition d’hospitalité.
Casa Nova pour les pèlerins:
P.O.B. 996 Bethlehem Palestinian Authority
Tel.: +970. 2 274.39.81
Tel.: +970. 2 274.39.84
Tel.: +970. 2 276.56.60
Tel.: +970. 2 276.56.61
Fax: +970. 2 274.35.40
E-mail: info@casanovapalace.com
Orient Palace Hotel
P.O.B. 996 Bethlehem Palestinian Authority
Tel.: +970. 2 274.27.98
Fax: +970. 2 274.15.62
E-mail: info@casanovapalace.com
Church of the Nativity
6.30 – 19.30 (summer)
5.30 – 18.00 (winter)
Sunday morning the Grotto is closed
St. Catherine
6.00 – 19.00 (summer)
5.30 – 18.00 (winter)
Shepherds’ Fields
8.00 – 17.00 - Sunday: 8.00 – 11.45 / 14.00 –17.00 (summer)
8.00 – 17.00 - Sunday: 8.00 – 11.45 / 14.00 –17.00 (winter)
Milk Grotto
8.00 – 17.45 - Sunday 8:00 – 11:45 / 14:00 – 17:45 (summer)
8.00 – 16.45 - Sunday 8:00 – 11:45 / 14:00 – 16:45 (winter)
Holy Mass:
Holy Mass can be celebrated in the Grotto of the Nativity, by previous reservation at the Franciscan Pilgrims' Office - FPO
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St. Catherine Parish Church
Sunday:
6.30 am, Italian
7.30 am, Arabic
9 .00 am, Arabic
11.00 am, Arabic
Weekday:
6.30 am, Italian
7.00 am, Arabic
On Saturday
4.30 pm, Arabic (winter)
6.30 pm, Arabic (summer)
St. Francis Chapel
Wednesday:
4.30 pm, Arabic (winter)
5.30 pm, Arabic (summer)
Grotto of the Nativity – Altar of the Magi:
Sunday:
5.00 am, Italian (winter)
6.00 am, Italian (summer)
8.30 am, Italian (winter)
9.30 am, Italian (summer)
Weekday:
5.00 am, Italian (winter)
6.00 am, Italian (summer)
7.30 am, Italian (winter)
8.30 am, Italian (summer)
Feasts and Celebrations during the year:
Nativity of the Lord: 25 December
Holy Innocents: 28 December
Mary, Mother of God − Theotokos: 1 January
Epiphany: 6 January
St. Catherine: 25 November
St. Jerome: 30 September
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Reservations for Masses for priests and Catholic groups, certificates for pilgrimages in the Holy Land:
Franciscan Pilgrims' Office - FPO
tel: +972 2 6272697 E-mail: fpo@cicts.org
For informations:
Christian Information Centre - CIC
(inside Jaffa Gate, opposite the Citadel)
tel: +972 2 6272692 fax: +972 2 6286417
e-mail: cicinfo@cicts.org
Contacts:
Bethlehem − Franciscan Convent
Convento Santa Caterina “ad Nativitem”.
P.O.B. 45
Bethlehem
PALESTINIAN AUTHORITY
Tel:
+970 02 2742425
+970 02 2743084
Fax:
+970 02 2776171 (convent)
+970 02 2762697 (sacristy)
Bethlehem − Parish
Manger Square - P.O.B. 45
Bethlehem
PALESTINIAN AUTHORITY
Tel: +970 02 274.33.72
Fax: +970 02 274.01.03
e-mail: parish.bethlehem@custodia.org
Accommodation:
Pilgrims are welcomed by the Franciscan friars who manage the Casa Nova for pilgrims and the Orient Palace Hotel. These facilities have a long tradition of hospitality. Their contacts are:
Casa Nova for pilgrims
P.O.B. 996 Bethlehem Palestinian Authority
Tel.: +970 2 27439.81
Tel.: +970 2 27439.84
Tel.: +970 2 27656.60
Tel.: +970 2 2765661
Fax: +970 2 2743540
E-mail: info@casanovapalace.com
Orient Palace Hotel
P.O.B. 996 Bethlehem Palestinian Authority
Tel.: +970 2 27427.98
Fax: +970 2 27415.62
E-mail: info@casanovapalace.com