Nazareth | Custodia Terrae Sanctae

Nazareth

Les souvenirs retrouvés dans cette ville font de Nazareth l'un des lieux les plus saints du monde, mais ils ne sont cependant pas les seules choses mémorables qui se présentent à l'œil ou à l'esprit du pèlerin dans ces lieux. Il n'y a pratiquement aucun coin qui ne se souvienne de quelque chose à propos de Jésus, celui qui a vécu ici
son enfance et sa jeunesse, sa vie dans la pauvreté, dans la joie et sous la garde de la famille, et c'est ici qu'il a appris, travaillé, prié.

L’Histoire de Nazareth

L’origine du mot Nazareth (Natzrat ou Natzeret en hébreu ; al-Nāṣira ou al-Naseriyye en arabe) signifie « fleurir » comme le mentionna Saint Jérôme, mais également « faire la garde ». La position géographique de cette petite ville de la basse Galilée confirme bien sa vocation à constituer un lieu d’observation. Nazareth se trouve le long du versant situé le plus au sud de l’ensemble collinaire qui descend du Liban et qui s’élève sur la petite plaine lui faisant face et portant le nom d’Izreel, la vallée mentionnée à plusieurs reprises dans la Bible et dans la dénomination grecque Esdrelon, une vallée située à environ 350 mètres d’altitude.

Mais depuis plusieurs siècles, Nazareth constitue pour les pèlerins et les voyageurs, la « fleur de la Galilée », qui abrite le souvenir de la visite de l’ange Gabriel à Marie. En proclamant son « oui », Marie transforma ce village inconnu en la demeure de la « Parole incarnée », du Fils de Dieu qui s’est fait homme, du fruit du sein de la Vierge qui s’est fait fleur, tel que le proclamait Bernard de Clairvaux dans son commentaire sur le mystère de Nazareth.

L'anciénne Nazareth

Le nom « Nazareth » apparaît pour la première fois dans les évangiles synoptiques (l’Évangile selon Saint Marc, qui est le plus ancien, aurait été écrit immédiatement avant ou après 70 ap. J-C) mais ne figure pas dans la liste des villes de la tribu de Zabulon mentionnée dans le livre de Josué (19,10-15). Le petit village n’est même pas mentionné par Flavius Josèphe, commandant des rebelles de la Galilée avant la première révolte contre Rome (66-74 av. J-C).

En 1962, des fouilles réalisées au sein de la synagogue de Césarée Maritime ont mis en lumière un fragment d’inscription , de forme carrée et rédigée en hébreu. Le texte retrouvé liste le nom des familles de prêtres dont celle d’Happizzez, résident de Nazareth : l’épigraphe témoigne donc de l’existence d’un village à partir du IIème siècle ap. J-C. 
Les évangiles nous livrent deux informations ponctuelles sur le village : Nazareth était suffisamment peuplée pour construire une synagogue, là où Jésus, un certain samedi (le « shabbat » entra et après avoir déroulé le papyrus, lut et commenta la prophétie qui le concerna (Lc 4, 16-27). L’autre information topographique nous est donnée par Luc qui rappelle l’escarpement de montagne situé à proximité du village, l’endroit où la foule, remplie de colère, voulait précipiter Jésus à la fin de son discours messianique tenu dans la synagogue (Lc 4, 28-30).

La première mention extra-évangélique mais indirecte de Nazareth est présente dans certaines sources juives datant de la fin du Ier siècle ap. J-C, évoquant la communauté judéo-chrétienne qui croyait en « Jeshua‘ Hannozrî » (Jésus de Nazareth), les « nozrím » – habitants de Nazareth qui, avec les « miním » (hérétiques) furent inclus dans la douzième prière « Shemonè Esrè », glose prononcée lors du « synode de Jamnia-Javneh ». 

L’archéologie offre toutefois un autre témoignage. Les fouilles ont permis de délimiter l’espace qu’occupait autrefois le village : l’urbanisation médiévale et moderne intègre ce dernier à l’intérieur de l’immense Nazareth actuelle. L’ancien village s’étendait du nord au sud, sur la ligne de faîte de la colline abritant aujourd’hui la basilique de l’Annonciation, le couvent franciscain et l’église de Saint-Joseph. Les vestiges archéologiques datent la première forme de fréquentation de cette zone à l’âge du Bronze moyen (2000-1550 av. J-C).

Les fouilles réalisées au siècle dernier par les pères franciscains dans la zone des sanctuaires ont permis de découvrir les restes d’un village à vocation agricole ayant appartenu à l’âge du Fer (900-600 av. J-C), qui s’est peu à peu organisé en de simples habitations construites autour de grottes destinées aux travaux domestiques et servant d’abri pour les animaux. C’est dans cet environnement d’une extrême simplicité que Joseph et Marie vécurent leur existence, là où Jésus vécut son enfance. 

Nazareth n’était pas très loin de Sepphoris, capitale administrative et commerciale de la Galilée qui, entre le 10ème et le 20ème siècle ap. J-C, fut reconstruite sur ordre du tétrarque Hérode Antipas. Les historiens n’excluent pas l’hypothèse selon laquelle les habitants de Nazareth auraient participé activement à ce projet. 

Les fouilles laissent supposer que, dès le premier siècle de l’ère chrétienne, un groupe de juifs commençait à témoigner de leur foi en Dieu, parmi lesquels on retrouve les parents de Jésus, mentionnés à plusieurs reprises par Hégésippe (IIème siècle), Sextus Julius Africanus (v. 250) et Eusèbe de Césarée (IVème siècle). Les textes évoquent Judas avec les fils Joses et Jacques. Mais il est très probable que le Diacre Conon en faisait également partie : martyrisé en Asie Mineure lors du règne de Dèce (249-251 ap. J-C), il affirma en effet au tribunal être originaire de Nazareth de Galilée et être le descendant direct de la famille du Seigneur. 

Au cours du troisième siècle, Eusèbe de Césarée affirme dans son « Onomasticon », une liste de noms de lieux bibliques, rapidement traduite en latin et achevée par Saint Jérôme, que le village de « Nazareth » qui donna le nom de « nazaréens » aux premiers chrétiens, se trouve en Galilée, à 15 km de Legio, anciennement connue sous le nom de Meghiddo, et proche du mont Tabor.

Époque byzantine

L’époque byzantine regorge d’informations sur l’histoire chrétienne du village : Épiphane (IVème siècle) parle de l’intérêt du Comte Joseph pour la construction des églises en Galilée ainsi qu’à Nazareth, qu’il manifesta à l’empereur Constantin pour en obtenir l’autorisation. Un autre auteur déclarera un peu plus tard, au IXème siècle, dans l’une de ses biographies de Sainte Hélène, que la mère de Constantin se serait personnellement mise à la recherche de Nazareth pour trouver la maison où Marie reçut la visite de l’Ange Gabriel et y aurait fait construire un magnifique temple. 

Saint Jérôme, qui visita Nazareth en compagnie de ses disciples Paule et Eustochium, ne fait pas mention d’un lieu de prière à proximité de la maison de Marie, probablement car ce dernier était géré par des judéo-chrétiens, une formation contraire à l’église des gentils à laquelle appartenait Saint Jérôme. 

Au IVème siècle, les deux communautés juives et chrétiennes de Nazareth possèdent chacune leur propre lieu de culte : en effet, les Juifs se rendaient à la synagogue et les chrétiens à l’église de la Maison de Marie, comme nous le rappelle le journal du pèlerinage de l’Anonyme de Plaisance (v. 570). Son récit parle d’une basilique que le pèlerin visita : il vit au sein de celle-ci des vestiges de Marie qui procuraient des « bienfaits » aux personnes qui les touchaient. 
Avec l’arrivée des Perses en 614, la communauté chrétienne de Nazareth fut victime de persécutions atroces infligées par la communauté juive rassemblée autour de Khosro II. En 630, lorsque les Byzantins reprirent la Galilée, ce sont les Juifs qui subirent d’importantes persécutions, lesquelles mirent officiellement un terme à la présence de Juifs à Nazareth. 

En 670, le pèlerin Arculfe y trouva deux églises, celle de la Nutrition, l’église actuelle de Saint-Joseph et l’église de la Maison de Marie appelée Basilique de l’Annonciation. Dans son journal, il n’est plus fait mention de la synagogue appartenant à la communauté juive. 
Nous disposons de peu d’informations en ce qui concerne la période arabe précédant les croisades (638-1099). En 723-726, Guillebaud constata une seule église, celle de l’Annonciation, citée à nouveau en 943 par l’historien et géographe arabe al Mas'udi.
 

Époque des Croisades

En 1099, après l’établissement du royaume de Jérusalem par les Croisés, Tancrède de Hauteville fut nommé prince de Galilée et prit immédiatement à cœur le projet de reconstruction des églises rappelant les mémoires des évangiles, et notamment celles situées à Nazareth, à Tibériade et sur le mont Tabor, comme l’écrivit Guillaume de Tyr, l’historien contemporain des Croisés. 

Le pèlerin anglo-saxon Sewulf, qui se rendit à Nazareth en 1102, parle d’un village en ruines mais également d’un monastère situé à l’endroit de la Basilique de l’Annonciation, qu’il considéra particulièrement beau. En l’espace de quelques années, Nazareth devint un siège épiscopal ; en 1109-1100, il devint le siège épiscopal de Scythopolis et la Basilique de l’Annonciation, située à côté de ce monastère, fut somptueusement reconstruite et enrichie de nombreux objets. 

Les comptes-rendus des pèlerins médiévaux mentionnent l’existence de nombreux autres lieux saints pourvus d’églises et de chapelles : l’église Saint-Joseph, la chapelle Saint-Zacharie, la Fontaine de Marie à proximité de l’église de Saint-Gabriel, la Synagogue et le mont du Précipice.

Aux environs de Nazareth, les croisés érigèrent l’église dédiée à Saint Joachim et Sainte Anne à proximité de Sepphoris, ville abritant la maison des parents de Marie selon les apocryphes. Par ailleurs, au sommet de la colline dominant l’ancienne ville, fut construite une forteresse, veillant sur la plaine sous-jacente de Zébulon. De même, sur le mont Tabor, le mont dominant l’ensemble de la Vallée d’Esdrelon, ils construisirent une forteresse abritant la Basilique de la Transfiguration ainsi qu’un monastère attenant. 

Le tremblement de terre qui affecta durement la Syrie en 1170 n’a pas épargné la Palestine et engendra destructions et désordres qui facilitèrent les attaques de la part des Sarrasins contre les Croisés. Le village de Nazareth fut l’un des lieux pris d’assaut par les Sarrasins. Pour venir en aide aux Croisés, le Pape Alexandre III enjoignit les fidèles français d’augmenter les donations en faveur de l’église de Nazareth. 

La première série d’actions des croisés prit fin avec la défaite sur les Cornes de Hattin le 4 juillet 1187 : cet événement fut suivi par la prise de Nazareth par les troupes de Saladin qui engendra la mort des chrétiens qui s’étaient réfugiés à l’intérieur de la Basilique fortifiée. Raul de Coggeshall, qui visita la Terre Sainte au cours de ces malheureuses années, décrivit les profanations que « les fils de Sodome » perpétrèrent dans les nombreux lieux saints. Le traité de paix signé avec les Musulmans en 1192 conféra aux chrétiens le contrôle de la Basilique de l’Annonciation. Ainsi, les pèlerins continuèrent d’affluer vers ce lieu de culte jusqu’à la rupture du traité intervenue en 1211 suite à l’intervention du sultan Malik al-‘Adil. 

La deuxième période de croisades commença en 1229, avec l’accord décennal signé entre l’empereur Frédéric II et le sultan Malik al Kamil, qui concéda aux chrétiens la ville de Nazareth ainsi que celles de Jérusalem et de Bethléem. Au cours de cette période, les pèlerinages reprirent et la Grotte de l’Annonciation fut également visitée par le roi de France Ludovic IX, qui participa à la Messe Sainte du 24 mars 1251.

Les Mamelouks

À partir de 1260, les mamelouks originaires d’Égypte lancèrent une action militaire contre les Croisés et contre les derniers survivants de la dynastie ayyoubide en Syrie et Palestine. En 1263, le Sultan Baybars ordonna à ses milices d’envahir et de détruire définitivement les lieux chrétiens : la Basilique de l’Annonciation et l’église présente sur le mont Tabor furent contraintes à subir le même triste sort. 

Au cours de la période mamelouke (1291-1517), qui commença précisément après la chute de la ville d’Acre, le dernier bastion croisé, Nazareth se dépeupla et devint un village périphérique : les pèlerins courageux qui décidèrent de se rendre dans ce village confirment l’existence d’une petite chapelle qui devait protéger la Grotte de l’Annonciation, accessible en payant une taxe aux Musulmans. Les autres lieux chrétiens mentionnés par les pèlerins de cette époque étaient la Fontaine de Marie, adjacente à l’église de Saint-Gabriel, l’Église synagogale conservée par les Grecs et la grotte du mont du Précipice (Ricold de Montecroix, 1294, Iacopo de Vérone, 1335, Frère Nicolas de Poggibonsi, 1347, Frère Francesco Suriano, 1485). Au XIVème siècle, une petite communauté de franciscains s’implanta à Nazareth avant d’être rapidement contraints de la quitter. 

L’empire Ottoman

Au cours de la longue période de l’empire turc ottoman (1517-1917), les sultans accordèrent à l’église grecque un soutien et des avantages plus importants qu’à l’église latine, en raison de sa position géographique : l’église grecque se trouvait à l’intérieur de l’empire. Par exemple, à Nazareth, les messes de l’église de Saint-Gabriel étaient officiées par un clerc grec, comme a pu en témoigner le Custode Boniface de Raguse lors de son pèlerinage sur les lieux saints.

En 1620, grâce à l’émir druze de Sidon, Fakr-el Din II, le Custode Thomas Obicini de Novare devint propriétaire de la Grotte de l’Annonciation, des ruines de la Basilique de Nazareth et celles de la Basilique de la Transfiguration située sur le mont Tabor. C’est ainsi que les franciscains purent « ressusciter » le culte latin. L’arrivée des franciscains fut suivie par l’arrivée des Maronites et des Melkites, des catholiques orientaux qui constituent aujourd’hui encore la part la plus importante de la communauté chrétienne de la ville. 

Les abus de pouvoir des Ottomans contre les chrétiens touchèrent également les habitants de Nazareth : en 1624, le village fut saccagé sur ordre de l’Émir Tarabei et les franciscains n’eurent d’autre choix que de fuir le village avec les habitants pour ne pas être capturés. À la mort de l’Émir Fakr-el Din (1635), ami des franciscains, les persécutions contre les frères Franciscains s’intensifièrent. En 1638, les habitants du village chrétien de Nazareth furent attaqués par les musulmans de Sepphoris et, malgré leur efforts pour se défendre, favorisés par les ruines imposantes de l’église croisée, le village fut envahi, les habitations incendiées et les habitants prirent la fuite. 

Avant la fin du dix-septième siècle, les franciscains tentèrent à plusieurs reprises de faire valoir leur droits contre les dévastations incessantes ordonnées par le chef de Safed, qui fit incendier l’église et les autels et ordonna à maintes fois la prise d’assaut du couvent pour y voler de l’argent. 

Enfin, en 1730, il fut possible de reconstruire, au-dessus de la Grotte de l’Annonciation, une petite église à plan carré accolée au nouveau couvent franciscain ; celle-ci fut bénie par le Custode Andrea de Montoro le 15 octobre de la même année. En l’absence d’une autorité gouvernementale, la communauté franciscaine assura pendant une longue période, l’administration civile et judiciaire de Nazareth ainsi que d’autres villages voisins pour le compte du Pacha de Sidon et du gouverneur d’Acre. D’ici à 1789, Nazareth se vit à nouveau attribuer un gouverneur qui résidait dans un palais et qui était honoré comme un prince. 

Lors du dix-neuvième siècle, l’Empire Ottoman connut des poussées nationalistes arabes qui conduisirent à une politique plus réformatrice et libérale : celle du sultan Abdülmecid Ier (1839-1861). Nazareth connut également une période de grande ouverture et de stabilité économique qui assura son développement rapide. La communauté était majoritairement constituée de chrétiens issus de plusieurs formations (4000 chrétiens et 2000 musulmans).

Avec l’augmentation du nombre de fidèles, la petite église franciscaine devint trop petite ; ainsi, en 1877, sa nef fut élargie. Cette église fut utilisée jusqu’à la construction de l’église actuelle. 

Le siècle dernier

Lorsqu’en 1918, Nazareth vit l’arrivée des troupes britanniques commandées par le général Allenby, la ville comptait environ 8000 personnes, dont deux tiers étaient des chrétiens appartenant à l’église grecque-orthodoxe, melkite, maronite et latine. Les anglais apportèrent, de manière modérée, une certaine liberté et sécurité à la ville de Nazareth ; ainsi, la ville connut une nouvelle période de prospérité jamais vue auparavant et devint le centre administratif de la Galilée. Avant la fin de cette période(1948), le nombre de chrétiens avait plus que doublé, passant à environ 18 000 fidèles. 

À la fin du Mandat britannique, les chrétiens se trouvant en Palestine étaient au nombre de 100 000 dont environ 10 000 habitaient à Nazareth. En effet, 85 % des chrétiens palestiniens habitaient au nord, répartis en 24 lieux différents : 60 % vivaient dans des centres urbains tels que Nazareth et Haïfa tandis que le reste de la population habitait dans les villages de Galilée. Au cours du Mandat, Nazareth vit l’intensification d’œuvres caritatives, sociales et de politiques supportées par les différentes églises. 

En 1948, après la création de l’état d’Israël, qui fut suivie de la première guerre arabo-israélienne, la ville fut intégrée dans le nouvel État. Le passage au nouvel état d’Israël fut un moment difficile à vivre pour les églises locales constituées de fidèles d’origine arabe en conflit avec les fidèles d’origine juive. 

La guerre pour l’indépendance de l’état d’Israël eut un impact considérable sur la répartition des arabes sur ce territoire : à la fin de la guerre, environ 12 000 réfugiés des villages musulmans de Palestine vinrent s’établir à Nazareth. Cette présence a brusquement renversé les statistiques qui ne cessèrent d’augmenter jusqu’à la dernière décennie du vingtième siècle lorsque les musulmans représentait 70 % de la population présente à Nazareth. 

Au début des années 1960, Nazareth ne comptait pas moins de 60 000 habitants ; pendant cinquante ans, la population a littéralement explosé arrivant à environ 307 000 habitants en 2012. Toutefois, un chiffre démarque la ville des autres centres du District du Nord auquel elle appartient : seulement 21,5 % de la population est d’origine juive. 

En effet, pour les autres zones du district, le Bureau central israélien émet des statistiques différentes : sur une population d’un million trois cent quatre mille d’habitants, environ 53 % sont arabes, 44 % juifs et 3 % appartiennent à d’autres ethnies (chiffres pour l’année 2012). On se rend donc bien compte que Nazareth conserve sa physionomie arabe qui persiste.

À partir de 1957, dans la partie haute de Nazareth, a été construit un quartier résidentiel, à majorité juive, appelé Nazareth Illit (« Haute Nazareth ») qui abrite le Palais de Justice ainsi que la Mairie. Par ailleurs, notons qu’au cours des dix dernières années, la ville a connu un élargissement ultérieur sur les collines qui l’entourent grâce à la construction de nouveaux quartiers résidentiels qui accueillent principalement des familles arabes. 

Cependant, la ville se démarque également de par la structure imposante de la nouvelle Basilique de l’Annonciation qui attire chaque année des pèlerins locaux et étrangers. La Basilique, conçue par l’architecte Giovanni Muzio, fut inaugurée en 1969.

La paroisse latine compte actuellement environ 5 000 fidèles et figure parmi les communautés les plus dynamiques de la Terre Sainte. 

Les fouilles sur les propriétés franciscaines

Le Frère Benedict Vlaminck fut le premier à étudier le sous-sol de la zone autour de la grotte sacrée. Il publia les résultats de ses découvertes en 1900, dans son ouvrage intitulé « A Report of the Recent Excavations and Explorations conducted at the Sanctuary of Nazareth ». En 1892, il fit la découverte d’une deuxième grotte peinte à fresque appelée par la suite grotte de Conon, située à l’ouest de la grotte vénérée et comprenant les vestiges byzantins de sols en mosaïques. À cette occasion, fut réalisé le premier relief du plan de l’église croisée renfermant les vestiges byzantins. 

En 1889 puis entre 1907 et 1909, d’autres fouilles ont été conduites par le père Prosper Viaud dont les résultats furent rapidement publiés en 1910, complétés de belles illustrations dans le volume « Nazareth et ses deux églises de l'Annonciation et de Saint-Joseph ». Les découvertes firent immédiatement écho en raison de la découverte d’une mosaïque représentant la couronne et le monogramme du Christ et de célèbres chapiteaux croisés représentant les histoires des Apôtres ; ces derniers avaient été cachés à l’intérieur d’une grotte au-dessous du parloir du couvent. Nous sommes quasiment certains que ces chapiteaux, qui n’ont jamais été posés sur place, ont été cachés à la fin des Croisades afin d’être protégés des déprédations et destructions musulmanes. 

D’autres fouilles ont été réalisées lors de la construction du nouveau couvent franciscain en 1930, mais les journaux reportant les annotations correspondantes ont été perdus lors de la seconde guerre mondiale. 

Le projet de construction de la nouvelle Basilique de l’Annonciation, inaugurée en 1969, fut l’occasion d’entreprendre des recherches plus approfondies et plus vastes sur le passé du village et sur les anciens vestiges. Les recherches archéologiques ont été réalisées sous la direction de Bellarmino Bagatti, l’un des pères fondateurs de la tradition archéologique du Studium Biblicum Franciscanum, connaisseur des antiquités du village. 

En mars 1955, furent détruites les structures de l’église franciscaine bâtie en 1730 puis agrandie en 1877, de l’ancien couvent et des écoles. La zone qui se trouvait au nord de la Grotte sacrée, finalement débarrassé de toute structure, fut exploré entre avril et juin de la même année, grâce au travail de plus de 120 ouvriers locaux qui en effectuant des creusements quotidiens, sous le regard attentif du père Bagatti et de son collaborateur, le père Gaetano Pierri, nettoyèrent une superficie de 90 x 60 mètres. Ces recherches visaient principalement à obtenir des informations sur le village, sur ses caractéristiques matérielles et sur son évolution au fil du temps.

Les travaux ont permis d’explorer la zone située à l’est, au sud et au nord de la Grotte et mirent en lumière les ruines de l’église croisée, de l’église byzantine et de l’ancien village. 
Pour l’église croisée, en plus du mur nord et d’autres structures largement documentées par le passé, les absides et les murs d’enceinte furent entièrement découverts ; fut également découvert le cimetière placé à l’est ainsi que de nombreux éléments de colonnes de granite et des blocs sculptés appartenant à l’ornement du riche sanctuaire. 

En ce qui concerne le complexe datant de l’époque byzantine, les éléments suivants firent l’objet de fouilles : l’église (ses absides, les trois nefs et la sacristie), le monastère (avec les restes de sols en mosaïque des espaces placés au sud de l’église et enfin l’espace réservé à l’atrium au sein duquel fut également découverte une citerne d’eau. 

Les fouilles du village, dont les ruines peuvent encore se visiter à l’intérieur du site archéologique à côté de la Basilique, permirent de mettre au jour un système de grottes naturelles et artificielles faisant autrefois partie intégrante des habitations. On trouva également de nombreux silos à grains et des citernes à eau dont le vidage a restitué la céramique grâce à laquelle il nous est possible de dater la fréquentation à une période comprise entre l’âge du fer et l’époque moderne. On trouva également une série de tombes qui remonte jusqu’à l’âge du Bronze moyen.

Lors de la construction du nouveau sanctuaire, il fut nécessaire d’adopter de meilleures méthodes de conservation des mosaïques byzantines. Ainsi, ces dernières furent retirées et posées sur une nouvelle base. Par la suite, on profita de l’occasion pour étudier également les zones placées au-dessous des mosaïques. À la grande surprise du père Bagatti et de ses collaborateurs, les fouilles mirent en lumière les ruines de l’un des édifices pré-byzantins les plus anciens présentant de nombreux signes évidents de vénération chrétienne.

Les recherches fournirent globalement trois résultats : l

  1. a découverte de la partie située le plus au sud de Nazareth, dont faisait partie la maison de la Grotte vénérée, ce qui nous confirme l’existence du village à l’époque de Jésus ;
  2. une plus grande compréhension des structures et de l’aménagement des espaces des deux églises, celle byzantine et celle croisée ;
  3. la découverte extraordinaire des vestiges du premier lieu de prière construit sur la Grotte vénérée qui témoigne d’une conservation continue de la mémoire du lieu sacré dédié à Marie dès les premiers siècles de l’ère chrétienne et ce, jusqu’à nos jours.

Le Père Bagatti décrivit ses découvertes dans deux volumes intitulés « Gli scavi di Nazareth » consacrés aux fouilles de Nazareth depuis les origines jusqu’au XIIème siècle et du XIIème siècle jusqu’à nos jours, respectivement transmis pour impression en 1967 et 1984, avant d’être publiés en anglais.

L’édifice pré-byzantin

En 1959, lors de la construction de la nouvelle Basilique, les mosaïques byzantines ont été retirées pour être conservées au mieux avant d’y être replacées à la fin des travaux. Une fois retirées, c’est avec beaucoup de surprise que l’on découvrit sous le sol de l’église et du couvent, plusieurs blocs de pierre avec des enduits recouverts de peintures et de graffitis, ayant appartenu à un lieu de culte plus ancien. 

Plus précisément, sous la mosaïque de la nef centrale, à l’endroit même où étaient représentées les petites croix ainsi que le monogramme du Christ, a été mise au jour une cuve creusée dans la roche, de forme carrée, dont les côtés mesuraient deux mètres pour une profondeur d’1,60 mètres, avec des marches d’escalier le long du flanc sud. La cuve présente au fond, au niveau de l’angle nord-est, un puits circulaire avec un affaissement ultérieur près de l’angle. Sur l’enduit des murs, on aperçoit des restes d’incisions réalisées lorsque le mortier était encore frais et interprétées par le père Testa comme des représentations d’échelles (on fait ici allusion à « l’Échelle Sainte »), de croix et bateaux.

La cuve a été fermée et bouchée par plusieurs morceaux de pierre, de céramique datant de la fin du IVème siècle et, sur la couche supérieure, par de nombreux fragments d’enduit blanc et coloré dont on peut encore voir des restes d’inscriptions graffitées en syriaque. La forme de cette cuve ressemble à celle de la crypte de Saint Joseph qui n’est cependant pas recouverte de mosaïques. Le père Bagatti, qui pensa tout d’abord à une cuve pour le vin, affirma ensuite qu’elle aurait pu servir à la pratique du culte. La ressemblance avec la cuve de Saint Joseph le porte à croire qu’il aurait pu s’agir d’un font baptismal pour l’initiation judéo-chrétienne. Notons que cette interprétation ne fait pas l’unanimité. En effet, pour la chercheuse Taylor, les cuves de Saint Joseph et de l’Annonciation auraient été utilisées pour les activités agricoles du village, pour collecter le jus issu du pressurage du vin. 

De même, sous la nef sud et au niveau de la zone du couvent, ont été retrouvés plusieurs débris de construction utilisés pour surélever le niveau du sol : des morceaux d’enduits peints et graffités, de la céramique, des pièces de monnaie illisibles, des fragments de tuiles de toits et des fragments de plaques de marbre utilisées pour le revêtement des murs ou des sols. Une soixante-dizaine d’importants morceaux architectoniques, même enduits, ont été récupérés : ces derniers devaient probablement appartenir à un édifice de culte détruit : des chapiteaux, des tronçons et des bases de nombreuses colonnes construites avec la pierre locale appelée « nari », des blocs à partir desquels prenaient naissance les arcs de la nef (impostes à arc-doubleau), de nombreux cadres travaillés, des montants de portes et des pierres de forme carrée.

Les vestiges de l’ancien village

Les fouilles réalisées à partir de 1955 par le père Bellarmino Bagatti ont mis au jour une partie de la zone occupée par l’ancien village, aujourd’hui intégré à la ville moderne de Nazareth. A été plus particulièrement étudié l’espace occupé jusqu’en 1930 par le couvent franciscain construit à son tour au-dessus du palais épiscopal datant de l’époque des Croisés. 

Le village descendait le long de la pente collinaire, à l’endroit qui sépare aujourd’hui les deux sanctuaires franciscains de Saint Joseph au nord et de l’Annonciation au sud. Le village était entouré au sud par une espèce d’amphithéâtre naturel formé par des collines atteignant les cinq cent mètres d’altitude, tandis qu’il été délimité à l’est et à l’ouest par des vallées descendant en direction de la plaine d’Esdrelon. Sur le versant est, le flanc escarpé de la colline descendait à pic : la vallée orientale peut s’apercevoir encore de nos jours depuis la rue Paul-VI, qui relie la partie basse de la ville à la partie moderne : Nazaret Illit. La modernisation de la ville a cependant envahi la vallée occidentale, supposée se terminer dans l’actuel suk, qui abritait autrefois une source d’eau.

Les frontières nord, sud et ouest du village ont été identifiées à la suite de découverte de tombes datant du Bronze moyen à l’époque byzantine. La présence abondante de sources d’eau naturelles favorisant la vie du village est attestée par la « source de Marie » située au nord du village évangélique, jaillissant aujourd’hui depuis la roche située au niveau de l’église grecque de Saint-Gabriel et appelée par la communauté locale « Ain Sitti Maryam ».

Les fouilles conduites par le père Bellarmino Bagatti ont permis de mettre en évidence les ruines d’un village agricole habité à partir du Second âge du Fer (900-600 av. J-C), et s’étant progressivement développé autour de simples habitations qui exploitaient les grottes souterraines, creusées dans la roche calcaire tendre. Ces dernières faisaient partie intégrante des maisons et étaient utilisées pour les travaux domestiques ou pouvait servir d’abri pour les animaux. Quant aux habitations à proprement parler, réalisées en maçonnerie, celles-ci étaient situées au-dessus ou à côté des grottes. 

En raison des nombreux édifices s’étant élevés peu à peu dans la zone, il reste peu de traces des toutes premières maisons et lorsque le père Bagatti se mit à étudier le sol, il décida de creuser immédiatement dans la roche naturelle. La collecte des informations archéologiques a cependant été souvent limitée aux restes trouvés dans la roche. 

La vocation agricole du village transparaît essentiellement par la présence de nombreux silos, des cavités en forme de poire, creusées dans de la roche calcaire tendre. Les silos devaient probablement servir à conserver les grains récoltés et pouvaient atteindre jusqu’à deux mètres de profondeur. Ils étaient ingénieusement placés les uns sur les autres, formant plusieurs niveaux, et reliés par des tunnels facilitant ainsi le stockage des marchandises et l’aération des grains. 

Avec les silos, on découvrit également les citernes destinées à collecter les eaux de pluie. Des pressoirs pour l’huile et le raisin accolés à des chambres de conservation de l’huile et à des celliers, faisaient partie d’un complexe de production dont on retrouva également les meules en pierre. 

L’étude de la relation entre les silos et la disposition des citernes d’eau ont permis d’établir les limites hypothétiques des différentes propriétés : ces dernières devaient disposer d’une autosuffisance en eau. Le père Eugenio Alliata a pu identifier au moins quatre zones distinctes, comprenant des grottes et des silos reliés dont on suppose qu’ils appartenaient à quatre foyers différents. 

La grotte vénérée, située sur le versant sud du bourg, semble appartenir à l’un de ces complexes qui, à un moment donné, vit se créer une zone de production dotée d’un broyeur dont ont été conservés un pressoir avec un bac de récupération du jus issu du pressurage ainsi que des celliers et des chambres de conservation de l’huile. 

Comme cela a déjà était mentionné précédemment, les grottes creusées dans la roche, comme celle de l’Annonciation, se trouvaient au-dessous des maisons. Elles consistaient en une ou plusieurs pièces en maçonnerie et probablement composées d’étages supérieurs. Les grottes servaient d’entrepôts dans lesquels on déversait les marchandises à l’intérieur des silos ou pouvaient servir d’abris pour les animaux ; notons qu’elles pouvaient également être utilisées pour les travaux domestiques et pour accueillir de petits fours. 

Le site archéologique placé à côté de la Basilique offre un parfait exemple d’habitation semi-rocheuse. On peut y observer une grotte dotée d’une petite chambre à l’avant dont est encore visible la première rangée de pierres. En creusant le sous-sol du parloir du Couvent, le père Viaud découvrit les cinq magnifiques chapiteaux croisés désormais exposés au musée. La grotte abrite encore un four creusé dans l’arête nord-ouest ; il est également possible d’observer au sol certaines cavités de silos. Des poignées creusées dans la roche ainsi qu’une mangeoire nous indiquent que la grotte ait pu servir d’abri pour les animaux, au moins pendant un certain temps. 
L’histoire de l’occupation humaine de Nazareth est résumée par certains groupes de typologies céramiques exposées au musée et recouvrant une période courant du IIème millénaire av. J-C jusqu’à 1500 ap. J-C. 

Les vases datant du Premier et Deuxième âge du Bronze moyen (2000-1550 av. J-C) et du Bronze tardif (1550-1200 av. J-C.) proviennent des tombes découvertes à l’extérieur de la façade sud de la basilique croisée. Les vases datant du Premier âge du Fer (1200-1000 av. J-C.) appartenaient à une tombe retrouvée sur les pentes de la montagne dans le quartier ouest du centre habité (maison Mansour). Le Deuxième âge du Fer (1000-586 av. J-C) est représenté par une jarre à col étroit avec une double poignée et entonnoir, trouvée dans un silo à l’est de la basilique. Les lampes à huile et les casseroles datant de la période romaine proviennent de la collection d’objets funéraires de la tombe appelée « tombe de Laham » et découverte au sud du sanctuaire en 1923 sur la propriété de Wasif Laham, une tombe formée par une pièce sépulcrale dotée de 13 niches mortuaires ou « kokhim ». Les plats vitrifiés sont à dater entre la période médiévale et le XVIème siècle et proviennent de différentes zones témoignant ainsi de la prospérité économique de la ville. 

De récentes fouilles archéologiques (2009) réalisées à l’intérieur de la propriété abritant le « Centre International Marie de Nazareth », qui se trouve légèrement plus au nord de l’immense propriété franciscaine, ont mis au jour une modeste habitation datant de l’époque d’Hérode et assimilable à celles retrouvées à l’occasion des fouilles franciscaines. Cet édifice était constitué de deux pièces et d’une cour, dans lesquels étaient creusés un puits ainsi qu’une citerne pour la collecte de l’eau.

L'église byzantine

D’après la tradition fournie par Épiphane (« Panarion » XXX.II.10), ce fut le Conte Joseph de Tibériade, un Juif converti à l’époque de Constantin, qui demanda à construire la première église chrétienne dans le village de Nazareth au cours de la première moitié du IVème siècle. Nous ne disposons d’aucun témoignage certain sur la réussite effective de son projet de construction, mais cette hypothèse est considérée comme valable. Vers 383, la pèlerine Égérie vit « une grande et magnifique grotte » au sein de laquelle la Vierge Marie aurait vécu, abritant à l’intérieur un autel ainsi qu’un jardin dans lequel Jésus s’amusait après le retour d’Égypte. 

Les témoignages des premiers siècles tendent à ne pas évoquer les lieux de culte n’appartenant pas à leur tradition, c’est le cas de Saint Jérôme et Épiphane. Dans le cas de Nazareth, on suppose qu’il existait depuis toujours un lieu de prière à l’intérieur de la maison de Marie mais que celui-ci n’est jamais mentionné par les Gentils, en ce qu’il était conservé par la communauté judéo-chrétienne. En effet, lorsque Jérôme décrivit son pèlerinage effectué en compagnie de Paule et d’Eustochium, celui-ci ne mentionne pas les églises de Nazareth, il cite seulement le village. On en déduit donc que Nazareth constitua un lieu de pèlerinage dès les premiers siècles. 

Il faudra attendre l’an 570 pour que l’église soit mentionnée pour la première fois par l’Anonyme de Plaisance (« Itinerarium », V). Celui-ci parle du village, mais également de la « maison de Marie » transformée en église ainsi que de la synagogue dont les célébrations étaient officiées par des Juifs. 

À partir de l’époque qui suivit et jusqu’à la conquête des Arabes en 638, il reste la description du pèlerin Arculfe, qui raconta à l’abbé Adomnan avoir vu à Nazareth deux églises particulièrement grandes : « l’une constituant la demeure où fut nourri notre Sauveur », l’autre « connue pour avoir été construite sur la maison où l’Ange Gabriel apparut à Marie ».
Une seule de ces deux églises a été conservée : il s’agit de l’église de l’Annonciation, comme nous l’indique le témoignage de Guillaume en 724-26 mentionnant uniquement celle de l’Annonciation, désormais à la merci des musulmans. 

Le dernier témoignage pré-croisé date de 943 et nous est donné par l’historien arabe al Mas’udi : il aurait visité Nazareth et découvert « une église particulièrement vénérée par les chrétiens et abritant des sarcophages de pierre contenant les os de morts desquels suintait un onguent ressemblant à du sirop et que les chrétiens s’étalait sur le corps par dévotion ». Il s’agit probablement de sépulcres placés dans l’église et particulièrement vénérés par les fidèles.

De nombreuses grottes, creusées dans la colline rocheuse qui descendait du nord vers le sud, étaient utilisées à des fins d’habitation ou de production. Seules deux d’entre elles parvinrent à être intégrées au Sanctuaire : une plus large, vénérée pour l’Annonciation et une plus petite et irrégulière connue pour être la grotte de Conon. Les grottes firent l’objet de nombreuses transformations, et plus particulièrement au Moyen-âge, période qui vit s’agrandir la grotte de l’Annonciation et partiellement démolie et enterrée la grotte de Conon. Mais il est fort probable que la forme de ces dernières ait déjà été modifiée lorsqu’elles furent insérées pour la première fois à l’intérieur du lieu vénéré. 

La grotte de l’Annonciation se présente aujourd’hui comme un espace irrégulier mesurant 5,50 mètres du nord au sud et 6,14 de l’ouest à l’est, avec une petite abside dans le mur est. À l’époque byzantine, le flanc nord présentait plusieurs couches de fragments d’enduit recouvrant certainement tout le rocher resté intact de la grotte. Notons un aspect intéressant sur la deuxième couche : la présence de restes de graffitis avec des inscriptions. 

La deuxième grotte appelée « grotte de Conon » devait constituer autrefois un lieu de mémoire comprenant un autel surélevé. Elle fut enterrée au Moyen-âge. Le mur présente six couches d’enduit superposées les unes sur les autres. On peut observer encore aujourd’hui l’enduit le plus ancien, celui représentant une bande avec des plantes en fleurs et une couronne ainsi qu’une peinture avec des écritures en grec. Les pères Bagatti et Testa s’accordent pour affirmer que l’inscription peinte mentionne Valérie une « servante du Seigneur », qui fit faire « une mémoire pour la lumière » en faisant recouvrir les parois de la grotte d’une représentation d’un Paradis en fleur, en mémoire d’un martyr, probablement Conon de Nazareth. Sur l’enduit, ont également été graffités une série de noms et d’invocations au Christ ; une pièce de monnaie nous permet de dater l’enduit primitif à la deuxième moitié du IVème siècle. 

Nazareth à l’époque des Croisés

Après la conquête de Jérusalem par les Croisés (1099), Tancrède de Hauteville fut nommé pour gouverner la Principauté de Galilée et choisit Tibériade comme capitale. La Principauté resta toujours l’un des fiefs du Royaume de Jérusalem, gouvernée par des familles originaires du nord de la France et, plus particulièrement à partir de 1120, par la dynastie des Bures de l’Île-de-France. 

En 1109-1110, Nazareth possédait déjà un évêque latin du nom de Bernard, à la tête d’un chapitre de chanoines réguliers assurant le service liturgique et l’accueil des pèlerins. Sous l’évêque Guillaume (1125-1129), successeur de Bernard, Nazareth devint archidiocèse métropolitain exerçant une juridiction sur toute la Galilée et dotée de deux sièges suffragants dirigés par l’abbé du mont Tabor et l’évêque de Tibériade. 

La Grotte de l’Annonciation fut intégrée à l’intérieur d’une nouvelle construction solennelle et devint à nouveau le lieu de nombreux pèlerinages. Le premier témoignage rendant compte de la basilique croisée remonte à 1106-1107 et nous est apporté par le pèlerin russe Daniel, qui raconte avoir vu s’élever, au centre du village, une église à la grandeur et à la puissance remarquables, abritant à l’intérieur la Grotte au sein de laquelle l’Ange apparut à Marie pour l’Annonciation. 

D’après ce témoignage, les travaux de construction de la basilique imposante commencèrent très tôt, probablement grâce à de généreuses donations dont Tancrède fit part à l’église de Nazareth. La basilique, dont les messes étaient officiées par des chanoines réguliers, se trouvait à côté du palais épiscopal et comprenait un hospice pour l’accueil des pèlerins ainsi qu’une riche bibliothèque. Par ailleurs, l’archevêché avait à son service six cavaliers et environ cent cinquante mille sergents. L’archidiocèse devint particulièrement riche avec des propriétés des pays d’Orient jusqu’au sud de l’Italie, pays qui comptait en 1172 seize églises dépendantes de Nazareth. 

Il est certain que la cathédrale de Nazareth, de par ses formes élégantes, comme en témoignent les vestiges archéologiques, reflétait l’aisance et le prestige de l’archevêché. Outre la Basilique de l’Annonciation, les Croisés érigèrent au moins deux autres églises, l’une dédiée à saint Joseph et l’autre à saint Gabriel. Cette dernière abritait le puits dans lequel Marie, selon le Prologue de l’Évangile selon Saint Jean, rencontra l’Ange avant de recevoir l’Annonce à l’intérieur de la maison.

Bien qu’il soit impossible d’évaluer l’envergure des dommages subis par la petite ville lors du terrible tremblement de terre qui, le 29 juin 1170, affecta profondément la Syrie et la ville de Tyr, il ne fait aucun doute que Nazareth ait été victime de saccages musulmans après le tremblement de terre. Les nazaréens et les religieux furent capturés et mis en prison. Au mois de décembre de la même année, le pape Alexandre III, convaincu par Léthard, l’archevêché de Nazareth, écrivit aux chrétiens français pour leur demander de venir en aide à la petite ville. Le père Bagatti, qui dirigea les fouilles de Nazareth, affirma que l’église fut également endommagée par le tremblement de terre. D’après l’archéologue, le séisme marqua une rupture entre la période de construction et la période de décoration de l’édifice réalisable grâce à la contribution de la France. On suppose une relation particulièrement étroite entre Nazareth et la France, en ce que le style architectonique et sculptural adopté pour la décoration de la cathédrale est similaire au style français du XIIème siècle, que l’on retrouve notamment en île-de-France, en Bourgogne, dans le Viennois et en Provence. 

Le pèlerin grec Jean Phocas, qui s’était rendu en Terre Sainte en 1177 (ou 1185) décrivit une grotte de l’Annonciation différente de celle construite au début du siècle et magnifiquement décorée. Les indices trouvés laissent entendre que la construction ainsi qu’une partie de l’ornement de la cathédrale furent terminés à la fin du siècle et avant les attaques des Sarrasins. En 1183, les habitants furent attaqués pour la première fois par les Sarrasins qui s’établirent sur les hauteurs environnantes contraignant le village tout entier à se réfugier à l’intérieur de l’église pourvue de murs imposants.

L’église servit d’abri et de forteresse y compris après la défaite des Cornes de Hattin, en juillet 1187, lorsque la ville fut prise d’assaut par l’Émir de Saladin, Muzafar al-Din Kukburi. Cet état d’assiègement conduisit à la conquête de Nazareth, à l’extermination des citoyens ainsi qu’à la profanation de l’édifice sacré, qui parvint toutefois à résister et ne fut pas détruit. 

Pendant environ quarante ans, la ville ainsi que son archidiocèse restèrent sous domination musulmane ; ce n’est qu’à l’occasion d’une série de trêves et de concessions que les religieux purent recommencer à officier dans la basilique et à accueillir les pèlerins. 
Nazareth et la route qui la reliait à Acre passèrent à nouveau complètement sous l’autorité des chrétiens en janvier 1229, grâce à l’accord conclu entre Frédéric II et le sultan al-Malik al Kamil ; les Francs confirmèrent à nouveau leur contrôle sur la ville en 1241, mais il semblerait que l’archevêché n’y soit revenu qu’en 1250. 

La dernière donation faite à la cathédrale et consistant en de nombreux mobiliers, ornements et parements sacerdotaux, fut complétée par le Roi de France Louis IX, qui effectua un pèlerinage à Nazareth en mars 1251.

Enfin, en avril 1263, la petite ville fut prise d’assaut par l’un des émirs du sultan Baybars : le village fut pillé et l’imposante basilique croisée détruite à tout jamais. La Grotte de l’Annonciation, qui n’a pas été concernée par de telles destructions, constitua jusqu’en 1730 le seul lieu encore accessible aux Chrétiens de la ville ainsi qu’aux pèlerins, lesquels étaient cependant obligés de verser une taxe aux gardiens musulmans.

L'église franciscaine du dix-huitième siècle

Au cours du XVIIIème siècle, les communautés chrétiennes de Nazareth vécurent une période de grande sérénité. En effet, en 1730, le Pacha autorisa la construction d’une nouvelle église sur la Grotte sacrée, à réaliser dans un délai de six mois, la durée de son pèlerinage à la Mecque. Le 15 octobre 1730, le Custode Pierre de Luri consacra la nouvelle église qui put finalement accueillir la communauté locale Latine qui ne cessait de s’agrandir. En effet, le jour de l’inauguration, plus de cent catholiques reçurent le sacrement de la confirmation. 

L’augmentation du nombre de chrétiens poussa la Custodie à ordonner en 1877 l’agrandissement de l’église favorisé par le soutien du père Cyprien de Trévise, commissaire de Terre Sainte.

L’édifice présentait une orientation nord-sud et la grotte de l’Annonciation, précédée par une petite antichambre, était insérée dans la crypte sous le presbyterium. Les comptes-rendus contemporains de Terre Sainte décrivent l’église comme l’un des plus beaux biens que possédait l’Église Latine en Orient. En 1742, le père Elzear Horn réalisa plusieurs plans qui nous confirment que la Grotte se trouvait sous le presbyterium et était accessible par un grand escalier. 

L’antichambre menant à la Grotte abritait la Chapelle de l’Ange dotée de voûtes d’arêtes surélevées par les quatre colonnes en granit, visibles encore de nos jours. Sur le côté gauche de l’antichambre, on pouvait trouver l’autel dédié à Saint Gabriel. Au fond de la grotte, se tenait l’autel en bois, richement décoré d’un tableau représentant l’Annonciation ; au-dessous de l’autel, se trouvait l’emplacement exact où se produisit l’Incarnation, indiquée par l’inscription en argent : « Verbo Caro hic factum est ». Toutes les représentations datant du dix-huitième siècle font figurer la colonne brisée et celle encore intègre qui marquent depuis plusieurs siècles l’endroit où se trouvaient l’Ange Gabriel et la Vierge Marie lors de l’Annonciation. Cet espace était relié à la grotte et au couvent franciscain par une ancienne galerie appelée la « Cuisine de Marie ».

L’église supérieure possédait deux autels placés le long des flancs : l’un était dédié à Saint François tandis que l’autre était dédié à Saint Antoine de Padoue. On pouvait également observer deux autels placés à l’intérieur de la zone absidale et dédiés à Saint Joseph, l’époux de Marie et à Sainte Anne, la mère de la Vierge.

Le nouveau sanctuaire

Dès la fin de la première guerre mondiale, la Custodie fit part au pape Pie IX de son intention de construire, sur le lieu de l’Annonciation, un sanctuaire plus digne. Quelques années plus tard, en 1954, l’occasion idéale se présenta : le premier centenaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Afin de célébrer cet événement, le Custode Giacinto Faccio décida d’entreprendre les travaux pour lesquels il fut nécessaire de démolir toutes les structures du dix-huitième siècle et de réaliser les fouilles archéologiques des restes antiques. 

Le célèbre architecte Antonio Barluzzi, qui avait déjà réalisé d’importants sanctuaires pour la Custodie, et notamment ceux du Gethsémani, du Tabor ainsi que le Dominus Flevit, fut le premier à être contacté pour la conception d’une telle structure. La revue de Terre Sainte publia en 1954 un article accompagné de ses plans. Le projet prévoyait l’édification d’une grande église à plan centré, recouverte d’une coupole et flanquée de quatre clochers ; tout comme la Basilique du Saint-Sépulcre, celle-ci fut conçue avec la Grotte vénérée au centre. 

La redécouverte de l’ancien village et des restes archéologiques des nombreux lieux de culte édifiés au fil des siècles, témoignait d’une vénération mariale continue longue de plusieurs siècles. C’est pour cette raison qu’elle devint un élément indispensable dans la conception du nouveau sanctuaire. Ce point de vue fut également partagé par le Saint-Siège qui exhorta la préservation des restes du village antique et des églises. Cette sollicitation conduisit la Custodie à promouvoir un nouveau projet confié cette fois-ci à l’architecte italien Giovanni Muzio, à l’initiative du père Alfredo Polidori qui prit en considération l’expérience de Muzio dans la conception d’édifices religieux réalisés plus particulièrement pour les Frères Mineurs pour lesquels il avait édifié à Rome l’église de Santa Maria Mediatrice et la dépendance, la Curie Généralice.
Ce projet devait répondre à plusieurs exigences : construire un nouveau sanctuaire marial capable d’accueillir des millions de pèlerins venant du monde entier ; accorder une grande visibilité aux restes croisés, byzantins et pré-byzantins témoignant de la longue vénération du lieu ; remédier aux problèmes de topographie dus à l’importante pente du col ; concevoir un lieu pratique et facilement gérable y compris par un petit nombre de religieux et pouvant également accueillir les activités de la paroisse de Nazareth. L’architecte devint tellement passionné par le projet qu’il refusa toute compensation financière. 

Il conçut une église s’élevant sur les murs croisés et divisée en deux niveaux de sorte à ce que dans la partie inférieure, les pèlerins puissent s’arrêter pour prier devant la grotte de l’Incarnation de la Parole, dans un environnement simple mais particulièrement chargé en émotions. En revanche, l’église supérieure devait permettre de célébrer la glorification de Marie au fil des siècles et sur tous les continents. Pour se faire, on décida d’orner les murs de nombreuses manifestations mariales réalisées dans plusieurs régions du monde. 

Muzio pensa également à un grand oculus central s’ouvrant au-dessus de la Grotte de sorte à ce que les deux églises puissent former un ensemble unique, couronnées par une coupole polygonale reprenant la forme de la corolle d’une fleur renversée et se terminant par un lanterneau indiquant de loin, tel une étoile, le Lieu Saint. 

Une fois approuvés par le Saint-Siège, les travaux commencèrent et se poursuivirent sans relâche. La Custodie fut à même de supporter les coûts faramineux grâce à la générosité de nombreux donateurs qui, grâce à la revue « La Terre Sainte » et à la précieuse aide des Commissaires en Terre Sainte, étaient toujours tenus au fait de l’avancement des travaux.

Les travaux pour l’aménagement du lieu commencèrent en 1959 et l’accord avec l’entreprise assignataire fut signé en septembre 1960. Quatre ans plus tard, le Pape Paul VI, lors de son pèlerinage en Terre Sainte, se rendit au nouveau sanctuaire qui était alors en cours de construction.

Après huit ans de travail, le sanctuaire fut finalement consacré le dimanche 23 mars 1969, en la présence du Cardinal Gabriel-Marie Garrone (à l’époque préfet de la Sainte Congrégation pour l’Éducation Catholique), du Patriarche Latin de Jérusalem S.B. Monseigneur Gori, du Ministre Général de l’Ordre Franciscain, du père Constantin Koser, Custode de Terre Sainte, du Révérendissime P. Alfonso Calabrese. Les custodes qui se succédèrent lors de la planification et de la réalisation des ouvrages furent les pères Giacinto Faccio, Angelo Lazzeri, Alfredo Polidori, Lino Cappiello et Alfonso Calabrese.

Les franciscains à Nazareth

Boniface de Ragusa, qui fut Custode de Terre Sainte à deux reprises, écrivit en 1567 qu’environ vingt ans auparavant, les frères se trouvaient à Nazareth où ils assuraient la conservation de l’église de l’Annonciation et qui, à un moment donné, en raison du chaos créé au sein du pays, durent se réfugier à Jérusalem laissant les clés de l’édifice à un chrétien local qui « jusqu’à présent conserve la maison, ouvre et ferme l’église et allume deux lampes à huile que lui donne le père Custode ». 

Par un firman (décret émis par le sultan) obtenu grâce à l’intervention du père supérieur de Terre Sainte, les franciscains furent autorisés, le 15 juin 1546, à restaurer leur église de Nazareth. Il s’agissait bien évidemment de l’église de l’Annonciation construite par les Croisés puis détruite : notons que la grotte continuait à être vénérée au milieu des décombres. Mais la restauration de l’église ne put se produire en raison des attaques continuelles perpétrées contre les chrétiens poussant ainsi les frères à s’éloigner du lieu. 

La présence des franciscains à Nazareth devint officielle en 1620. Au cours de cette année, le Custode Thomas Obicini de Novare obtint de l’Émir druze de Sidon, Fakhr al-Din II, la propriété de la grotte vénérée. Une fois la grotte passée entre les mains des franciscains, le père Jacques de Vendôme, un frère français, courageux et dynamique, resta sur le lieu pour assurer la garde, accompagné de deux autres confrères qui le rejoignirent à Jérusalem. Il construisit quelques cellules provisoires sur les ruines croisées ainsi qu’un petit espace contigu à la grotte, utilisé pour la célébration des messes. 

À partir de 1635, avec la mort de l’émir, les frères perdirent la protection dont ils bénéficiaient et les chrétiens de Nazareth furent les cibles d’attaques turques pendant les deux cent ans qui suivirent : la Grotte fut saccagée à plusieurs reprises, dépouillée de ses meubles et endommagée ; les frères furent agressés, incarcérés voire même tués. 

Au XVIIème et XVIIIème siècle, les religieux furent plusieurs fois contraints d’abandonner le couvent de Nazareth et de se retirer à l’hospice franciscain d’Acre ou à Jérusalem. Plus particulièrement, au cours du XVIIème siècle, les vols et les saccages ordonnés par le gouverneur de Safed conduisirent plusieurs fois les frères à demander à la Cour Impériale d’Istanbul que justice soit faite, tant pour récupérer leurs biens extorqués que pour exiger un retour de la légalité dans le pays. En dépit de cette situation, grâce à leur ténacité, ils ouvrirent la première école paroissiale en 1645 et accueillirent les pèlerins dans l’hospice construit dans les cellules simples du petit couvent. Bien que les pèlerinages (processions liées aux fêtes religieuses) furent entravés, ces derniers partirent effectivement de Nazareth pour rejoindre des lieux avoisinants rappelant des passages de l’Évangile tels que Cana et Tibériade.

En 1697, en raison des difficultés continues, les franciscains mirent au point une solution pour affronter au mieux l’instabilité continue. C’est ainsi qu’ils « louèrent » le village de Nazareth et par la suite trois autres villages voisins (Yaffia, Mugeidel et Kneifes). Pour conserver ce statut, les frères étaient obligés de verser une redevance. Cette tradition se perpétua jusqu’en 1770, date à laquelle les frères se résignèrent en raison de la lourde taxation. Concrètement, le père gardien de Nazareth remplissait la fonction de fonctionnaire civil et judiciaire, percevant des taxes qu’il reversait ensuite au Pacha de Saïda ainsi qu’au gouverneur d’Acre. Cette position pourrait être assimilée à celle d’Émir, autrement dit à celle de Seigneur du lieu. 

Au cours du dix-neuvième siècle, l’empire Ottoman fut caractérisé par l’émergence de poussées nationalistes internes animant le monde arabe. S’ensuivit une politique plus libérale et réformatrice grâce à l’arrivée au pouvoir du sultan Abdülmecit Ier, qui mit en œuvre une plus grande ouverture y compris à l’égard de la variété d’expressions religieuses. Par exemple, en 1867, les frères furent autorisés à ouvrir, à Nazareth, un établissement de noviciat pour la formation des jeunes franciscains, lequel fut fermé en 1940. Ce siècle fut marqué par une croissance pour tous : les Latins qui, en 1848 comptaient 600 fidèles, en comptaient 1200 à la fin du siècle, à savoir le double. De même, les activités sociales et paroissiales prirent une plus grande envergure : c’est en 1842 que fut créée la première école pour femmes, s’ajoutant aux autres écoles que la Custodie inaugurait également à Jérusalem et Bethléem. En 1837, a été construit un hospice pour pèlerins, détruit à cause d’un tremblement de terre et d’une inondation. L’actuelle Casa Nova, construite face à la basilique, date de 1896 : en plus d’accueillir des figures importantes telles que Napoléon Bonaparte, la Casa Nova reçut également de nombreux réfugiés palestiniens fuyant la guerre arabo-israélienne en 1948. 

Aujourd’hui, les franciscains possèdent à Nazareth une communauté paroissiale qui regroupe 500 fidèles rassemblés autour du Sanctuaire de l’Annonciation. L’école franciscaine Terra Santa occupe un immense bâtiment qui communique avec le couvent et compte environ 800 étudiants chrétiens et musulmans, favorisant ainsi l’intégration religieuse. D’autres activités sociales ont été mises en place pour aider les personnes âgées de la maison de retraite et les personnes handicapées qui bénéficient d’un centre spécifique. Par ailleurs, la Custodie a construit des maisons pour venir en aide aux personnes qui en ont le plus besoin.

 

Entrée Façade Portique

En survolant la ville de Nazareth, on aperçoit la coupole tronconique qui s’élève au-dessus des autres édifices et placée sur le magnifique tambour octogonal de la Basilique de l’Annonciation. La structure à plan carré et robuste rappelle une forteresse, elle est accolée au couvent franciscain. 

Cet édifice, conçu par l’architecte italien Giovanni Muzio, a été réalisé par l’entreprise Solel Boneh de Tel Aviv, grâce au travail de maçons adroits et de sculpteurs chrétiens et musulmans de Nazareth.

L’ouvrage achevé le 23 mars 1969 fut inauguré la même année, le jour de la fête de l’Annonciation. 

La Basilique atteint les 55 mètres de hauteur et son plan mesure 65x27 ; en raison de ses dimensions, elle est considérée comme l’un des plus grands monuments de ce genre en Moyen-Orient. 

En entrant par le portail principal, on se trouve face à l’immense façade et à l’entrée de la basilique inférieure. 

À gauche, se trouve depuis quelques années une statue de la Vierge ainsi qu’une fontaine s’écoulant en cascade sur le mur. 

Le long du périmètre sud du sanctuaire, un magnifique portique délimite l’immense parvis. 

Au-dessous du portique, il est possible d’admirer les figures de la Vierge réalisées par de nombreux artistes, représentant les sanctuaires mariaux du monde entier, un thème également repris à l’intérieur de la basilique supérieure. Derrière, vers l’arête placée au sud-est de la basilique, se dresse le clocher.

Située à l’intérieur d’un grand espace délimité, la basilique présente une façade moderne ornée de bas-reliefs et d’inscriptions qui résume, du point de vue théologique, le Mystère de l’Incarnation, réalisée par le sculpteur italien Angelo Biancini.

La façade en pierre blanche est légèrement creuse et alternée par des bandes horizontales de pierre rose, ornées avec les quatre éléments naturels qui, selon la cosmographie antique, ont été traversés par le Christ avant son incarnation : le feu, l’air, l’eau et la terre. Trois rangées de fenêtres, composées de lucarnes plus petites organisées en pyramide, confèrent un aspect élancé et vertical à la façade solide.

En haut, ont été insérés deux bas-reliefs représentant Marie et l’Ange Gabriel lors de l’Annonciation ; au-dessous de ces œuvres, on trouve l’expression latine « Angelus Domini nuntiavit Mariæ ».

Sur la bande sous-jacente, on trouve les quatre évangiles représentés par des symboles : l’homme ailé pour Matthieu, le lion pour Marc, le bœuf pour Luc et les traits d’un aigle pour Jean. Sur les côtés, des inscriptions en latin reprennent les prophéties du Christ et de Marie mentionnées dans l’Ancien Testament : à gauche, on retrouve le passage suivant de la Genèse « Ait Dominus ad serpentem. Ipsa conteret caput tuum et tu insidiaberis calcaneo eius » (L'Éternel Dieu dit au serpent: «Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tout le bétail et tous les animaux sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci t'écrasera la tête et tu lui blesseras le talon)(Gn 3,14-15) et à droite celui d’Esaïe « Ecce Virgo concipiet et pariet filium et vocabitur nomen eius Emmanuel » (« Voilà pourquoi c'est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe: la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l'appellera Emmanuel. ») (Es 7, 14b). 

Au-dessus des trois portes d’entrée, est inscrit l’hymne de Jean « Verbum Caro factum est et habitavit in nobis » (« Et la Parole s'est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père ») (Jn 1,14). 

La façade est entourée sur les côtés par deux donjons octogonaux. Au sommet du tympan, on peut observer le Christ bénissant, une statue en bronze haute de trois mètres : en effet, toute la façade est dédiée au Fils de Dieu « né d'une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi afin que nous recevions le statut d'enfants adoptifs » (Ga 4,4-5).

Sur le linteau de la porte centrale, a été gravé le monogramme du Christ, l’ancien symbole chrétien que l’on retrouve également sur les mosaïques byzantines à l’intérieur de l’église inférieure. Les battants des portes, fabriqués en bronze et en cuivre bosselé, et réalisés par le sculpteur allemand Roland Friedrichsen, représentent la vie du Christ depuis sa naissance jusqu’à sa mort sur la croix. 

La porte centrale présente d’importantes dimensions, elle est également intégrée dans un portail en granit rouge. La réalisation de la Porte Sainte, financée par la Bavière, est l’œuvre du sculpteur Friederichsen. 

Au centre du linteau, a été gravée la Sainte Trinité qui éclaire le monde comme Dieu créateur, Dieu sauveur et Dieu vivificateur. Elle représente les symboles suivants : l’œil de la providence du Père, la croix de Jésus-Christ et la colombe de l’Esprit Saint.

Le portail est historié par des hauts-reliefs en bronze. Les battants représentent seize scènes de la vie de Jésus dont six ont été sculptées en haut-relief : à gauche, on retrouve l’enfance, la fuite d’Égypte et la vie à Nazareth et à droite, sa vie publique avec le baptême, le sermon sur la Montagne et la crucifixion. 

Sur les montants, on aperçoit des personnages bibliques de l’ancien et du nouveau testament : à gauche, se trouvent Adam, Salomon, Isaac, Jacob, Noé, Abraham, Élie, Jérémie, Samuel, Moïse et David ; à droite, se trouvent Pierre, Thaddée, Matthias, Thomas, Simon, Jacques, Jean, Barthélémy, Philippe, André, Matthieu, Jacques, fils d’Alphée. Jésus représente l’union entre l’Ancien et le Nouveau Testament.

Les deux portes latérales, réalisées en cuivre bosselé, sont ornées de scènes bibliques de l’Ancien Testament représentant la figure du Christ en tant que Messie. 

Sur la porte de gauche, ont été représentées trois scènes qui rappellent l’épisode du salut depuis l’histoire d’Adam et Ève jusqu’au sacrifice d’Isaac tué par son père Abraham, en passant par l’arche de Noé et le déluge universel. Cette « porte d’Adam » illustre les événements ayant précédé la venue de Jésus : malgré le péché originel, Dieu a toujours tenté de créer une alliance avec les hommes. 
Les didascalies qui entourent ces scènes sont des extraits de l’Ancien Testament. 

Sur la porte de droite qui assure une continuité avec celle de gauche, se poursuit l’excursus sur les personnages bibliques qui retracent l’histoire du salut. Parmi les personnages importants, on retrouve le roi David et Jonas, des personnages qui renvoient directement à Jésus. 

Le flanc sud de la basilique se compose de la façade originale et merveilleuse représentant la prière « Salve Regina », qui permet d’accéder à la partie inférieure. Ici, Marie est glorifiée comme mère d’espérance et de miséricorde. La prière est gravée sur les pierres de bandes rosacées, à partir de la première rangée en haut. Au centre, a été creusé un balcon artistique qui s’ouvre sur la basilique supérieure. 

Immédiatement au-dessous de celui-ci, se trouve la statue de bronze réalisée dans les dimensions réelles de la Sainte Vierge, réalisée par l’italien Franco Verroca, qui nous montre une Marie jeune, comme elle pouvait l’être au moment de l’Annonciation. 

Un petit pronaos orné de mosaïques et de marbre, précède la porte réalisée en bronze par l’américain F. Shardy. Celle-ci se compose de nombreux carreaux et raconte l’histoire de la vie de la Madone ; cette structure a été offerte par les États-Unis d’Amérique. Les battants mettent en valeur la figure de la Vierge Marie en représentant des scènes de sa vie, depuis son enfance jusqu’à l’Assomption ainsi que par l’image de Marie « Mater Ecclesiæ » qui, avec son voile protège l’Église universelle représentée par un groupement de nombreux édifices sacrés. 

Sur les côtés de l’atrium, on trouve deux mosaïques : l’une représentant l’image de la « Navis Salutis » de Pierre et l’autre représentant la harpe du Roi David. Les deux images rappellent des éléments de la tradition antique, et plus particulièrement la Navette qui représente l’Église traversant les flots sans jamais s’écrouler. 

Basilique inférieure et Grotte de l’Annonciation

L’entrée à la basilique inférieure est particulièrement suggestive et constitue une invitation à la prière. L’espace a été volontairement conçu pour donner de l’importance à la Grotte ainsi qu’aux vestiges archéologiques appartenant, selon la tradition, au lieu de l’Annonciation et de l’Incarnation du Sauveur. La position centrale de la Grotte offre une vue panoramique sur l’ensemble de l’environnement. 

La structure réalisée en béton armé a été construite sur le plan de l’ancienne basilique croisée, dont le périmètre fut découvert lors de fouilles réalisées à la première moitié du XXème siècle. Les trois absides ont été reconstruites sur les premières absides datant du XIIème siècle. 

Au centre de l’abside du maître-autel, a été placée une croix en bronze, tandis que l’abside nord contient des représentations des parents de Marie, Saint Joachim et Sainte Anne. Enfin, il est possible d’observer au niveau de l’abside sud un tableau datant du dix-huitième siècle et représentant l’Annonciation ; celui-ci avait été conservé à l’intérieur de la Grotte Sainte de 1754 à 1954, année de la démolition de l’église du dix-huitième siècle.

La Grotte de l’Annonciation est entourée d’une grille en fer battu et surélevée par un baldaquin suspendu, orné de reliefs en cuivre doré qui représentent la scène de l’Annonciation. 

La Grotte vénérée est située au-dessous du niveau de la basilique actuelle. Dans le Sanctuaire construit par les franciscains au XVIIIème siècle, celle-ci se trouvait au-dessous du presbyterium situé face à des escaliers permettant d’accéder à cette cavité naturelle. Après les fouilles archéologiques réalisées au siècle dernier, on décida de continuer à rendre visible la Sainte Grotte ainsi que les anciens vestiges afin de donner une plus grande importance à ce lieu vénéré dès les premiers siècles de l’ère chrétienne. 

Il est possible d’apercevoir des fragments de murs et de mosaïques ayant appartenu à la salle de prière primitive et à l’église byzantine édifiée par la suite. Une cuve, retrouvée sous les mosaïques byzantines, était probablement présente à l’intérieur du complexe d’habitation dont faisait également partie la Grotte. On suppose que cette cuve ait ensuite été utilisée pour la réalisation de rites baptismaux.

Face à la Grotte Sainte, a été aménagé, à l’intérieur du périmètre de l’église byzantine, un espace dédié aux célébrations liturgiques. 

La pénombre permet au visiteur de jouir du contraste de la lumière révélant le lieu de l’Annonciation éclairé par la pierre blanche de la Grotte. 

Dès son entrée dans la basilique, le visiteur reste ému face à l’atmosphère silencieuse et de recueillement créée par une architecture harmonieuse, en syntonie avec le Sanctuaire qu’elle renferme. 

La mur nord (qui se trouve à gauche lorsqu’on entre dans l’édifice) est constituée d’un mur moderne édifié sur le puissant mur de l’église croisée, réalisé avec des pierres bien travaillées et alterné de demi-colonnes. Les fenêtres, données par l’Autriche et réalisées par Lydia Roppolt, rappellent un style ancien. Au centre, on trouve, entourés par une balustrade de fer, des vestiges de la basilique byzantine qui abrite, face à la grotte, le nouvel autel utilisé pour les célébrations. 

Au-dessous du sol en mosaïques datant de l’époque byzantine, ont été retrouvées des pierres enduites de ciment ayant appartenu au premier lieu de culte édifié. Les enduits présentent des graffitis laissés par les pèlerins au fil des siècles, conservés aujourd’hui au sein du musée archéologique de la Basilique. Une cuve précédée par des marches a été retrouvée sous les mosaïques et s’avère être identique à celle découverte dans l’église de Saint-Joseph. 

Au fond de la basilique inférieure, figurent les trois absides, en partie restaurées et en partie reconstruites, en style croisé. Les deux absides latérales pourvues d’autels orientés vers les fidèles, ont été reconstruites avec d’anciennes pierres ; l’abside centrale est ornée d’un crucifix en cuivre bosselé réalisé par le sculpteur Ben Shalom, originaire d’Haïfa, qui ressemble exactement au crucifix s’étant adressé à Saint François dans l’église de Saint-Damien. L’abside comprend les tubes d’orgue réalisés par la célèbre entreprise Tamburini, de Crémone (Italie).

Le presbyterium correspond au périmètre de la basilique byzantine. En se penchant sur la balustrade en fer, il est possible d’apercevoir la Grotte de l’Annonciation. À l’intérieur de l’ancienne abside en hémicycle de l’église byzantine, a été aménagé un espace pour les célébrants. L’autel, orienté vers la Grotte, se trouve au centre de la petite nef.

Au-dessous de la balustrade, on observe des murs et mosaïques du sol de l’église byzantine. Ces structures en mosaïques sont très fragmentaires en raison des transformations structurelles du sanctuaire au fil des siècles. Les mosaïques placées au sud, dont les corniches représentent représentant des entrelacs géométriques, et servant d’encadrement, appartiennent à la nef latérale de l’église byzantine ; les mosaïques que l’on retrouve à l’ouest sont orientés en direction de la Grotte et présentent une couronne formée par des tesselles de couleur noire et rouge-vermeil. Elle représentent au centre le monogramme constantinien constitué des lettres grecques Chi-Ro, les deux premières lettres du mot « Christ ». 

Ensuite, un autre tableau constitué avec le même type de mosaïques est composé de tesselles noires sur un fond blanc, et reportent le dessin de la croix cosmique. Ces symboles furent utilisés par les premiers chrétiens en tant qu’emblèmes du Christ ; leur pose sur le sol nous permet de dater cet ensemble de mosaïques à 427 ap. J-C, lorsque l’empereur Théodose II interdit de dessiner des croix sur le sol afin d’éviter tout piétinement du signe de la Rédemption. 

Comme dans tous les autres sanctuaires de mémoire chrétienne érigées en Terre Sainte, la Grotte de Nazareth désigne elle aussi l’endroit exact, le « Hic », où se déroulèrent les événements de l’Évangile : en effet, ici, la Vierge Marie entendit les paroles de l’Annonciation ; c’est ici qu’elle prononça le fiat ; c’est ici que la Parole se fit chair ; c’est ici que la pureté et la virginité s’unirent à la maternité, tout en restant intactes. 

La Grotte de l’Annonciation s’ouvre comme un petit sanctuaire, lieu de l’Annonciation que l’Ange Gabriel fit à Marie. Pour rejoindre le niveau de la Grotte sacrée et de la petite grotte qui se trouve à côté, il faut descendre les sept marches de l’escalier est et traverser la Chapelle de l’Ange, vers l’escalier permettant de remonter ; ces deux escaliers correspondent aux entrées construites à l’époque des Croisés et qui devaient ressembler à ceux conduisant encore aujourd’hui à l’intérieur de la grotte de Bethléem. 
La Grotte vénérée a fait l’objet de nombreuses évolutions au fil du temps afin d’assurer les visites du Lieu et les célébrations du culte. Aujourd’hui, elle ressemble à une petite chapelle rocheuse composée de roche naturelle et de maçonnerie. 

L’extérieur présente déjà deux éléments d’une importance fondamentale en ce qu’ils attestent de l’appartenance du lieu à l’ancien village. Il s’agit de deux grands silos, datant de l’époque de Jésus et de la période suivante. Ces silos, des cavités dont ont été conservés quelques éléments, se trouvent à droite et à gauche de la porte permettant d’accéder à la Grotte, avec la balustrade en fer battu. De plus, au-dessus de la Grotte et le long des flancs, il est possible de reconnaître des piliers croisés qui soutenaient les arcades de la grande église. 

En entrant dans la Grotte, il est possible d’admirer les restes de la roche naturelle qui formait autrefois la grotte ainsi que les sections de maçonnerie en partie reconstruites dans une pierre blanche lumineuse. Le plafond, qui a subi autrefois plusieurs modifications visant à conférer à la grotte l’apparence d’une chapelle, présente une forme légèrement arrondie. À l’époque des Croisés, la Grotte fut isolée et resculptée de l’extérieur de sorte à pouvoir être insérée dans le nouvel édifice sacré ; de même, une partie de la voûte, probablement écroulée, a été remplacée par des maçonneries mises sur place par les Croisés. Récemment, des trous ont été réalisés afin d’assurer l’aération de la pièce qui souffre d’importantes dégradations en raison du taux d’humidité élevé présent à l’intérieur. 

Pour soutenir le pilier que les Croisés construisirent au-dessus de la grotte, il fut nécessaire d’insérer trois colonnes : deux placées à gauche, à l’extérieur du nouveau mur de la Grotte et une autre colonne fendue et suspendue, placée à l’intérieur. Parmi les colonnes se trouvant à l’extérieur, la plus grande fut appelée par les pèlerins du Moyen-âge « colonne de l’Ange » tandis que la colonne fissurée, présente à l’intérieur était appelée « colonne de la Vierge » dont l’emplacement était considéré se trouver à l’endroit exact sur lequel s’assit Marie lors de l’Annonciation. La colonne, qui sort du toit de la grotte, fut brisée sous le règne des Ottomans car ces derniers pensaient qu’elle abritait un trésor. 

L’autel principal sur lequel on peut lire l’inscription « Verbum caro hic factum est », la Parole qui s’est incarnée « ICI », appartient au sanctuaire franciscain construit en 1730.

En entrant par la droite, on observe une petite abside réalisée pour terminer l’un des cinq autels se trouvant à l’intérieur de la Grotte et de la Chapelle de l’Ange jusqu’à la moitié du siècle dernier. L’abside fut à maintes reprises recouverte d’enduits et les pèlerins y laissèrent des graffitis qui, en raison d’importantes dégradations des murs, ont malheureusement disparu. 

L’espace situé au nord, placé davantage à l’intérieur de la grotte, est en forme d’hémicycle et a abrité pendant de nombreux siècles un autel dédié à Saint Joseph. Il contient aujourd’hui une colonne soutenant le tabernacle. 

Derrière l’autel de l’Annonciation, un petit escalier creusé dans le mur permet de rejoindre une grotte mieux connue sous le nom de « cuisine de Marie ». 
 

Basilique supérieure

Lorsque le visiteur pénètre à l’intérieur de la lumineuse Basilique supérieure, il se rend immédiatement compte de la différence avec l’espace de recueillement qu’abrite la basilique inférieure. Toute l’iconographie est une célébration de la figure du Christ, de Marie et de l’Ordre des frères mineurs. 

On y accède depuis la zone inférieure en empruntant deux escaliers en colimaçon placés des deux côtés de l’entrée. Mais l’entrée principale se trouve sur le côté nord de l’édifice, face à l’immense terrasse surélevée protégeant les vestiges archéologiques de l’ancien village et qui relie le parvis de la Basilique au Couvent ainsi qu’au centre paroissial. 

Au nord de l’édifice, se trouvent deux portes : celle positionnée à gauche prend le nom de Mater Christi ou d’ « Ecclesia ex Circumcisione » (Église de la Circoncision), et l’autre, placée à droite et appelée porte de la Mater Ecclesiae ou d’« Ecclesia ex Gentibus » (Église des Gentils). 

Le tympan de la porte de gauche offre une représentation de la nativité en céramique vitrifiée ; quant au tympan de la porte de droite, il représente Marie qui, avec son voile grand ouvert, accueille les croyants. Ces deux hauts-reliefs ont été réalisés par Angelo Biancini.

Les battants en bronze, sculptés par le hollandais Niel Steenbergen, représentent les deux branches de l’Église : celle juive et celle gentille. Sur la porte de gauche qui représente l’Église d’origine juive, on observe l’arbre de Jessé, de l’Annonciation, de l’Adoration des bergers et de la Vocation de Pierre. Pour la porte de droite, on retrouve des images bibliques rappelant la branche gentille de l’Église : l’expérience du prophète Jonas, la visite des Mages, la Pentecôte et la conversion de Saül. 

À l’extérieur, face à la porte, se trouve le baptistère de forme octogonale. Le sol du parvis est orné de la représentation du cantique des créatures de Saint François d’Assise et d’autres symboles incarnant la spiritualité franciscaine. 

L’intérieur de la basilique est inondé d’une lumière intense et de couleurs jaillissant des nombreuses images mariales ornant l’église. La lumière émane de la coupole et des immenses vitrages dédiés à Marie.

Au niveau de l’abside centrale, on observe la majestueuse mosaïque reportant l’article du Credo professant l’Église : « Une, Sainte, Catholique et Apostolique ». 

Le thème de la Vierge, Mère de Dieu, est présent dans de nombreux ornements, y compris dans le candélabre en bronze, placé dans le presbyterium, endroit qui résume le salut des origines jusqu’à l’Église romane. Les absides latérales renferment les chapelles érigées en l’honneur du « Saint Sacrement » et de la « Custodie de Terre Sainte » avec les Saints Franciscains. 

Les murs de l’église constituent un véritable triomphe marial : une succession d’images de la Vierge, issues de nombreux sanctuaires du monde pour marquer à nouveau l’Incarnation du Christ diffusée dans toutes les cultures du monde. Les panneaux proviennent des quatre coins du monde. Sur le mur de droite, on peut lire : Cameroun, Hongrie, Brésil, États-Unis, Pologne, Espagne, Italie et sur le mur de gauche : Angleterre, Australie, Argentine, Venezuela, Liban, Japon, Canada. 

Les vitrages des façades sud et ouest représentent divers éléments de l’Annonciation et ont été réalisés par l’artiste parisien Max Ingrand : la forme présentant un arc en ogive rappelle le style propre aux anciennes cathédrales gothiques. 

Sur le sol en marbre, ouvrage réalisé par Adriano Alessandrini, ont été marquetés les dogmes et privilèges mariaux prononcés au fil des siècles par les pères conciliaires et les papes, depuis le Concile d’Éphèse en 431 ap. J-C, qui proclama la maternité divine de Marie. 

Enfin, dirigeons notre regard sur l’oculus étoilé qui s’ouvre sur les vestiges de la Grotte de l’Annonciation. 

Parvis du niveau supérieur de la basilique

Le parvis surélevé, situé à l’entrée de la basilique supérieure, a été construit dans un double objectif : d’une part, protéger et rendre visible les fouilles archéologiques de l’ancien village de Nazareth et d’autre part, relier les deux sanctuaires de l’Annonciation et de Saint-Joseph par un passage longeant le couvent franciscain. 

Au centre du parvis, a été édifié le baptistère réalisé par le couple d’artistes allemands Bernd Hartmann-Lintel et Ima Rochelle, travaillant le bronze et les mosaïques, qui ont représenté à l’intérieur du baptistère le Baptême de Jésus dans le Jourdain ainsi que la descente de l’Esprit Saint. Le baptistère abrite le précieux modèle en bois issu de la reconstruction croisée de la basilique, d’après l’hypothèse du père Viaud, qui s’y intéressa de près au début du vingtième siècle.

Le sol du parvis est orné de pierres blanches et noires reportant les symboles de l’Ordre franciscain et de la Custodie ainsi qu’une immense vigne rembougée de grappes de raisins et d’oiseaux qui s’en abreuvent. Une image qui reprend un ancien motif iconographique paléochrétien, faisant probablement allusion à Jésus, la véritable vigne nourrissant les chrétiens. L’arbre pourrait également rappeler celui dont il est fait mention dans la parabole de la petite graine de moutarde qui devient une grande plante : « Le royaume des cieux ressemble à une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle a poussé, elle est plus grande que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. » (Mt 13,31-32).

Musée archéologique de Nazareth

Le Musée est situé au nord de la basilique de l’Annonciation, au sein des bâtiments construits sur l’ancien palais épiscopal d’époque croisée. Fondé en 1910 par le père Viaud pour illustrer l’histoire des fouilles, ce musée renferme la collection des objets les plus intéressants découverts lors des recherches archéologiques.

On accède au musée par le jardin de roses, à côté de l’entrée du couvent franciscain. En se dirigeant vers l’entrée, le visiteur aura la chance d’admirer certains vestiges architectoniques ayant appartenu à la Basilique byzantine et croisée. 

Le musée, qui se visite sur réservation, comprend une grande salle d’exposition ainsi qu’un site archéologique situé au-dessous du parvis surélevé. 
Une carte présentant plusieurs couches superposées les unes sur les autres illustre, grâce à un système de couleurs, les découvertes faites dans la zone. Cette reconstitution synthétique permet au visiteur de mieux comprendre les évolutions ainsi que les périmètres à l’intérieur desquels il se déplace : le jaune représente la zone du village avec les carrières, les silos et les couloirs, en bleu, sont représentés les restes de l’époque pré-byzantine et byzantine ; en rouge, les périmètres délimitant les emplacements des constructions croisées ; en blanc, le nouveau sanctuaire. 

Église de Saint-Joseph

En longeant le couvent franciscain dans la direction nord, on arrive au Sanctuaire érigé à la mémoire de Saint Joseph, l’époux de Marie et le père putatif de Jésus. 

La tradition antique associe à cette Basilique le souvenir de la maison du charpentier de Nazareth. Parmi les témoignages les plus anciens, rappelons celui du pèlerin Arculfe (VIIème siècle), qui mentionna l’existence d’un sanctuaire connu sous le nom de « Sanctuaire de la Nutrition ». C’est ici que Jésus grandit et fut élevé par ces parents. 

Une autre tradition assimile ce lieu à « l’atelier de Joseph », mémoire que les franciscains récupérèrent à leur arrivée à Nazareth au XVIIème siècle.

Aujourd’hui, s’élève sur les ruines de l’église croisée, une structure néo-romane conçue par l’architecte allemand Wendelin (naturalisé français) et réalisée entre 1911 et 1914. Avant une telle date, se dressait à cet endroit une petite chapelle construite par les franciscains en 1754. 

À l’occasion des fouilles archéologiques réalisées à la fin du dix-neuvième siècle, on découvrit une cuve avec un sol en mosaïques, interprétée comme étant un ancien baptistère, ainsi qu’une série de grottes et de silos visibles à l’intérieur de la crypte de l’église. 

L'église de l’Archange Gabriel Gabriele

À Nazareth, il existe un autre sanctuaire lié à la tradition orientale et dédié à l’Ange Gabriel. Il commémore la première Annonciation que l’Archange fit à la Vierge, près d’un puits. Cette tradition, qui trouve son origine dans le Protévangile de Jacques, commença à se diffuser à partir du IIème siècle. 

Le premier témoignage attestant d’une église édifiée sur le lieu arrive seulement à partir de la période croisée (XIIème siècle). Mais la présence d’un sanctuaire précédemment édifié à l’époque byzantine est tout à fait envisageable. 

Le lieu de culte actuel qui appartient à la communauté gréco-orthodoxe, fut construit en 1750 par des moines, sur les ruines du Sanctuaire croisé détruit par les musulmans. En 1767, a été insérée à l’intérieur du presbyterium l’iconostase en bois représentant de précieuses icônes de l’école de Jérusalem. 

Au cours du siècle dernier, entre 1977 et 1978, deux artistes roumains décorèrent les murs du Sanctuaire avec la représentation de scènes bibliques. 

En traversant l’église, on accède à une crypte au fond de laquelle jaillit l’eau de la source. Les murs de la crypte sont ornés de quatre arceaux trilobés et recouverts de marbre et d’émail. Une niche placée à côté de l’autel abrite la source qui jaillit directement depuis la roche. 

 

Annonciation

L’Évangile selon Saint Luc (Lc 1, 26-38)

Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, chez une vierge fiancée à un homme de la famille de David, appelé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. L'ange entra chez elle et dit: « Je te salue, toi à qui une grâce a été faite, le Seigneur est avec toi. [Tu es bénie parmi les femmes.] » Troublée par cette parole, Marie se demandait ce que pouvait signifier une telle salutation. L'ange lui dit : « N'aie pas peur, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu seras enceinte. Tu mettras au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son ancêtre. Il régnera sur la famille de Jacob éternellement, son règne n'aura pas de fin. » Marie dit à l'ange: « Comment cela se fera-t-il, puisque je n'ai pas de relations avec un homme ? » L'ange lui répondit : « Le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Voici qu'Élisabeth, ta parente, est elle aussi devenue enceinte d'un fils dans sa vieillesse. Celle que l'on appelait 'la stérile' est dans son sixième mois. 
En effet, rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit : « Je suis la servante du Seigneur. Que ta parole s'accomplisse pour moi ! » Et l'ange la quitta.

Songe de Joseph

L’Évangile selon Saint Matthieu (Mt 1, 16-25)

Jacob eut pour fils Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu'on appelle le Christ. Il y a donc en tout générations depuis Abraham jusqu'à David, générations depuis David jusqu'à la déportation à Babylone et générations depuis la déportation à Babylone jusqu'au Christ.
Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle se trouva enceinte par l'action du Saint-Esprit. 1Joseph, son fiancé, qui était un homme juste et qui ne voulait pas l'exposer au déshonneur, se proposa de rompre secrètement avec elle. Comme il y pensait, un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et dit : « Joseph, descendant de David, n'aie pas peur de prendre Marie pour femme, car l'enfant qu'elle porte vient du Saint-Esprit. Elle mettra au monde un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l'appellera Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ». à son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné et il prit sa femme chez lui, mais il n'eut pas de relations conjugales avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde un fils [premier-né] auquel il donna le nom de Jésus.

Retour de la Sainte Famille en Galilée

L’Évangile selon Saint Matthieu (Mt 2,19-23)

Après la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Égypte, et dit : « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère et va dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie du petit enfant sont morts. » Joseph se leva, prit le petit enfant et sa mère et alla dans le pays d'Israël.
Cependant, quand il apprit qu'Archélaüs régnait sur la Judée à la place de son père Hérode, il eut peur de s'y rendre. Averti dans un rêve, il se retira dans le territoire de la Galilée et vint habiter dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce que les prophètes avaient annoncé : « Il sera appelé nazaréen. »

Discours de Jésus à la Synagogue

Évangile selon Saint Luc (Lc 4, 16-30)

Jésus se rendit à Nazareth où il avait été élevé et, conformément à son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il le déroula et trouva l'endroit où il était écrit: L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré par onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé [pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,] pour proclamer aux prisonniers la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année de grâce du Seigneur. Ensuite, il roula le livre, le remit au serviteur et s'assit. Tous ceux qui se trouvaient dans la synagogue avaient les regards fixés sur lui. Alors il commença à leur dire : « Aujourd'hui cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. » Tous lui rendaient témoignage ; ils étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche et ils disaient: « N'est-ce pas le fils de Joseph ? » Jésus leur dit: « Vous allez sans doute me citer ce proverbe : “ Médecin, guéris-toi toi-même ”, et vous me direz: “ Fais ici, dans ta patrie, tout ce que, à ce que nous avons appris, tu as fait à Capernaüm. ”» Il leur dit encore : « Je vous le dis en vérité, aucun prophète n'est bien accueilli dans sa patrie. Je vous le déclare en toute vérité: il y avait de nombreuses veuves en Israël à l'époque d'Élie, lorsque le ciel a été fermé 3 ans et 6 mois et qu'il y a eu une grande famine dans tout le pays. Cependant, Elie n'a été envoyé vers aucune d'elles, mais seulement vers une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi de nombreux lépreux en Israël à l'époque du prophète Elisée, et cependant aucun d'eux n'a été purifié, mais seulement Naaman le Syrien.» Ils furent tous remplis de colère dans la synagogue, lorsqu'ils entendirent ces paroles.
 Ils se levèrent, le chassèrent de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était construite, afin de le précipiter dans le vide. Mais Jésus passa au milieu d'eux et s'en alla.

Annonciation : 25 mars

L’origine de la célébration de la Solennité de l’Annonciation reste inconnue même si l’on sait qu’elle commençait déjà à être célébrée dès le IVème siècle, période de diffusion du culte marial qui connaîtra son apogée avec la définition du Maria « Dei Genetrix », Mère de Dieu, à l’occasion du Concile d’Éphèse en 431. 
Le fait qu’il existait dès les origines de l’ère chrétienne un lieu de culte auprès de la Grotte de l’Annonciation laisse entendre que la liturgie de l’Annonciation y était déjà célébrée.
Certaines des fêtes mariales les plus importantes qui trouvent leur origine dans les récits évangéliques, les apocryphes et dans les dogmes mariaux sont en effet célébrées solennellement en Terre Sainte, sur les lieux gardiens de leur mémoire : 
- l’Annonciation, célébrée le 25 mars, à la Basilique de l’Annonciation, à Nazareth ;
- la Visitation, célébrée le 31 mai, au Sanctuaire de la Visitation d’Aïn Karem ;
- l’Assomption, célébrée le 15 août, au cours de laquelle est prévu un moment de prière auprès de la Tombe de Marie à Jérusalem ; 
- la Nativité, célébrée le 8 septembre, à l’Église Sainte-Anne de Jérusalem.
La Custodie de Terre Sainte célèbre la solennité de l’Annonciation à Nazareth avec l’entrée solennelle du Patriarche dans la Basilique, aux vêpres du 24 mars, en préparation de la célébration solennelle du lendemain. Les Vêpres solennelles sont suivies par une veille à l’intérieur de la Sainte Grotte, qui se déroulera tard dans la soirée. 
La matinée du 25 mars constitue un moment de grande joie et de participation pour la communauté locale chrétienne et représente l’apogée de la vie du Sanctuaire. 
Au terme de la célébration, a lieu une procession autour de la Grotte, symbole de l’Incarnation. Lors de la procession, est porté solennellement le Livre des Évangiles, signe de la Parole qui s’incarna ici-même. Par ailleurs, le Gardien du couvent apporte la Rose d’or, offerte par Jean-Paul II lors de son pèlerinage effectué en 2000, qui symbolise le délicieux parfum qu’apporta le Christ dans le giron de la Vierge Marie. 

Saint Joseph : 19 mars

Dans la tradition antique, le culte rendu à Saint Joseph s’est développé autour de sa maison, et plus particulièrement grâce aux descendants de la famille du « charpentier de Nazareth ». 
La maison de Joseph, mentionnée comme lieu de culte par les témoins Épiphane et l’Anonyme de Plaisance, perdit peu à peu de son importance. Ce n’est qu’à la suite de la période croisée qu’elle sera à nouveau valorisée, notamment avec l’arrivée des franciscains. 
Dans l’histoire de la spiritualité franciscaine, la figure de Saint Joseph a toujours été mise en lumière en raison de son rôle important en tant que père terrestre de Jésus. Cette tradition a pris une certaine ampleur sous le généralat de Saint Bonaventure de Bagnoregio (XIIIème siècle) ainsi qu’avec le mouvement de l’Observance de Saint Bernard de Sienne (XVème siècle). 
Le Calendrier Liturgique a fixé la date de la fête de Saint Joseph au 19 mars. Les premiers à célébrer cette tradition furent les moines bénédictins en 1030, suivis des Servites de Marie en 1324, puis des Franciscains en 1399. Elle a enfin été promue par les actions des papes Sixte IV et Pie V et fut rendue obligatoire en 1621 par le pape Grégoire VI.

À Nazareth, la fête de Saint Joseph est célébrée aux côtés de l’Église toute entière le 19 mars le lendemain du début de la solennité marquée par l’entrée vespérale du Père Custode à l’intérieur de l’église dédiée au Saint. Le 19 mars, après la Messe, la communauté se rend en procession vers la maison de la Vierge, pour une reconstitution des noces de Marie et Joseph. La célébration se termine par une supplication invoquée à Saint Joseph, devant la Sainte Maison de la Vierge, dans laquelle il est acclamé en tant que Custode du Rédempteur, Époux de la Vierge et Patron Universel de l’Église. 
Cette festivité est célébrée solennellement par toute l’Église Latine de Terre Sainte et ouvre le temps liturgique qui met en scène le Sanctuaire de Nazareth et se termine le 25 mars avec la solennité de l’Annonciation. 

Le culte marial : origines et développement

 

Au fil des siècles, la réflexion théologique a permis à l’Église d’approfondir les bases scripturaires, patristiques et traditionnelles du culte rendu à Marie. 
Dans les Évangiles, Marie fait partie du dessein mystérieux de Dieu à travers : 

  • la conception virginale de Jésus ;
  • le dialogue de foi avec Dieu lors de la Sequela Christi jusqu’à la crucifixion de ce dernier ;
  • le partage avec la communauté des Apôtres.


Dès les origines de l’ère chrétienne, l’Église a défini pour Marie les principales vérités de foi à la base du dogme marial : 

  • « Theotòkos » (Mère de Dieu), au Concile d’Éphèse en 431 ;
  • « Aeiparthenos » (Toujours Vierge), au Synode du Latran, en 649.

Au Moyen-âge, le culte marial prit une plus grande importance. Pour évoquer Marie, la prière monastique a recours aux expressions suivantes : « Reine » et « Mère de Miséricorde », « Médiatrice de la Réconciliation entre le Christ et l’Église » et « Mère des Miracles en faveur des pêcheurs ». On retrouve ces appellations dans les pièces de la bienheureuse Vierge Marie ainsi que dans les chapelets mariaux, qui donneront ensuite le Saint Rosaire.
À l’époque contemporaine, les apparitions de la Madone à Catherine Labouré (1830) ainsi qu’à Bernadette Soubirous à Lourdes (1858), accompagnent la formulation du « Dogme de l’Immaculée Conception » (1854), proclamé en1854 par le pape Pie IX, à l’unanimité avec les évêques du monde entier. La grande ampleur que prit le culte marial aboutit au « Dogme de l’Assomption de Marie » prononcé par Pie XII en 1950.
Aujourd’hui, la doctrine mariale se base essentiellement sur le « Lumen Gentium », la constitution dogmatique du Concile du Vatican II, qui présente Marie en qualité de « Mère du Sauveur » faisant partie du mystère du Christ, de l’Église et du Salut universel. Après le Concile du Vatican II, le pape Paul VI publia l’exhortation apostolique « Marialis cultus » définissant le déroulement et le développement ordonné du culte de la Bienheureuse Vierge Marie. 
Marie trouva également un grand appui en Jean-Paul II, un pape amoureux de la figure de la Vierge, qui choisit comme devise apostolique, le « Totus tuus », il dédia également son pontificat à Marie. Ses réflexions mariales les plus connues sont énoncées dans l’encyclique « Redemptoris Mater » publiée en 1987, tandis que la Lettre Apostolique « Rosarium Virginis Mariae » (2003) remit au jour la pratique du Rosaire en l’enrichissant des « mystères lumineux ». 

Rosaire

La prière du Rosaire constitue l’une des pratiques pieuses les plus répandues. En prononçant cette prière, les fidèles sont amenés à méditer et à comprendre les mystères de la vie de Jésus. Cette pratique est connue sous le nom de Rosaire ou « Chapelet de Roses » en ce que, d’une part, la rose est la fleur assimilée à la figure de la Vierge et que, d’autre part, le « Chapelet de Roses » unit de manière symbolique les grands moments de la vie du Christ et de la Vierge. 

Les monastères irlandais du IXème siècle furent les premiers à mettre en place cette pratique, mais sa diffusion eut lieu à l’époque moderne grâce à l’action des pères dominicains. 
En 1854, le pape Pie IX reconnut le Rosaire comme prière de l’Église par la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception de Marie. Dès lors, le pape ainsi que ses successeurs sollicitèrent la récitation du Rosaire à l’occasion d’événements importants pour l’histoire de l’Église.
Aujourd’hui, le Rosaire se présente comme un pèlerinage mystique qu’effectue le fidèle au travers des mystères (Joyeux, Douloureux, Glorieux, Lumineux) le conduisant jusqu’à la contemplation du visage de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme. Cet élément constitua un thème omniprésent dans le pontificat du pape Jean-Paul II, clairement exprimé dans l’encyclique « Novo Millennio Ineunte » (2001). 
La récitation du Rosaire permet à de nombreux chrétiens de satisfaire un besoin intérieur, celui de prononcer une prière contemplative capable d’amener notre cœur à entrer en communion avec le Seigneur dans la simplicité et la pureté : « En effet, réciter le Rosaire n'est rien d'autre que contempler avec Marie le visage du Christ » (Jean-Paul II, « Rosarium Virginis Mariae », n° 3).

Le Rosaire du samedi soir à Nazareth

À Nazareth, le Rosaire du samedi soir avec la procession « aux flambeaux » incarne l’un des moments phares de la vie du Sanctuaire. Cette pratique prévoit la lecture émouvante des Évangiles de l’Annonciation (Lc 1,26-31), du Prologue de Jean (Jn 1,1-18) et de l’Annonce faite à Joseph (Mt 1,20-23). La proclamation a lieu devant la Grotte, à l’endroit où Marie prononça le « oui » et là où grâce à elle « la Parole s’incarna » (« Verbum Caro Hic Factum Est »). Ce moment intense de prière se termine par la récitation de l’Angelus et par la Bénédiction Pontificale que le Saint Père Benoît XVI prononce en faveur du Gardien du Couvent de Nazareth. 

Chapelet de Nazareth : la prière du mardi soir

Le chapelet de Nazareth est une pratique pieuse propre à ce lieu. Elle consiste en la récitation d’une cinquantaine d’Ave Maria, avec le Notre Père et le Gloire à Dieu. Contrairement au Rosaire, qui se compose de vingt mystères, ce Chapelet prévoit la méditation de cinq passages de la vie de Jésus s’étant produits dans la ville de Nazareth, accompagnant les pèlerins et les fidèles à contextualiser la prière. 
Nous vous proposons ci-dessous la liste des contemplations :

  • Première contemplation : L’Annonciation de l’Ange Gabriel à la Vierge Marie (Lc 1,26-31).
  • Deuxième contemplation : L’Annonciation à Joseph, l’époux de Marie (Mt 1,20-23). 
  • Troisième contemplation : La Sainte Famille demeurant à Nazareth (Mt 2,19-23).
  • Quatrième contemplation : Jésus grandissait à la soumission de ses parents (Lc 2,42-43.46-52).
  • Cinquième contemplation : Jésus annonçant l’arrivée du Règne de Dieu à Nazareth (Lc 4,16-19.28-30).

La prière commence par le « Je Vous Salue Marie », écrit par Saint François d’Assise et se termine par la récitation des litanies de la Sainte Famille. 
Le moment de prière, qui se déroule chaque mardi soir, est entièrement dédié à l’intercession en faveur des familles du monde entier soulignant combien la famille de Nazareth représente un exemple à suivre pour chaque famille chrétienne.

Horaires d’ouverture et de fermeture de la Basilique de l’Annonciation

  • Basilique Inférieure (Grotte) : 5 h 45 – 21 h 00
  • Basilique Supérieure : 8 h 00 – 18 h 00

Horaires d’ouverture et de fermeture de l’église de Saint-Joseph : 7 h00 – 18 h 00

Horaires d’ouverture et de fermeture du Musée Archéologique : 
Du lundi au samedi : 8 h 00 – 12 h 00 / 14 h 00 – 18 00 (en hiver, ouvert jusqu’à 17 h 00)

Pour visiter l’église de la Mensa Christi, il est nécessaire d’en faire la demande au Gardien du Couvent 


Messes conventuelles :

Basilique de l’Annonciation

Tous les dimanches, à la Grotte : 7 h 00 (arabe) – 17 h 00 (arabe) – 18 h 00 (arabe)

Tous les dimanches, à la Basilique Supérieure : 10 h 00 (arabe)

Tous les jours, à la Grotte : 6 h 30 (italien)


Église de Saint-Joseph

Tous les dimanches : 8 h 30 (arabe)

Tous les jours : 7 h 15 (arabe)


Prières et services religieux :
 

  • Prière silencieuse et personnelle : tous les jours de 18 h 00 à 21 h 00, à la Basilique Inférieure
  • Chapelet de Nazareth : tous les mardis de 20 h 30 à 21 h 30, à la Basilique Inférieure
  • Adoration Eucharistique : tous les jeudis de 20 h 30 à 21 h 30, à la Basilique Inférieure
  • Procession aux Flambeaux: tous les samedis, de 20 h 30 à 21 h 30, départ du parvis du Couvent

 


Fêtes et célébrations tout au long de l’année :

  • Fête de la Sainte Famille : premier dimanche après Noël
  • Solennité de Saint Joseph : 19 Mars – Messe solennelle officiée par le Custode de Terre Sante
  • Solennité de l’Annonciation : 24 - 25 Mars - Messe solennelle officiée par le Patriarche Latin de Jérusalem

 

Pour assister aux célébrations, il est nécessaire d’effectuer une réservation en contactant : 

Pilgrims' Office Contact Centre - Basilica of the Annunciation
Ouvert du lundi au samedi : 9 h 00 – 12 h 00 / 14 h 00 – 17 h 30
Tél : +972. 04 656 00 01 


Le service dans les lieux du Sanctuaire est assuré par la Communauté franciscaine de Nazareth aidée de la Communauté Shalom. La présence continue d’un Frère au sein du Sanctuaire assure l’accueil et l’écoute des pèlerins. Un prêtre est toujours disponible pour le Sacrement de Réconciliation.



Pour plus d’informations :

Nazareth – Couvent franciscain de la Santissima Annunziata 
P.O.B. 23
16100 Nazareth


Tél :
+972. 04 657 25 01 (couvent)
+972. 04 655 45 42 (religieuses et réservations pour les messes)
+972. 04 656 00 01 (informations pour les pèlerins)

Fax :
+972. 04 646 67 50
+972. 04 646 02 03 (réservations pour les messes)

E-mail : basilicanazareth@gmail.com

Nazareth – Paroisse
Tél : +972. 04 655 41 70
Fax : +972. 04 646 12 71


Logement : 
Il est possible de loger auprès de la « Casa Nova » située à quelques mètres de la Basilique. 
Les logements « Casa Nova » sont des structures franciscaines qui offrent depuis longtemps l’hospitalité aux pèlerins. 


Casa Nova Street
P.O.B. 198
16100 NAZARETH
ISRAËL
E-mail: casanovanazareth@yahoo.com

Les autres Lieux Saints de Nazareth

Nazareth, avec Jérusalem et Bethléem, comprend de nombreux lieux vénérés depuis longtemps et liés aux traditions de plusieurs Églises. Parmi les plus anciens, on retrouve la « Fontaine de la Vierge », souvent mentionnée avec la Basilique de l’Annonciation dans les récits de pèlerins. 

Non loin de la Basilique de l’Annonciation, se tient le nouveau centre international « Marie de Nazareth », géré par la communauté « Chemin Neuf », une sorte de musée multimédia dédié à Marie.

Le couvent des « Dames de Nazareth », situé à côté de la « Casa Nova franciscaine », possède à l’intérieur des restes de constructions médiévales et d’un sépulcre juif creusé dans la roche avec une pierre circulaire positionnée à l’entrée, similaire à celui décrit par les évangiles et mis à disposition par Joseph d’Arimathie pour ensevelir le corps de Jésus. Le couvent a été fondé par les religieuses françaises qui arrivèrent à Nazareth au XIXème siècle. Aujourd’hui, les religieuses gèrent une école ainsi qu’une auberge pour pèlerins. 

En hauteur, sur la colline dominant la ville au sud, se dresse l’église salésienne dédiée à « Jésus adolescent », flanquée par l’école professionnelle. L’église blanche se démarque de par des formes néo-gothiques et ses deux petites tours sur la façade. 

Nazareth est le lieu de cohabitation de plusieurs croyances et confessions chrétiennes, d’où la présence de nombreux édifices religieux. Dans le quartier proche de la Basilique, se trouve l’église protestante, construite à la fin du dix-neuvième siècle dans un style gothique nord-européen, et qui accueille la communauté évangélique anglicane. C’est précisément au centre de la ville que se trouve l’église de l’Annonciation des Catholiques de confession grecque et légèrement plus au nord, se tient l’église de Saint Antoine Le Grand des catholiques maronites. Derrière l’église de Saint-Gabriel des gréco-orthodoxes, se sont établis des Baptistes nord-américains et dans une rue latérale, se dresse l’église de l’Annonciation des Chrétiens Coptes. 

La fontaine de la Vierge e Saint-Gabriel

Le long de la route qui monte au nord, en direction de Cana, on trouve « la fontaine de la Vierge » particulièrement appréciée des Nazaréens. Pendant de nombreux siècles, les femmes du village, munies de jarres, venaient y puiser de l’eau, comme le fit également Marie selon la tradition. 

Cette fontaine monumentale recevait l’eau provenant d’une source jaillissant à 160 mètres plus au nord, sur le flanc du mont « Gebel es-Sik ». Aujourd’hui, les trois bouches d’eau sont fermées et après de nombreux siècles passés à remplir une fonction sociale, la fontaine ne constitue plus un lieu de rencontre pour les villageois. 
Autrefois, la source était probablement située en dehors du village alors que depuis quelques siècles, la source se trouve à l’intérieur d’une chapelle souterraine ornée d’arcades trilobées, à l’intérieur de l’église gréco-orthodoxe de « Saint-Gabriel », construite au nord-ouest de la fontaine. Pour les Grecs Orthodoxes, il s’agit de l’église où il faut commémorer l’Annonciation. C’est pour cette raison que les fidèles l’appellent tout simplement la « Maison de Marie ».

Mentionnée dès le XIIème siècle, l’église est décrite comme possédant des formes rondes par l’abbé russe Daniel : « Nous sortîmes ensuite de la ville pour nous diriger vers la partie est, nous trouvâmes un puits très profond méritant notre attention, contenant de l’eau fraîche, et qui peut se descendre grâce à des marches d’escaliers ; une église ronde dédiée à l’Archange Gabriel recouvre ce puits. ». La tradition locale se fonde sur le Protévangile de Jacques qui divise l’annonciation de l’ange en deux temps : le premier est situé au niveau du puits, là où la Vierge était allée puiser de l’eau et le deuxième, que l’on retrouve dans l’évangile canonique, place cet épisode à l’intérieur de la maison : « Or, elle prit sa cruche et sortit pour puiser de l’eau. Alors une voix retentit : “ Réjouis-toi, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes ”. Marie regardait à droite et à gauche : d’où venait donc cette voix ? Pleine de frayeur, elle rentra chez elle, posa sa cruche, reprit la pourpre, s’assit sur sa chaise et se remit à filer. Et voici un ange debout devant elle disait : “ Ne crains pas, Marie, tu as trouvé grâce devant le Maître de toute chose. Tu concevras de son Verbe. ” (Protévangile de Jacques, chap. 11, 1-2). L’église grecque orthodoxe de « Saint-Gabriel » a été construite en 1767 sur les ruines d’une ancienne église médiévale. 

La synagogue

Cachée au milieu des rues étroites occupées par le souk arabe, la synagogue constitue aujourd’hui l’un des lieux les plus visités par les pèlerins. Il s’agit d’une structure datant de la période croisée comprenant une seule pièce, dotée de pierres visibles et d’une voûte en berceau légèrement appointie. Elle fut transformée en église au XVIIIème siècle, lorsqu’un groupe de chrétiens de confession grecque manifesta son intention de s’unir à la confession catholique. Pendant la période turque, l’expression « Madrassat el Messiah » qui signifie « école du Messie » diffusa la croyance apocryphe selon laquelle la synagogue constituerait l’endroit où Jésus étudiait, étant enfant. 

Au cours du VIème siècle, le pèlerin de Plaisance aperçut à l’intérieur d’un édifice qu’il appelle synagogue, le rouleau présentant l’alphabet écrit par Jésus ainsi que le banc sur lequel était assis ce dernier en compagnie des autres enfants. Les témoignages datant de l’époque croisée nous indiquent que la synagogue dans laquelle Jésus lut le livre d’Esaïe, avait été transformée en église. Cependant, les nombreuses sources n’apportent aucune information supplémentaire sur le lieu dans lequel se trouvait l’édifice mentionné. Au cours du XIVème siècle, le frère Jacopo de Vérone situa la synagogue à proximité de l’église de l’Annonciation, à deux jets de pierre vers le sud ; à l’intérieur de celle-ci, habitaient des moines grecs. 

L’édifice devint propriété des franciscains en 1741, lorsque le gardien de Nazareth, Bruno de Solerio, l’acheta et la fit restaurer. En 1771, elle passa dans les mains des grecs catholiques qui, tel que mentionné précédemment, la transformèrent en église. Ensuite, en 1882, ces derniers édifièrent à côté de la synagogue une nouvelle église, l’église paroissiale de la communauté melkite de Nazareth.

Toutes les études réalisées en arrivent à la même conclusion : l’édifice médiéval ne peut être considéré comme la synagogue dans laquelle, selon l’évangile de Saint Luc (Lc 4,16-30), Jésus lut le rouleau d’Esaïe à ses concitoyens, mais la tradition est déjà bien ancrée et les pèlerins se rendent sur ce lieu pour méditer sur ce passage de l’évangile. 

Le mont du Précipice

 

L’évangéliste Luc nous raconte qu’après avoir adressé son sermon à la synagogue de Nazareth, Jésus fut conduit par ses concitoyens vers un précipice pour le jeter dans le vide (Lc 4, 29). Sur le plan géographique, la tradition médiévale situe ce passage au sommet d’un mont haut de 397 mètres, situé à environ 2 km au sud-est de Nazareth. En arabe, ce mont s’appelle « Jebel el-Qaftze » et en hébreu « Har Ha-Qfitza ». 

Une communauté de moines érigea à cet endroit un monastère dédié à la Vierge Marie, mentionné dans le rapport intitulé « Commemoratorium de casis Dei », à savoir la liste des monastères ordonnée par Charlemagne en 808. 

Les nombreuses grottes naturelles qui forment le paysage furent transformées, entre l’époque byzantine et l’époque arabe, en lieux de prière et d’ascétisme pour les moines. Il reste encore des traces de deux ermitages ou « laures » rocheux, creusés dans la roche, le long de la pente la plus escarpée. Quant à l’ancien monastère, celui-ci a conservé des restes de graffitis sur la roche, d’un autel et de fragments de céramiques datant de l’époque byzantine. 

Ce mont abrite des grottes qui furent utilisées par l’Homme il y a environ cent mille ans : dans les années 1930, on y découvrit des restes de squelettes d’un homme et d’un enfant qui auraient vécu il y a 100 mille ans. 

Ce lieu fut appelé par les croisés le « Saltus Domini », le saut du Seigneur. Les pèlerins Burchard de Mont Sion en 1283 et Jacques de Vérone en 1335 rappellent le grand saut qu’y fit Jésus pour échapper à ses concitoyens : ces récits se basent sur la tradition apocryphe qui raconte comment le Christ, après avoir été conduit au sommet du mont pour être jeté dans le vide, fit un grand saut et sortit indemne de cet épisode. 

Il est aujourd’hui difficile d’accéder aux grottes qui peuvent uniquement se voir lorsqu’on monte depuis la plaine d’Esdrelon en direction de Nazareth le long du pont surélevé. Depuis cet endroit, au niveau de l’entrée du tunnel, les grottes apparaissent l’une face à l’autre. 

En 2009, sur ce mont a été aménagé un amphithéâtre naturel qui a accueilli les célébrations organisées à l’occasion de la visite du pape Benoît XVI en pèlerinage en Terre Sainte.

Mensa Christi ou Table du Christ

D’après une tradition locale, après avoir ressuscité des morts, Jésus aurait mangé avec ses disciples sur une table en pierre, à Nazareth. En 1781, l’église de la « Mensa Christi », propriété musulmane, et alors en ruines, fut achetée par les franciscains : elle comprenait à l’intérieur la pierre mentionnée dans les événements décrits par Marc : « Enfin, il apparut aux onze pendant qu'ils étaient à table, et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressusciter » (Mc 16,14).

L’église, qui se visite sur réservation, se trouve au niveau du souk arabe. Celle-ci fut reconstruite par les franciscains en 1861. Elle est surmontée d’une petite coupole ; au niveau de l’abside, l’autel est remplacé par un banc rocheux parallélépipède sur lequel des pèlerins ont inscrit des graffitis en signe de vénération.

Les sanctuaires de Galilée

Capernaum - "Maison de Pierre"

Terre Sainte Minzar,
P.O.B. 2257, 14122 Tibériade
ISRAEL
Entrée: 10 NIS
Tél: +972. 04 / 672.10.59
www.capernaum.custodia.org

Heures d'ouverture
8h00 - 17h00

_________________________________________________________________________

Cana - Couvent du Premier Miracle

Église latine
P.O.B. 1580
16930 Kafr Kanna
ISRAEL

Tél: +972. 04 / 651.70.11 (Couvent)
+972. 04 / 641.80.39 (Sœurs)
Fax: +972. 04 / 651.97.06

Heures d'ouverture
été: 8h00 - 12h00 / 14h00 - 18h00
hiver: 8h00 - 12h00 / 14h00 - 17h00

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Mont des Béatitudes

Golan du Sud 12365,
ISRAEL

Tel: + 972-4-6726712Fax: + 972-4-6726735
E-mail: ospbeat@netvision.net.it

Heures d'ouverture
8h00 - 11h45
14h30 - 16h45
Noël et Pâques, le sanctuaire est fermé.

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Mont Thabor - Basilique de la Transfiguration

P.O.B. 16 - Monte Tabor
16100 Nazareth
ISRAEL

Tél: +972. 04 / 662.07.20
+972. 04 / 676.51.07
Fax: +972. 04 / 673.54.66
courriel: basilicatabor@yahoo.com

Heures d'ouverture
8h00 - 12h00 / 14h00 - 17h00

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Nazareth - "Synagogue" - Eglise Melchite

16135 Nazareth
ISRAEL

Tél: +972. 050/5506981

Heures d'ouverture
été: 8h00 - 17h00
Dimanche de 9h00 à 12h00
hiver: 8h00 à 16h00
Dimanche de 9h00 à 12h00

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Nazareth - Église grecque. Orthodoxe de Saint-Gabriel

16135 Nazareth
ISRAEL

Tél: +972. 04/6576437

Heures d'ouverture
7h00 à 18h00
Dimanche de 7h à 14h

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Tabgha, église de la multiplication du pain et du poisson

tabgha
14101 Tibériade
ISRAEL

Tél. +972. 04/6678100

Heures d'ouverture
8h00-17h00
Samedi 8h00 - 15h00
Dimanche fermé

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Tabgha, primauté de Pierre

P.O.B. 1931 - Tabgha
14101 Tibériade
ISRAEL

Tél: +972. 04 / 672.47.67
Fax: +972. 04 / 671.69.62

Heures d'ouverture
ouvert toute la journée: 8h00 - 17h00

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Tibériade - Eglise Saint-Pierre

P.O.B. 179
4101 Tibériade
ISRAEL

Tél: +972. 77 / 308.82.96
Fax: +972. 04 / 672.09.61

Heures d'ouverture
8h00 - 12h30 / 14h30 - 17h30
Dimanche sur rendez-vous