Les Journées Mondiales de la Jeunesse, qui se sont déroulées cette année à Lisbonne, au Portugal, du 1er au 6 août, ont vu également la participation active d'un groupe important de frères de la Custodie de Terre Sainte, dont la présence et le travail ont soutenu ce grand événement, qui se répète désormais depuis 38 ans.
En effet, les JMJ ont été instituées par le Pape Jean-Paul II en 1985 et ont toujours représenté un moment de rencontre pour des millions de jeunes catholiques du monde entier qui se réunissent pour partager leur foi et la beauté de la rencontre avec le Christ : cette année, plus d'un million et demi de personnes ont participé aux journées de Lisbonne.
Les frères engagés dans leur mission au Portugal ont rempli des tâches très diverses. Les jeunes de Jérusalem, Bethléem, Ramallah et Jénine étaient accompagnés par les Frères George Haddad et Sandro Tomašević, tandis que ceux de la Jeunesse franciscaine de Nazareth, avec quelques représentants des paroisses du Patriarcat de la région de Galilée, étaient guidés par le Frère Paulo Francisco Paulista. Le Frère Johnny Jallouf, le Frère Theodorus, curé de Nicosie, et le Frère Bruno Varriano ont conduit le groupe de Chypre, tandis que le groupe de langue hébraïque a été escorté par le Frère Apollinare Swed. Le Frère Mark Vertido et le Frère Angelito de Jaffa faisaient partie du groupe des volontaires internationaux chargés d'assurer la viabilité des événements. Enfin, le Frère John Luke Gregory et le Frère Carlo Molina étaient présents en tant qu'animateurs de la Commission JPIC - Justice, Paix et Intégrité de la Création.
Le thème de ces JMJ était " Marie se leva et s’en alla en hâte " (Lc 1, 39), un passage de l'Évangile de Luc qui identifie ce que le pape François appelle la culture de la rencontre. Marie "se leva" et partit "en hâte" vers les montagnes de Juda pour rencontrer Elisabeth. Mouvement physique, mais aussi mouvement de foi : comme le mouvement ‘en sortie’ de tant de jeunes venus de Palestine au Portugal. "Il était très important pour ces jeunes de sortir de leur pays", souligne le Frère George Haddad, "dont nous connaissons bien les conditions difficiles, et de pouvoir connaître une autre réalité, de rencontrer d’autres groupes de jeunes qui partagent la même foi. Les catéchèses que nous avons suivies en arabe ont rassemblé des jeunes provenant de tout le Moyen-Orient : Jordanie, Liban, Syrie, Irak et Égypte. Ce fut un moment vraiment enrichissant pour nous tous".
"C'était la première fois que les jeunes de Chypre, en tant qu'Église latine, participaient aux JMJ, - explique le Frère Johnny Jallouf, et chaque visite des lieux saints, au cours de cette semaine riche en événements, a été l'occasion de renouveler notre foi, comme lorsque nous avons eu la grâce de pouvoir entrer dans le sanctuaire de saint Antoine de Padoue, patron de la Custodie, mais aussi patron de ces JMJ. Le sanctuaire se lève sur le lieu même où le saint est né, et c'est à lui que nous avons confié tous ces jeunes pour les aider à découvrir leur relation avec le Seigneur et la beauté de la foi, sans perdre l'espérance en l'avenir".
"Le moment le plus émouvant de cette expérience a été l'adoration eucharistique au Champ de Grâce", raconte le Frère Sandro Tomašević, "lorsque plus d'un million de personnes sont restées en silence, unies dans la même prière d'adoration ! Le silence était impressionnant, c'était une sensation très prenante. Je crois que nos jeunes ont touché de leurs propres mains ce que signifie trouver l'unité dans la diversité : le Christ est vraiment présent dans la vie de tous les jeunes de tous les pays du monde".
"Au début, les jeunes ne semblaient pas prêts à entreprendre ce genre de voyage", reconnaît le Frère Paulo Francisco Paulista, "mais à Fatima, il y a eu un premier changement : ils se sont sentis embrassés par la Vierge, ils ont récité le chapelet, et ils ont participé à la messe. L'expérience de Fatima les a aidés à se mettre dans le bon esprit. Ensuite, à Lisbonne, nous avons eu la chance de passer deux nuits près de la Cité de la Joie, dans le "Parc du Pardon", où avaient été installés les 150 confessionnaux construits par des prisonniers : c'est là que nos jeunes ont fait l'expérience de la miséricorde de Dieu".
"Le moment du pardon a touché de nombreux jeunes qui ne s'étaient pas confessés depuis des années", souligne le Frère Johnny Jallouf, "et ainsi ils ont pu affermir leur volonté d'être des jeunes chrétiens actifs et des transmetteurs de la joie et de la paix du Seigneur". Beaucoup d'entre eux ont également souligné l'esprit de fraternité et de sacrifice avec lequel ils ont affronté la fatigue, surtout dans les moments où il a fallu marcher longuement pour se rendre aux différents événements". "Les lieux étaient parfois éloignés, confesse le Frère Paulo, mais ce fut une grâce, car cela nous plongeait encore plus dans la dimension d'un pèlerinage à pied, nous donnant la possibilité d'arriver à destination fatigués mais heureux, parce qu'en chemin nous avons pu faire l'expérience de la solidarité, du soutien et de la fraternité".
Silvia Giuliano