Dix ans après le décès du père Michele Piccirillo, l’Université Pontificale Antonianum de Rome a organisé une journée en mémoire de ce grand frère franciscain, et archéologue, de la Custodie. Le 17 novembre, chercheurs, amis et collègues du père Piccirillo ont rappelé son infatigable activité de chercheur et sa profonde humanité.
Pour l’occasion, le Custode de Terre Sainte, Fr. Francesco Patton, a envoyé un message qui a été lu dans la salle : « Le souvenir personnel que j’ai du Père Michele remonte aux années 90, lorsque j’étais étudiant en théologie, résidant au couvent de Saint Bernardin de Trente ». Le Custode rencontra Piccirillo à l’occasion d’une série de conférences. « C’est là que je pus personnellement saisir la passion qui animait le père Michel dans sa recherche », a dit Fr. Patton.
« J’ai à cœur de rappeler que Michele était avant tout un frère mineur de la Custodie de Terre Sainte, qui s’inspirait du rêve de François d’Assise – a poursuivi le Custode –. Il était aussi un homme de grande sensibilité sociale, capable d’entreprendre des initiatives qui, par leur dimension culturelle, avaient vocation à créer aussi du travail, aidant ainsi à vivre avec dignité ».
Depuis le matin jusque tard dans l’après-midi, plusieurs intervenants ont voulu faire mémoire du Père Michele Piccirillo : Fr. Agustín Hernández Vidales ofm, vice-recteur de l’Université Pontificale Antonianum ; Fr. G. Claudio Bottini ofm, doyen du Studium Biblicum Franciscanum ; l’architecte Claudio Cimino, ancien directeur de l’école de restauration de Madaba ; le Prof. Basema Hamarneh, enseignante d’archéologie à l’Université de Vienne. La Dr. Alessandra Acconci de la Surintendance de Rome, a reparcouru en quelques étapes les études du Père Piccirillo, tandis que le Prof. Luigi Marino, enseignant en restauration, a parlé du Mont Nébo.
Parmi les intervenants il y avait aussi la Prof. Chiara Sanmorì, de la Faculté Théologique Pontificale de l’Italie méridionale ; le Prof. Bartolomeo Pirone, ancien enseignant de l’Université de Naples « l’Orientale », qui a partagé son souvenir personnel de Piccirillo ; le Prof. Danilo Mazzoleni, recteur de l’Institut Pontifical d’Archéologie Chrétienne (PIAC) ; le Prof. Giorgio Ortolani, enseignant l’histoire de l’architecture à l’Université Roma Tre ; le Dr. Francesco M. Benedettucci, archéologue et directeur des fouilles à Tell al Mashhad ; la Dr. Carla Benelli, de l’ATS Association pro Terra Sancta, curatrice du Terra Sancta Museum ; la Prof. Leah Di Segni, ancienne enseignante d’archéologie à l’Université Hébraïque de Jérusalem, et enfin, le Dr. Francesco Di Nitto, conseiller diplomatique et ami du Père Piccirillo.
« J’ai connu Michele en 1990, lorsque je suis arrivé en Terre Sainte » a rappelé Mgr Pierbattista Pizzaballa, arrivé par surprise dans la journée et prenant la parole à la fin des conférences. « Je me souviens qu’il était grand travailleur ; il voyageait souvent et, quand il était à la maison, on le savait car il travaillait beaucoup et faisait aussi travailler les autres – a-t-il dit avec ironie –. Mais il était aussi très humain et savait remercier. Il fut aussi mon professeur et j’étais conscient de côtoyer une grande personnalité, un homme de science ». Mgr Pizzaballa a raconté quelques épisodes inédits de sa vie, comme quand, lecteur acharné qu’il était, il lui passait des romans à lire pour en discuter ensuite avec lui. « Père Piccirillo, illustre frère dont tout le monde parlait, allait le dimanche à la procession du Saint-Sépulcre comme tous les autres – a expliqué Pizzaballa –. Je crois que Père Michele n’aura pas d’héritiers : il a été unique. Mais pourvu que sa passion se perpétue ».
Beatrice Guarrera